Equipe de France : les faux pas, une habitude des Bleus avant les compétitions majeures
"C'est une piqûre de rappel, une petite gifle aussi." Aurélien Tchouaméni ne le cache pas, la défaite samedi contre l'Allemagne est une déconvenue dont Didier Deschamps se serait "bien passé" comme le sélectionneur l'a volontiers admis. A Lyon, le revers 0-2 a autant surpris que déçu à trois mois du championnat d'Europe que les Bleus aborderont parmi les favoris. Dans le jeu comme dans les attitudes, l'équipe de France est passée à côté. De quoi passer les signaux à l'orange, voire au rouge si près d'une grande compétition ? Les précédentes années de l'ère Deschamps tendent à relativiser l'importance de ces faux pas.
S'il est bien sûr impossible de faire dans la divination quant aux performances des Tricolores l'été prochain, cet impair n'est pas une première avec l'ancien champion du monde 1998 sur le banc. Et il n'est pas synonyme de mauvais présage pour la suite des aventures des Bleus. "J'ai eu la chance de jouer plusieurs compétitions, et avant beaucoup d'entre elles, on a pris des claques. Et au final, on a fait une grande compétition, a confirmé Kylian Mbappé en conférence de presse, lundi 25 mars à Marseille. Et sur d'autres on avait gagné tous nos matchs amicaux et on est rentrés assez vite à la maison. Les matchs amicaux donnent des indications, mais pas de véritables solutions. C'est un avertissement, mais il y a eu pas mal d'enseignements."
Des précédents sans suite
Lors des trois avant-derniers rassemblements, généralement au moins de mars ou exceptionnellement au mois de juin en 2022 avec la Coupe du monde disputée l'hiver, la France n'a jamais fait le plein de victoires et de confiance. En 2018, la Colombie était venue s'imposer au Stade de France 3-2 au terme d'une deuxième période manquée dans les grandes largeurs par les Bleus. Trois ans plus tard, dans un contexte particulier pour le premier match post-interruption dû au Covid, ils n'avaient pu faire mieux qu'un match nul contre l'Ukraine, là aussi à domicile.
Depuis que Didier Deschamps est sur le banc, les Bleus ont seulement remporté 6 matchs lors de leur avant-dernier rassemblement, pour 3 nuls, et 4 défaites. Un bilan bien inférieur à leurs standards depuis l’arrivée du sélectionneur qui compte, toutes compétitions confondues, 97 victoires, 27 nuls, 26 défaites.
Pire, en 2022, dans leur quête de doublé mondial, ils avaient franchement inquiété en ne remportant aucune de leurs quatre rencontres de Ligue des nations, s'inclinant notamment contre le Danemark ou la Croatie. Didier Deschamps était alors en pleine phase de relance de son groupe après l'échec de l'Euro 2021, marqué par la tentative de retour de Karim Benzema et un changement d'organisation tout sauf salvateur.
La qualité de l'équipe allemande, en reconstruction mais très talentueuse, et quelques absences par choix ou contraintes (comme le forfait d'Antoine Griezmann) sont autant de circonstances "atténuantes" à cette défaite logique. Les joueurs français sont d'ailleurs apparus déçus, mais pas abattus. "Non, je ne suis pas inquiet, et vous ?, rétorquait Aurélien Tchouaméni. On a confiance en nous, on va revoir ce qui n'a pas été. On sait surtout que si on refait ça pendant l'Euro, ça ne va pas passer."
"Il vaut mieux que ça arrive ce soir. C'était un match important, mais pas primordial. On aurait pu faire beaucoup mieux. C'était un test pour se jauger, ça va nous aider à garder les pieds sur terre."
Adrien Rabiot, milieu de terrain de l'équipe de Francesur TF1 samedi 23 mars
C'est que Deschamps et ses ouailles en ont vu d'autres. D'abord parce qu'ils peuvent se relancer dès ce mardi contre le Chili à Marseille. Ensuite parce que les Bleus ont même déjà survécu à un couac plus rapproché encore d'un grand rendez-vous. Citons le match nul sans saveur contre les Etats-Unis (1-1) à une semaine du début de la Coupe du monde 2018, celui sur le même score face au Paraguay à 15 jours de la première journée de la Coupe du monde 2014, ou encore la défaite contre le Danemark à deux mis du dernier Mondial…
Autant de contreperformances restées totalement anecdotiques avant les premiers espoirs en 2014, puis deux finales de Mondial de rang, la deuxième étoile en prime en 2018. "S'il faut prendre une claque pour que ça se passe bien ensuite...", philosophait le sélectionneur national samedi.
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