Equipe de France : en giflant les Pays-Bas, la nouvelle génération des Bleus a montré qu'elle était prête à prendre la main
Vendredi soir, les Bleus avaient envie de passer rapidement à autre chose. Le passé, c'est le passé et ça s'est senti. La défaite en finale de la Coupe du monde il y a trois mois ? Déjà oubliée. Les trois historiques – Hugo Lloris, Steve Mandanda et Raphaël Varane – qui viennent de prendre leur retraite internationale ? Un hommage expéditif avant la rencontre. Les doutes concernant ce nouveau cycle ? Balayés au bout de dix minutes contre l'un des quarts de finaliste du dernier Mondial.
Les Pays-Bas n'ont pas fait le poids au Stade de France vendredi (4-0), face à l'équipe de France "next gen". Cette dernière, on l'avait aperçue au Qatar, lors de la Coupe du monde. Par bribes. Certains avaient montré leur envie d'assurer le futur des Bleus. Le faire quelques minutes en sortie de banc pendant quelques matchs du Mondial, c'est bien. Le faire sur la durée et en dissipant les incertitudes autour de cette nouvelle ère, c'est mieux.
Tout n'a pas été parfait parce que rien ne sera jamais parfait pour Didier Deschamps, mais les Bleus ont été excellents face aux Néerlandais et toutes les nouveautés du jour ont fonctionné. Le constat est très encourageant pour la suite, à commencer par le capitanat naissant de Kylian Mbappé. "Je continue de faire mon travail, d'aider l'équipe et d'être décisif en faisant des différences. Mais maintenant j'essaie d'emmener l'équipe avec moi", a expliqué le néo-capitaine sur TF1 après le match.
Deschamps conquis par Kolo Muani
Le numéro 10 des Bleus assume déjà avec aisance les responsabilités – médiatiques et auprès de ses coéquipiers – de son nouveau rôle et a prouvé une énième fois qu'il était imperméable à la pression. Une passe décisive pour son vice-capitaine Antoine Griezmann, un doublé pour dépasser Karim Benzema au classement des buteurs en Bleu (38 buts) pour sa première dans son nouveau rôle. Avec un Kylian Mbappé à ce niveau, l'équipe de France a peu de souci à se faire pour la suite.
Sur son premier but, le prodige de Bondy a profité de la feinte géniale de Randal Kolo Muani. Ce dernier avait secoué tout le monde lors de son entrée en jeu contre l'Argentine en finale de la Coupe du monde. Dans la lignée de ses bonnes performances avec l'Eintracht Francfort, il a démontré qu'il pouvait être une alternative crédible sur le long terme au poste de numéro 9, pour remplacer un Olivier Giroud qui approche de la fin de sa carrière.
"Il a été très intéressant dans tout ce qu'il a fait. Il a cette facilité de course, dans le dribble, il est capable de décrocher, d'être dans la profondeur, de jouer sur un côté ou sur l'autre. Il est intéressant, avec un profil différent de celui d'Olivier Giroud ou de Marcus Thuram", a expliqué un Didier Deschamps conquis. Pas avare en efforts, Kolo Muani a donc marqué des points pour la suite.
"Il a vraiment tout pour être le gardien de l'équipe de France."
Didier Deschamps, à propos de Mike Maignan.
C'est également le cas de la charnière Ibrahima Konaté-Dayot Upamecano. Avec la retraite internationale de Raphaël Varane et les blessures longue durée de Presnel Kimpembe et Lucas Hernandez, il faisait peu de doutes que les deux formeraient la nouvelle charnière des Bleus, surtout après leur bonne Coupe du monde. La paire a une nouvelle fois démontré sa complémentarité, avec Upamecano davantage au combat et Konaté à la relance.
"Ils sont très forts dans le duel et pas embêtés avec le ballon", a résumé Deschamps. Upamecano a tout de même été un ton en-dessous avec quelques erreurs de relance et en concédant un penalty en fin de match. Mais avec ces deux défenseurs déjà patrons à seulement 23 et 24 ans, Deschamps peut être rassuré. D'autant que dans ce secteur de jeu, l'équipe de France possède un vivier impressionnant.
"Il ne faut pas s'enflammer"
Si les Bleus se sont approchés de la perfection contre les Pays-Bas, c'est aussi parce qu'ils n'ont pas encaissé de but. Et ce grâce à Mike Maignan. On s'apprêtait à écrire à l'issue de cette rencontre que parmi tous les nouveaux changements dans cette équipe de France, seul le nouveau gardien numéro 1 des Bleus n'avait pas répondu aux interrogations… tout simplement parce qu'il n'avait presque rien eu à faire du match.
Mike Maignan a apporté une réponse au bout du temps additionnel en repoussant le penalty de Memphis Depay. En tribune, cette parade sur un exercice où la France n'a pas brillé ces dernières années en compétition (aucun tir au but arrêté depuis 1998 et deux finales de Coupe du monde perdues), a ravivé des souvenirs douloureux. "Je n'avais aucune inquiétude le concernant. Faire un match comme ça, tout de suite, ce n'est pas évident quand il faut remplacer Hugo. Il a vraiment tout pour être le gardien de l'équipe de France", a assuré Deschamps.
Tout ce qui a été nouveau vendredi a marché et le sélectionneur peut s'en féliciter. "Ça a fonctionné aujourd'hui mais ce n'est qu'un début. Il ne faut pas s'enflammer, le plus dur reste à faire", a tout de même prévenu Mbappé après le match. S'est également dégagée une force collective, une "fougue" liée à ce vent de jeunesse, a souri Eduardo Camavinga après le match. La route vers l'Euro 2024 vient de débuter mais les Bleus sont sur le bon chemin et la nouvelle ère tricolore a parfaitement démarré. "Ça demande confirmation", a demandé Deschamps. Rendez-vous pour cela lundi à Dublin, pour le match contre l'Irlande.
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