Équipe de France : Les grandes heures du sélectionneur Michel Hidalgo
• La qualification pour la Coupe du monde 1978
Absente de toutes les compétitions internationales depuis la Coupe du monde 1966, l'équipe de France est au fond du trou lorsque Michel Hidalgo en prend la tête. Nommé à la place du Roumain Stefan Kovacs qui a échoué à qualifier les Bleus pour l'Euro 1976, l'ancien triple champion de France comme joueur (deux fois avec Monaco, une fois avec Reims) se voit confier la lourde tâche de qualifier la France pour la Coupe du monde 1978 qui doit se dérouler en Argentine. Lors des qualifications, qui se déroulent sous la forme de poules de trois équipes dont seul le leader obtient son ticket pour la phase finale, les Bleus affrontent l'Irlande et la Bulgarie.
À l'occasion de la dernière rencontre, décisive pour la qualification, la France reçoit la Bulgarie au Parc des Princes le 16 novembre 1977. Devant près de 45 000 supporters, le nouveau sélectionneur réussit son premier pari à la tête de l'équipe de France en remportant la rencontre (3-1), grâce notamment à deux joueurs emblématiques de la période Hidalgo, Michel Platini et Dominique Rocheteau, tous les deux buteurs. Pour la première fois depuis 1966, l'équipe de France s'apprête à participer à un tournoi majeur sur la scène internationale, lors de la Coupe du monde 1978 en Argentine.
Une compétition que Michel Hidalgo aurait pu manquer. À quelques jours du départ pour l'Argentine, le sélectionneur des Bleus est victime, avec sa femme, d'une tentative d'enlèvement par un groupe se revendiquant opposé à l'organisation de la compétition par une dictature. Finalement, Michel Hidalgo parvient à désarmer ses assaillants et partira bien pour l'Amérique du Sud et l'Argentine, où les Bleus seront éliminés dès le premier tour.
• Le coup de gueule de 1982
Après avoir échoué à qualifier l'équipe de France pour l'Euro 1980, Michel Hidalgo parvient à emmener les Bleus au "Mundial 1982" qui se déroule en Espagne. Lors du premier tour, la France se qualifie in extremis, avec trois points en trois matches. Pendant la deuxième rencontre qui oppose les Bleus au Koweït, Michel Hidalgo va marquer l'histoire de l'équipe de France d'un coup de gueule mythique.
Mené 3-1 à quinze minutes de la fin de la rencontre, le Koweït encaisse un quatrième but à la 78e par Alain Giresse. Pour le cheikh et président de la Fédération koweïtienne de football, Fahid Al-Ahmad Al-Sabah, les défenseurs de sa sélection ont été déconcentrés par un coup de sifflet qui aurait retenti dans le stade. Le cheikh descend sur la pelouse et s'en prend directement à l'arbitre soviétique Miroslav Stupar. Une pression qui fonctionne puisque ce dernier décide d'annuler le but, ce qui provoque une colère noire de Michel Hidalgo.
Il faut l'intervention de la police espagnole pour empêcher le sélectionneur des Bleus d'accéder au terrain où l'arbitre et le cheikh se trouvent. Au bout de quinze minutes d'interruption, le match peut reprendre, sans que le but de Giresse soit validé. L'équipe de France se fera justice elle-même et inscrira bien un quatrième but, par Maxime Bossis.
La Coupe du monde 1982, une compétition qui restera un traumatisme pour Michel Hidalgo, qui voit ses joueurs s'incliner aux penaltys lors d'une demi-finale mythique contre la RFA à Séville (1-1, 4-5 aux t.a.b). Après cette rencontre, le sélectionneur aura ces mots forts à l'encontre de ses joueurs : "J'avais bâti un groupe d'hommes forts, costauds. Et là, j'ai retrouvé un groupe d'enfants qui pleuraient". Les Bleus n'auront même pas le bonheur de repartir à la maison avec le bronze, puisqu'ils s'inclinent face à la Pologne dans le match pour la troisième place (2-3). Quelques années plus tard, Hidalgo regrettera le manque de grands attaquants dans son équipe en déclarant qu'"avec Jean-Pierre Papin devant, on gagnait le Mondial 1982 !" Malheureusement pour lui, "JPP" ne débarquera qu'en 1986 avec les Bleus, alors qu'il n'est déjà plus sélectionneur.
• À jamais le premier et porté aux nues
Si Aimé Jacquet restera à jamais le premier sélectionneur tricolore à avoir remporté la Coupe du monde, Michel Hidalgo est celui qui aura offert à la France son premier trophée majeur. Peaufinant depuis plusieurs années déjà son "carré magique", composé en 1982 de Michel Platini, Alain Giresse, Jean Tigana et Bernard Genghini, Hidalgo mène celui-ci à l'apogée de son ère de sélectionneur en 1984 lors de l'Euro qui se déroule en France.
Lors de cette compétition, que la France accueille pour la deuxième fois après 1960, le quator est toujours composé des trois premiers cités, mais Luis Fernandez fait son apparition devant la défense. Grâce à un Platini en feu - auteur de six buts lors des trois premiers matches de poule - et un jeu offensif instauré par Hidalgo, les Bleus écartent un à un leurs adversaires avant de dominer l'Espagne en finale (2-0), en profitant d'une "Arconada", du nom du gardien espagnol Luis Arconada, auteur d'une bourde sur l'ouverture du score du capitaine des Bleus.
À l'issue de la compétition et alors que sa popularité est au plus haut, Michel Hidalgo décide de mettre un terme à son expérience de sélectionneur, le premier trophée majeur des Bleus dans les valises. Porté aux nues par ses joueurs dans le Parc des Princes à l'issue de la finale, Michel Hidalgo, déjà respecté pour avoir refait de la France une grande sélection du football mondial, imprime définitivement sa marque sur l'histoire de l'équipe de France.
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