Equipe de France : Warren Zaïre-Emery, le deuxième grand oral du "garçon normal"

Le milieu de 18 ans a donné sa deuxième conférence de presse avec l'équipe de France, mardi, démontrant encore son extrême maturité.
Article rédigé par Andréa La Perna, Hortense Leblanc - A Clairefontaine
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
Warren Zaïre-Emery à l'entraînement avec les Bleus à Clairefontaine, mardi 19 mars. (Hortense Leblanc)

15h58. Désormais majeur, mais pas moins jeune, Warren Zaïre-Emery fait son entrée en conférence de presse, mardi 19 mars, avec deux minutes d'avance. "Il a l'habitude d'être en avance", lance, sourire en coin, le chef de la communication des Bleus à sa droite. Le milieu de terrain du Paris Saint-Germain a eu droit à un deuxième rendez-vous face aux médias pour sa deuxième convocation avec l'équipe de France en vue des matchs amicaux contre l'Allemagne et le Chili. 

Le signe d'un statut particulier lié à son extrême précocité ? "Je pense être un garçon normal. Je suis une personne normale. Je vis ma vie normalement. Je sors avec mes frères. Je vis comme un garçon de 18 ans", a-t-il pris le soin d'insister. Le staff de l'équipe de France est très minutieux dans ses choix et n'expose pas Warren Zaïre-Emery par hasard. Nouveau visage au sein d'un groupe déjà bien installé, il est assurément la curiosité de ce rassemblement.

Une image savamment entretenue

Son nom est l'un de ceux que le grand public espère voir alignés sur la composition d'équipe de Didier Deschamps, contre l'Allemagne samedi. La trace aussi marquante qu'incomplète laissée par sa première cape, lors du 14-0 contre Gibraltar (1 but et une sortie sur blessure en 15 minutes), n'a fait que nourrir un peu plus l'attente générée par le "titi parisien". En l'absence d'Antoine Griezmann, une place est à prendre au milieu de terrain lors de ce rassemblement. 

"De très bons joueurs peuvent le remplacer. Tous les milieux [du groupe] jouent dans des clubs de très haut niveau. [Son absence] n'est pas un problème", a-t-il tempéré, faisant mine de ne pas être directement concerné. Comme lors de sa première conférence de presse, Warren Zaïre-Emery a recraché un discours très préparé. "C'est un très grand plaisir d'être ici", "je vais tout donner", "je ne me pose pas de questions"... Rien ne doit égratigner l'image du jeune joueur humble, travailleur et insensible à la pression qu'il a réussi à bâtir.

Ses coéquipiers sont également présents pour la préserver. "Avant tout, c'est un bon garçon. Il est bien éduqué, à l'écoute et il travaille. Ce sont des valeurs importantes dans notre métier", a décrit Adrien Rabiot, dix minutes après lui avoir succédé face aux médias. Mardi, Warren Zaïre-Emery a connu deux petits moments de blocage (sur une question tactique et une portant sur l'avenir de Kylian Mbappé) qui ont rappelé brièvement qu'un jeune de 18 ans était en train de répondre aux questions d'une trentaine de journalistes pour la plupart plus habitués à Clairefontaine que lui. Deux silences gênés qui ont surtout contribué à rendre plus naturel le prodige.

"Il y a beaucoup de leaders avant moi"

Après tout, se projeter sur un possible enchaînement Euro-Jeux olympiques n'est peut-être pas une évidence pour celui qui doit encore passer son bac dans trois mois. "WZE" n'est pas du genre à vouloir brûler les étapes. L'extincteur a été sorti à chaque question un peu trop flatteuse à son égard. Il ne postule pas à un statut de leader au Paris Saint-Germain malgré l'annonce du départ prochain de Kylian Mbappé. "Il y a beaucoup de leaders avant moi, a-t-il tranché. Si ça doit venir, ça viendra naturellement". Même comportement à l'entraînement, sous les yeux du public et des caméras télé.

Warren Zaïre-Emery à l'entraînement avec les Bleus à Clairefontaine, mardi 19 mars. (Hortense Leblanc)

Quand Kylian Mbappé et Eduardo Camavinga ont mobilisé toute l'attention en se charriant au début de l'échauffement, Zaïre-Emery n'a pas fait de vague. Les 22 Bleus présents à l'entraînement (gêné au genou, Mike Maignan n'y a pas participé) ont enchaîné les aller-retours pour monter en puissance. A chaque passage de la ligne médiane, le Parisien a pris soin de prendre place pile au milieu de la file, mesurant l'écart en regardant à sa gauche et à sa droite continuellement. Pas de célébration, ni même la moindre manifestation de sa part, quand son but lors de l'opposition tactique a été fêté par la centaine d'enfants présents.

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