Espoirs, ô désespoir
Un groupe peinard, un effectif du feu de Dieu, des joueurs pour la plupart titulaires dans les grands championnats européens… Du Dembélé, du Lemar, du Rabiot, du Tolisso… Tout était fait pour que la mayonnaise prenne comme jamais cette année chez les Espoirs. Tout ça finalement pour une décevante deuxième place derrière la Macédoine malgré la victoire face à l’Irlande du Nord hier et un Euro qu’ils verront encore une fois depuis leur canapé. Triste constat pour ces Bleuets qui enchaînent depuis dix ans fiascos et désillusions.
Virée nocturne et salut militaire
Qui succédera à Bryan Bergougnoux ? Dur à croire que l’ancien Lyonnais, désormais modeste joueur de Ligue 2 à Tours, reste pour l’instant le dernier buteur des Bleuets en phase finale d’un Euro Espoirs. Les générations prometteuses se sont pourtant succédées depuis dix ans mais des erreurs de jeunesse (la virée nocturne de Griezmann, M’Vila, Niang, Mavinga et Ben Yedder avant le barrage retour face à la Norvège en 2012) ou un excès de confiance (le salut militaire de Layvin Kurzawa en barrages face à la Suède il y a deux ans) ont précipité ces Bleuets vers l’une des plus grandes faillites du football français de cette dernière décennie.
Alors comment expliquer l’échec de ce cru 2016, au talent avéré et dont la route vers la Pologne était déjà toute tracée ? Les défaites à l’extérieur face à l’Islande (3-2) et l’Ukraine (1-0) peuvent donner quelques éléments de réponse dans la motivation qu’ont les joueurs à participer à ces rassemblements. L’explosion de plus en plus rapide de ces jeunes joueurs, désormais habitués aux matches de haut niveau en championnat et pour certains en Ligue des Champions, contraste avec le contexte de ces matches qualificatifs pour l’Euro Espoirs, moins passionnants et ne déchaînant pas tellement les foules. "Quand ils entrent sur le terrain, ils ont envie. Après, s’il y a de la difficulté en face, ils vont peut-être moins chercher la motivation que dans leurs clubs, expliquait hier le sélectionneur Pierre Mankowski à nos confrères de l’Equipe. Ce week-end, certains de mes joueurs vont jouer dans des stades pleins, certains vont même disputer des matches de Ligue des Champions la semaine prochaine. Le décalage, il est normal".
Un échec qui n'empêchera pas une partie de cette génération à faire les beaux jours des A d'ici quelques mois ou quelques années, à l'image d'Hugo Lloris, Raphaël Varane, Antoine Griezmann ou Blaise Matuidi qui eux aussi ont échoué à se qualifier pour un Euro Espoirs. Reste désormais à savoir si la nouvelle génération emmenée par les champions d'Europe U19 l'été passé seront capables de chasser les démons qui squattent la maison des Bleuets depuis une décennie.
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