Portugal-France : un troisième match de poule à enjeux, une première sous l’ère Didier Deschamps
Sélectionneur depuis 2012, Didier Deschamps va disputer pour la première fois un troisième match de groupe décisif en compétition internationale. Une donnée qui risque de changer beaucoup de choses.
Didier Deschamps va devoir changer son fusil d'épaule. Mardi 22 juin, en fin d'après-midi, le sélectionneur de l'équipe de France a dirigé au stade Nandor et dans la moiteur de Budapest le dernier entraînement collectif de ses joueurs avant leur rencontre face au Portugal mercredi (21 heures). Mais contrairement aux Coupes du monde 2014 et 2018 et à l'Euro 2016, cet entraînement à la veille du dernier match de poule n'avait rien d'anodin.
Pour la première fois depuis son arrivée comme sélectionneur des Bleus en 2012, le technicien va disputer dans une compétition internationale un troisième match de groupe décisif. En 2014, 2016 et 2018, ces rencontres, disputées face à l'Équateur, la Suisse et le Danemark, avaient accouché de matchs nuls et vierges alors que l'équipe de France était quasiment assurée de finir première de son groupe.
Cette fois, tout est différent. Tout cela, pourrait-on dire, tient à la difficulté du groupe F dans lequel se sont retrouvés les Bleus. En réalité, si Deschamps et ses joueurs se retrouvent dans cette situation, c'est presque autant en raison de la qualité des adversaires rencontrés que du match nul décevant concédé face à la Hongrie (1-1) samedi dans un stade Ferenc-Puskas que les joueurs tricolores retrouveront mercredi soir.
Des retouches dans le onze-type ce soir ?
Deschamps se serait probablement bien passé de cette injonction de devoir s'imposer coûte que coûte. Le sélectionneur des Bleus sait mieux que quiconque qu'une compétition telle que l'Euro se joue sur plusieurs semaines. Pouvoir mettre au repos quelques-uns de ses cadres est une opportunité à ne pas manquer. Face au Portugal ce soir, Deschamps pourrait effectuer quelques changements, mais à la marge (Jules Koundé, Corentin Tolisso pourraient rentrer dans le onze, Lucas Hernandez y faire son retour) afin de garder une ossature solide.
Au vu des adversaires potentiels des Bleus en huitièmes de finale en cas de deuxième (Angleterre) et de troisième place (Pays-Bas, Belgique), l'équipe de France a en effet tout intérêt à s'imposer ce soir pour ce troisième match de groupe. Contrairement aux précédentes compétitions, Deschamps ne trouvera certainement pas de terrain d'entente avec son adversaire du soir.
En 2016, la France avait dû affronter la Suisse lors du troisième match. Les deux équipes n'avaient besoin que d'un point pour se qualifier et le match avait abouti à un nul (0-0) au cours duquel Deschamps avait pu faire cinq changements entre le deuxième et le troisième match. Même scénario en 2018, avec le Danemark (0-0) et six changements réalisés par le sélectionneur. En 2014, la France était quasiment certaine de terminer première du groupe après des larges succès lors des deux premiers matches et avait donc buté sur l'Équateur (0-0).
"Il faut respecter le jeu"
À Budapest, Deschamps vit donc une première, malgré la qualification de ses Bleus assurée lundi soir sans jouer, grâce aux résultats des autres matchs. Cette fois, le résultat de ce troisième match va compter. "En Russie (en 2018), on était à six points et le match nul convenait à notre adversaire et nous aussi. J'avais pour objectif de faire souffler. Là (face au Portugal), il y a une incidence", a expliqué Deschamps en visioconférence de presse mardi avant l'entraînement au stade Nandor.
L'incidence, c'est la possibilité de se retrouver troisième de ce "groupe de la mort" avec pour perspective un déplacement à Séville ou quelques nuits de plus dans l'hôtel Marriott de Budapest, au bord du Danube. Deschamps n'a certainement rien contre l'Andalousie ou la capitale hongroise, mais l'objectif est ailleurs : "Par expérience, je ne rentre pas dans un calcul. Il faut respecter le jeu, on va jouer avec l'ambition d'aller chercher le meilleur résultat possible."
Arriver lancé en huitièmes de finale
Une tâche qui s'annonce ardue, même si le Portugal a lourdement chuté face à l'Allemagne (2-4) et que la France a battu la Seleçao à l'automne dernier chez elle. Deschamps l'a encore assuré hier, "il s'agit d'une des meilleures équipes d'Europe". Une sélection dangereuse pour une France peu habituée à disputer un troisième match de groupe à enjeu dans un tournoi international.
À ce moment-là de la compétition, les Bleus sont davantage concentrés sur la suite de la compétition. À tel point que Hugo Lloris a eu du mal à se départir de ses bonnes vieilles habitudes, le capitaine français semblant déjà se projeter sur la suite : "On veut engranger de la confiance en vue de la nouvelle compétition qui commencera en huitièmes de finale."
Contrairement à 2014, 2016 et 2018 où les Bleus avaient entamé la phase finale après des matches nuls, Deschamps sait qu'il faudra que son groupe arrive lancé pour aborder de la meilleure des manières l'étape des matches à élimination directe. "Plus on aura emmagasiné de confiance, tant mieux, et ce match-là doit nous permettre ça, surtout qu'on aura une grande opposition", a assuré Deschamps. Après ce dernier match, les déceptions et réussites de la phase de poules deviendront rapidement de lointains souvenirs et la France devra afficher de nouvelles certitudes lors de la phase finale.
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