Foot : "En France, on n'aime pas les victimes", assure Kheira Hamraoui après son départ au Mexique
Elle est sortie du silence. Officiellement devenue une joueuse de la formation mexicaine du Club America, Kheira Hamraoui est revenue pour l'AFP sur les raisons de son départ de France et du Paris Saint-Germain avec qui son contrat a expiré en juin dernier.
Pour rappel, la femme de 33 ans a subi une agression en novembre 2021 et une enquête a été ouverte pour "association de malfaiteurs" et "violences aggravées". Elle a ensuite été élargie pour "escroquerie en bande organisée" en raison de suspicions d'agissements dans l'entourage d'Aminata Diallo, ancienne joueuse du PSG et soupçonnée d'être impliquée dans l'agression d'Hamraoui.
Pour quelles raisons avez-vous signé au Mexique ? Vous sentez-vous libérée loin de la France ?
La première est que j'avais envie et besoin de connaître autre chose. J'ai tout gagné en Europe, évolué dans les plus grands clubs (OL, PSG, Barcelone). J'avais aussi besoin de connaître une nouvelle culture, un nouveau football et retrouver l'engouement du public pour notre sport (...) Je suis dans un environnement sain et ça c'est le plus important. J'ai vécu des moments traumatisants en France et être ici ne peut me faire que du bien. Après l'agression dont j'ai été victime, je n'ai pas été épargnée par mon club, les réseaux sociaux et la presse française.
Vouliez-vous tourner la page de votre passage au Paris Saint-Germain ? En voulez-vous à votre ancien club pour sa façon d'avoir géré l'après-agression ?
J'ai tourné la page au coup de sifflet final de mon dernier match disputé avec le PSG. Certaines de mes ex-coéquipières et des employés du club savent à quel point j'ai été maltraitée par le PSG après mon agression (...) Peut-être que le PSG n'a pas su ou voulu gérer toute cette attention médiatique pour des raisons autres que sportives. Ils ont choisi la solution de facilité en essayant de me pousser vers la sortie avant la fin de mon contrat.
Avec le recul, pensez-vous toujours que le PSG vous a "délaissée", si oui pourquoi ?
Il faudrait aussi et surtout poser la question aux dirigeants du PSG quant à leur attitude à mon égard. Mais je peux le dire aujourd'hui, le PSG m'a fait beaucoup de mal psychologiquement.
Vous avez jugé injuste votre non-sélection en équipe de France pour le Mondial, l'été dernier. Avez-vous un espoir pour les JO à domicile l'an prochain ?
Mon rêve est d'y retourner un jour, même si je n'ai plus aucun espoir. J'ai été écartée avant le Mondial pour des raisons soi-disant sportives (...) J'ai la conviction que si j'avais été suédoise, anglaise ou espagnole, je n'aurais jamais été délaissée par ma fédération ou mon club, comme je l'ai été après mon agression. Je l'ai déjà dit et je le répète : en France, on n'aime pas les victimes.
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