Football : "La Coupe du monde va être banalisée" si elle a lieu tous les deux ans, estime Didier Deschamps
La Fédération internationale de football a lancé jeudi une consultation auprès de ses 211 fédérations, notamment sur son projet d'un Mondial tous les deux ans.
"La Coupe du monde va être banalisée" si elle a lieu tous les deux ans, estime samedi 2 octobre sur franceinfo Didier Deschamps, le sélectionneur de l'équipe de France de football, à quelques jours de la demi-finale de la Ligue des Nations contre la Belgique, jeudi 7 octobre à Turin. La Fifa est actuellement en train de réfléchir à organiser le Mondial de football tous les deux ans, au lieu de quatre. Un projet soutenu par Arsène Wenger, l'ancien entraîneur français d'Arsenal. Noël Le Graët, le président de Fédération française de football (FFF), s'est dit "pas contre" l'organisation d'une Coupe du monde biennale.
franceinfo : Qu'est-ce que vous en pensez de ce projet de Coupe du monde tous les deux ans ?
Didier Deschamps : Je ne vais pas me faire que des amis, mais je trouve que c'est banaliser l'événement que de mettre une Coupe du monde tous les deux ans, au-delà de savoir si c'est possible ou pas. Aujourd'hui pourquoi pas, mais mon premier sentiment c'est de dire que la Coupe du monde va être banalisée. Avec l'évolution de la société, du football et du sport, est-ce qu'on y arrivera ? Si les intérêts sont identiques pour tout le monde, ou pour une grande majorité, cela passera.
Il va falloir s'employer pour réussir dans cette phase finale de la Ligue des Nations ?
Je sais qu'aujourd'hui, l'équipe belge est certainement l'une des meilleures, si ce n'est la meilleure, en Europe et dans le monde. C'est une belle confrontation contre une équipe joueuse. Mais là, il y a quatre équipes qui font partie des meilleures nations et qui vont jouer pour gagner. Le scénario, c'est de faire en sorte de proposer du jeu de notre côté. C'est excitant. J'ai hâte d'être le 7 octobre à Turin.
Justement, à Turin, vous avez été joueur et entraîneur dans cette ville, est-ce qu'on peut dire que vous rentrez un peu chez vous quand vous allez là-bas ?
Je ne vais pas m'approprier ce qui ne m'appartient pas, mais je considère Turin comme ma deuxième maison parce que j'y ai passé cinq ans comme joueur et un an comme entraîneur. Et forcément, dans ma carrière de joueur, ça a été un moment important pour moi, où j'y ai trouvé ce que je voulais. De l'exigence au quotidien, une culture de la gagne avec une obligation de résultat, sans pour autant délaisser un savoir-vivre et un esprit familial. J'étais comme un poisson dans l'eau là-bas. C'est avec grand plaisir que je vais retourner à Turin.
Vous pensez que la France est autant un pays de football que l'Italie ou l'Espagne ?
C'est difficile de comparer. Les pays latins ont ce côté passionnel, cette ferveur qui est beaucoup plus importante qu'en France. Je ne veux pas dire que la France n'est pas un pays de football, il y a des passionnés aussi, mais là-bas, ça fait partie de la vie des Italiens. Voilà, ils vivent ça à fond, ça fait partie quasiment de leur religion, et le football est omniprésent dans leur vie.
L'Italie a remporté le championnat d'Europe cet été, qu'est-ce qui vous a plu dans cette équipe-là ?
Je considère toujours que celui qui gagne, c'est le plus fort. Donc l'Italie a été plus forte que les autres. Ils ont mieux fait que les autres, avec un collectif bien au point et un secteur offensif prolifique et je crois que c'est là qu'ils ont fait la différence. C'est une équipe difficile à jouer, malgré le fait que l'Italie n'a pas de superstar, mais avec de très bons joueurs. Déjà avant l'Euro, les Italiens avaient fait des matchs de qualité et ils ont confirmé ensuite à travers ce championnat d'Europe. Ils n'ont pas gagné cet Euro par hasard et depuis, ils continuent à enchaîner les matchs sans défaite. Après, la dernière fois qu'ils ont perdu, c'était contre nous à Nice (en match amical le 1er juin 2018, avant la Coupe du monde 2018).
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