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France-Australie : une première demi-heure fondatrice pour les Bleus dans cette Coupe du monde 2022 ?

L'entame de match des Bleus, ratée mardi contre l'Australie malgré la victoire finale (4-1), pourrait servir de déclic pour le reste du Mondial.

Article rédigé par Denis Ménétrier, franceinfo: sport - De notre envoyé spécial à Doha
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
Les joueurs de l'équipe de France après la victoire contre l'Australie au stade Al-Janoub de Doha, le 22 novembre 2022. (CHANDAN KHANNA / AFP)

L'incompréhension d'Hugo Lloris. Le regard noir de Benjamin Pavard. L'inquiétude autour de Lucas Hernandez. L'équipe de France n'est entrée que depuis neuf minutes dans sa Coupe du monde 2022, mardi 22 novembre, qu'elle se trouve déjà en pleine tourmente. Menés par l'Australie, les Bleus voient les spectres des derniers mois resurgir soudainement : les blessures, les mauvais résultats, les doutes. La France se prend de plein fouet le mur sur lequel se brisent les ambitions des champions du monde en titre lors des dernières éditions.

Devancés au tableau d'affichage après le but de Craig Goodwin, les Bleus doivent en plus digérer la blessure de Lucas Hernandez. "Je pense que ça va être malheureusement assez grave", a confirmé Didier Deschamps en conférence de presse après le match. Le choix du sélectionneur de ne pas retenir un latéral de plus et d'avoir convoqué trois défenseurs centraux (Pavard, Lucas Hernandez et Jules Koundé) pour jouer sur les côtés exacerbe les interrogations dans le stade Al-Janoub. Tout se bouscule.

"La blessure de Lucas a forcément pesé"

"La blessure de Lucas a forcément pesé psychologiquement. Et d'être menés, ce n'est jamais l'idéal, mais il y a de la force et du caractère dans ce groupe, avec des joueurs expérimentés", a expliqué Didier Deschamps. Les minutes qui suivent le but australien sont difficiles : une mauvaise passe de Rabiot, puis une autre de Theo Hernandez qui amène un missile de Mitchell Duke pour faire nouvelle fois trembler Lloris. L'édifice tremble. Malade depuis plusieurs mois et en partie composée de joueurs inexpérimentés, cette équipe de France semble engagée sur de mauvais rails.

Mais, dans le dur, Didier Deschamps s'est trouvé des leaders capables de répondre sur le terrain. Dayot Upamecano d'abord, lui qui a livré sa meilleure prestation en bleu : "Il nous fallait un peu de temps pour se mettre dedans, a consenti le défenseur. Mais après on a bien réagi". Adrien Rabiot, surtout, buteur puis passeur décisif. Un nouveau phare capable de guider les Bleus quand la tempête emportait tout sur son passage.

Vendredi dernier, le milieu de la Juventus se décrivait ainsi : "Quand je suis sur le terrain, j'ai une personnalité assez différente de celle à l'extérieur. Je suis vraiment là pour aider mes coéquipiers et les tirer au maximum, sans même regarder qui est sur le terrain ou pas, qui a plus de sélections. C'est naturel chez moi, parce que j'ai l'envie de gagner." Promu titulaire indiscutable en l'absence de N'Golo Kanté et Paul Pogba, Rabiot a assumé son rôle de patron du milieu.

Quelques instants pour s'encourager

Sur son but égalisateur, tous les joueurs de l'équipe de France se sont retrouvés dans le camp australien pour prendre quelques secondes dans la nuit de Doha. S'encourager, se rassurer, se motiver. Mettre davantage le pied. Mettre l'intensité digne d'une Coupe du monde, finalement. Ce fut beaucoup mieux par la suite, et on a vu Olivier Giroud, autre leader, apaiser certains coéquipiers et donner des consignes à Benjamin Pavard, en difficulté ce soir.

Les nuages passés, les Bleus ont déroulé comme rarement ces derniers mois. Au point que les échecs semblent nourrir cette équipe. Une thèse développée, déjà en septembre, par Antoine Griezmann. Interrogé sur les mauvais résultats des Bleus ces derniers mois, avec une seule victoire en six matchs, le numéro 7 y voyait du bon : "Ça nous fait du bien avant la Coupe du monde". Cette première demi-heure cauchemardesque, sanctionnée par un but et la blessure de Lucas Hernandez, montre que le Mâconnais n'a pas juste appliqué la méthode Coué. La difficulté a paradoxalement semblé débloquer des Bleus submergés par la pression en début de rencontre.

Impossible, dès lors, de ne pas y voir un lien avec la victoire étriquée acquise dans les plus grandes difficultés contre l'Australie, déjà, en 2018 (2-1). Une prestation fondatrice dans le parcours des Bleus, futurs champions du monde. Didier Deschamps en avait tiré des leçons, en bouleversant sa composition d'équipe dès le second match. Ce nouveau succès contre les Socceroos, beaucoup plus large cette fois mais après avoir renversé le score, aura peut-être les mêmes vertus.

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