France-Belgique : Les chantiers de Deschamps à un an de l'Euro
Gare à la démobilisation
Afin de les garder sous pression au maximum, Deschamps ne cesse de répéter qu'il souhaite voir ses joueurs aborder les matches amicaux d'ici l'Euro comme des rencontres de qualification. Si les affiches de gala contre l'Espagne (1-0), le Portugal (2-1), le Brésil (défaite 3-1) ou la Belgique (dimanche) sont sources naturelles de motivation, les autres rendez-vous le sont beaucoup moins. Mais DD n'en a cure et tient à garder éveillées ses troupes en toutes circonstances car "l'équipe de France est au-dessus de tout". La convocation de Patrice Evra et Paul Pogba, pourtant mobilisés par la finale de la Ligue des champions avec la Juventus Turin contre le FC Barcelone le 6 juin, s'inscrit dans cette logique. Pas de passe-droit donc, car le sélectionneur tient à entretenir la flamme née au Brésil: "On a de plus en plus d'informations sur les joueurs qui peuvent peaufiner leurs automatismes, mais on a bien sûr encore une bonne marge de progression. C'est bien qu'on connaisse des périodes de difficulté aussi. Il y a un excellent état d'esprit qui est là et les joueurs apprécient le soutien du public, la proximité avec les gens. Il faut tout faire pour maintenir cela. On est en progression, mais la vraie réponse, on ne l'aura que dans un an."
L'attaque, chantier permanent
Depuis la Coupe du monde, seuls deux néophytes ont intégré le groupe France: Nabil Fekir et Paul-Georges Ntep. Deux attaquants. Car "c'est là où on gagne les matches et c'est ça qui m'intéresse", argue Deschamps. "S'il y a des joueurs dans ce secteur qui me semblent pouvoir apporter quelque chose de différent, par leur profil et leurs qualités, je me laisse cette possibilité de les appeler", a-t-il ajouté lundi. Fekir comme Ntep sont de ceux-là car ils offrent "de la percussion, de la vitesse et évoluent aussi sur les côtés", à l'instar d'Antoine Griezmann "qu était habitué à jouer sur une aile et évolue désormais en tant que deuxième attaquant, voire premier attaquant, et se montre très efficace", note DD. L'installation probable de Fekir en bleu et l'émergence de Ntep n'ont rien d'un hasard d'autant qu'un embouteillage se forme dans l'axe avec Karim Benzema, Olivier Giroud et Alexandre Lacazette.
Janvier, date-butoir?
Pour le moment, le sélectionneur ne s'inquiète pas trop du faible temps de jeu de certains de ses joueurs. Mais cette indulgence ne durera pas éternellement et Deschamps a mis une petite pression lundi sur les principaux intéressés en fixant une sorte de date-butoir : "janvier 2016, quand on va basculer dans le dernier semestre". "Ce sera important d'avoir du rythme et de la confiance. Je serai un peu plus attentif dans les quatre, cinq mois qui précèderont l'Euro", a-t-il précisé. La situation n'est pour l'instant dramatique pour personne mais Deschamps sera particulièrement attentif au sort de plusieurs Bleus au statut précaire en club (Sakho, Cabaye, Sagna, Mangala, Debuchy, Rémy), sans oublier ceux susceptibles de changer d'air cet été et qui seront donc obligés de s'adapter à un nouvel environnement (Lloris, Pogba, Lacazette, Schneiderlin, Sissoko).
Quelle ouverture possible?
Les contours du groupe France sont déjà quasiment connus et le beau parcours en Coupe du monde des Bleus, éliminés en quarts de finale par le futur champion du monde allemand, a permis de constituer un solide noyau dur. Depuis le retour du Brésil, le sélectionneur n'a d'ailleurs joué l'ouverture qu'à doses homéopathiques dont n'ont profité que le prodige lyonnais Nabil Fekir (21 ans) et l'attaquant rennais Paul-George Ntep (22 ans). Est-ce le signe que les jeux sont faits concernant la liste des 23 pour l'Euro? "Il y a encore du temps et le secteur défensif peut aussi accueillir des joueurs qui peuvent répondre aux attentes", a nuancé Deschamps.
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