France-Brésil : l'attaque, la force de frappe des Bleus
Dans l’imaginaire des supporters de football, le Brésil a toujours été le pourvoyeur des artistes du ballon rond. Pelé, Zico, Garrincha, Ronaldo, Ronaldinho, Kaka, la liste est longue… Très longue. Or, le 16e France-Brésil de l’histoire ce jeudi au Stade de France pourrait bien marquer un changement. En effet, hormis Neymar, le Brésil ne propose plus d’artistes. Willian, Oscar ? Ils ne sont pas des cadres indiscutables à Chelsea où le rôle de dynamiteur est dévolu à un Belge (Hazard), et celui d’organisateur à un Espagnol (Fabregas). En attaquant de pointe, les Ronaldo, Adriano ou autre Romario sont désormais de lointains souvenirs.
Ce poste devrait être occupé à Saint-Denis par Firmino, l’attaquant de Hoffenheim, qui est loin d’être un monstre d’efficacité (6 buts en 26 rencontres de Bundesliga). Pour les autres membres du quatuor offensif, on est également loin des sommets du passé. Seul Neymar est à la fête (17 buts en 24 matches de Liga) puisqu’Oscar en est à 6 réalisations en 24 rencontres de Premier League, Willian à 2 (en 28 matches). Quand il était capitaine de la Selecao, Dunga avait devant lui Rivaldo, Ronaldo, Bebeto et Romario, des atouts d’un tout autre acabit. Il peut donc mesurer la perte de vitesse de l’attaque brésilienne quand Deschamps peut lui constater l’évolution inverse. Quand il était joueur, les Bleus c’était surtout une défense de fer. Désormais, c’est une attaque de feu.
Le phare Benzema, le facteur X Griezmann
S’il faut chercher le leader de l’attaque tricolore, la réponse vient assez rapidement. Elle s’est confirmée un peu plus - si besoin était - dimanche soir au Camp Nou où on a vu Karim Benzema être le principal danger du Real Madrid contre le Barca. C’est de ses pieds qu’est venue l’égalisation madrilène, d’une géniale talonnade dans la course de Ronaldo. Plus que jamais, Benzema est l’atout numéro 1 des Bleus. C’est l’option numéro 1 de Deschamps, loin devant Giroud et les autres. "C’est notre leader d’attaque. Avec nous, il n’évolue pas dans le même registre, il est plus dans un rôle de finisseur et de buteur, alors qu’au Real, il y a Cristiano Ronaldo. Mais avec nous aussi, Karim a été très performant", a souligné Didier Deschamps. Neuf buts et 5 passes décisives en 13 matches internationaux la saison dernière et une très bonne Coupe du monde (4 buts) ont fini d’installer "Benz" tout en haut de la hiérarchie hexagonale. Le débat n’est plus de savoir où le mettre pour le faire jouer mais avec qui l’associer.
Et depuis quelques mois, un nom résonne plus que les autres. Celui d’Antoine Griezmann. Les deux hommes parlent le même football, celui fin et raffiné qui plaît tant de l’autre côté des Pyrénées. Après un trimestre d’adaptation, le joueur de l’Atletico s’est fait à son nouveau club et en est même le meilleur buteur. Avec 14 buts en 27 matches de Liga, il devance même d’une réalisation Benzema. Dans le duel qui l’oppose à Giroud pour la place aux côtés du Madrilène, le Colchonero a pris un peu d’avance sur le Gunner. Pourtant, Giroud revient en forme. Au point d'être actuellement le buteur le plus efficace d'Angleterre avec 17 réalisations en 26 matches cette saison, soit une toutes les 97 minutes. Actuellement, celui que Deschamps ne voit pas "comme un joker" est sur une série de 9 buts en autant de rencontres.
La jeune garde qui monte
Pour accompagner ce trio, Deschamps peut évidemment compter sur Mathieu Valbuena qui, s’il occupe le côté droit, fait office d’organisateur. Ce quatuor présent au Brésil l’été dernier est suppléé par un trio de jeunes joueurs : Payet, Fékir et Lacazette. Là encore, les chiffres sont éloquents : Dimitri Payet en est à 6 buts et 11 passes cette saison. Le maître à jouer de l’OM s’ajoute au duo de l’attaque lyonnaise qui a explosé sous la houlette d’Hubert Fournier. Irrésistibles avec l’OL, Alexandre Lacazette (23 buts, 5 passes) et Nabil Fékir (11 buts, 7 passes) sont là pour apporter leur fougue et leur insouciance. C’est encore trop tôt pour prétendre détrôner les habituels titulaires, mais les trois auront leur mot à dire à l’avenir.
"Etre très bon dans son club, en L1, c'est bien. Après, le niveau international c'est beaucoup plus d'exigence. Plus ils seront habitués à cette exigence au quotidien, plus vite ça leur permettra de franchir des paliers", a insisté le sélectionneur. S’ils continuent comme ça, Payet, Lacazette et Fékir ont de grandes chances de participer à l’Euro 2016. Avant cela, ils devraient avoir l’occasion de se montrer. Peut-être contre le Brésil, plus sûrement face au Danemark.
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