France-Brésil, la magie opère toujours
Le Brésil, dans l'imaginaire collectif sportif, c'est l'équivalent des All Blacks en rugby ou bien de la Dream Team en basket. A savoir une équipe qui combine beau jeu et résultats dans une sorte de plénitude totale. Sauf que la belle image, savamment entretenue aussi bien par les clichés sur le "futball arte" que par cinq titres de champions du monde, en a pris un sacré coup en juillet dernier. Pas la peine de revenir sur cette demi-finale de coupe du monde perdue contre l'Allemagne sur le score surréaliste de 7 buts à 1, tout a été dit, tous les experts ont livré leur verdict, tous les psychologues ont été consultés. Le traumatisme est insondable mais le géant sud-américain a de la ressource. Sous l'impulsion du rigoureux Dunga, à la trajectoire étonnamment semblable à celle de Didier Deschamps, les Auriverde viennent d'enchaîner six succès en autant de matchs (avec 14 buts contre un seul encaissé).
Séquence nostalgie
S'il gagne de nouveau, le Brésil n'enchante pas encore les foules comme aux temps, si nombreux par le passé, de sa splendeur. Avec un coach comme l'ancien capitaine des champions du monde 1994 il ne fallait pas non plus s'attendre à des miracles. Mais le Brésil impose de nouveau le respect. "L'équipe a pas mal changé depuis celle qui a perdu contre l'Allemagne", note Didier Deschamps. "Elle reste sur une série impressionnante de succès et son quatuor offensif Neymar-Oscar-Willian-Firminio apporte beaucoup de vitesse, de technique et de percussion devant". Le coach des Bleus, dont l'histoire personnelle est à jamais associée à celle du Brésil après une certaine finale de 1998, évite de tomber dans la nostalgie. Pourtant, tout sera fait pour rappeler qu'un match France-Brésil, même amical, a toujours une saveur particulière puisque la Fédération française de football a également prévu de rendre hommage avant le coup d'envoi aux "centenaires" (en nombre de sélections) Thierry Henry, Marcel Desailly, Zinédine Zidane, Patrick Vieira, Didier Deschamps (seul Lilian Thuram n'ayant pu se libérer).
Deschamps, s'il sait mesurer le prestige de son adversaire ("le Brésil c'est la terre du football"), reste focalisé son objectif, la préparation de l'Euro 2016 en France. Pour le sélectionneur tricolore, la venue de la Seleçao tombe à pic. "Nous allons être en difficultés, c'est exactement ce que je recherche. Pour bien préparer les grandes échéances à venir, l'équipe de France se doit d'affronter les meilleures nations du monde". Cela s'était déjà bien passé contre l'Espagne (1-0) et le Portugal (2-1) et "D.D" veut donc entretenir la dynamique. Dominer le Brésil, en plein chantier dans l'optique de la Copa America (11 juin-4 juillet au Chili) et qui reste sur une nette victoire face aux Bleus (3-0, le 9 juin 2013 à Porto Alegre), ne ferait qu'embellir un peu plus le tableau à 15 mois de l'Euro. L'absence de quatre titulaires (Lloris, Pogba, Cabaye, Debuchy) rend la tâche un peu plus délicate mais le sélectionneur espère de leurs remplaçants du culot pour accentuer la concurrence d'ici le tournoi continental.
Benzema le patron, Fekir l'attraction
Pour guider les Bleus, c'est surtout Karim Benzema qui est attendu. En grande forme avec le Real Madrid, l'attaquant n'a plus marqué en bleu depuis le 11 octobre contre le Portugal. Son statut d'avant-centre N.1 ne se discute pas mais ce sont surtout ses statistiques (77 sélections, 25 buts) et son quart de finale raté au Brésil qui entretiennent le malentendu. Un malentendu balayé d'une revers de main par son entraîneur : "Karim est complètement épanoui en ce moment. Il est très influent et efficace au Real mais aussi sous le maillot bleu". Le prodige lyonnais Nabil Fekir sera l'autre attraction côté français. Après avoir fait durer le suspense avant d'opter définitivement pour la France au détriment de l'Algérie, la révélation de la saison en Ligue 1 est tout près de connaître sa première cape. Pour débuter, il y a pire que le Brésil... j
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