France-Kazakhstan : au Parc des Princes, les Bleus vont retrouver leur ancienne maison
En raison des travaux sur le RER B à proximité du Stade de France, le match de qualification pour la Coupe du monde de l’équipe de France face au Kazakhstan, samedi, est délocalisé au Parc des Princes.
C’est une enceinte qui a régulièrement vu l’équipe de France affronter des nations aujourd’hui disparues, comme l’Union Soviétique, la Yougoslavie, ou encore l’Allemagne de l’Est, au milieu des années 1980… Le Parc des Princes fut le théâtre de glorieuses victoires, comme l’Euro 1984 mais aussi de terribles désillusions, comme la défaite face à la Bulgarie en 1993, privant les Bleus du Mondial 1994. Samedi 13 novembre, l’équipe de France va retrouver son ancien jardin, où elle a disputé 129 rencontres depuis la première en 1905, dans le premier Parc des Princes, mais dont elle n’a foulé la pelouse qu'à deux reprises depuis son départ au Stade de France, en 1998. Au total, les Bleus y ont gagné 74 matchs, pour 28 défaites et 27 nuls.
Légende du Paris Saint-Germain, successeur de Bernard Genghini dans le "carré magique" de l'équipe de France dans les années 80 aux côtés notamment de Michel Platini ou Alain Giresse, Luis Fernandez était un peu comme chez lui dans cette enceinte : "Quand je jouais avec l’équipe de France au Parc, j’étais sur un nuage, je me sentais fort parce que j’entrais avec confiance dans ce stade. Je me sentais en totale liberté, comme à la maison. J’y ai marqué deux buts avec l’équipe de France alors que je n’ai pas beaucoup marqué dans ma carrière avec les Bleus [6 réalisations]. J’étais comblé". Cette pelouse, il y a passé presque toute sa carrière de joueur, entre son long règne au PSG mais aussi l'aventure Matra Racing.
Je suis amoureux du Parc des Princes, c’est un lieu qui m’a permis de devenir ce que je suis, parce que j’y avais mes repères.
Luis Fernandezà franceinfo:sport
Invaincu en seize rencontres disputées dans l’enceinte de la Porte de Saint-Cloud sous le maillot des Bleus, Alain Giresse ne garde, lui aussi, que des bons souvenirs des matchs de la sélection nationale au Parc : "Quand je partais de chez moi pour aller jouer avec l’équipe de France à Paris, je n’étais pas sûr de gagner, mais j’avais la quasi certitude de ne pas perdre. On y jouait beaucoup, et très peu en province. On y avait vraiment nos marques, nos repères".
Du premier sacre à la désillusion de 1993
Tous les deux ont participé à la conquête de l’Euro 1984 avec les Bleus, avec une finale au Parc des Princes face à l’Espagne, remportée 2-0. Un souvenir impérissable pour l’ancien Bordelais : "On s'y sentait forts, on était à l’aise, et comme on y gagnait, on était en confiance. Donc quand on s’est retrouvé en finale de l’Euro 84, on s’est appuyé là dessus, c’était un atout supplémentaire. Puis le stade était entièrement acquis à notre cause pour enfin gagner un titre continental".
Cette ferveur accompagnait les Bleus à chaque rencontre, et pas seulement lors des finales : "En 1981 aussi, alors qu’on jouait contre les Pays-Bas, un match décisif pour se qualifier pour le Mondial 1982, il y avait un accompagnement populaire et le public avait parfaitement joué son rôle", ajoute l’ancien n°12 de l’équipe de France.
Et si les Bleus l’avaient emporté et avaient obtenu leur ticket pour le Mondial en 1981, le souvenir d’un match qualificatif pour la Coupe du monde 1994 reste beaucoup plus douloureux. Le Parc des Princes est aussi le stade associé à la terrible défaite face à la Bulgarie, le 17 novembre 1993. Les Tricolores n’avaient alors besoin que d’un point pour se qualifier mais s’étaient inclinés, à la dernière minute, après un but d’Emil Kostadinov. Cette défaite a marqué Didier Deschamps : "C’est un beau stade, avec une belle ambiance. Mais on ne peut pas dire que j’y ai mes meilleurs souvenirs… C’est même le pire de ma carrière", déclarait-il avant l’opposition amicale face à l’Australie, en 2013, au Parc des Princes.
Interrogé dans la semaine sur ce retour dans l’enceinte de Boulogne-Billancourt pour un match qualificatif à la Coupe du monde, le sélectionneur a préféré jouer la carte de l’apaisement : "Ce qui est derrière est derrière, on ne peut rien y changer. Certains joueurs n'étaient pas nés". Face au Kazakhstan, la rencontre sera décisive : si les Bleus l’emportent, ils seront qualifiés pour le Mondial au Qatar et écriront une nouvelle belle page de leur histoire au Parc des Princes.
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