"Il s'est passé quelque chose" chez les Bleus d'après Jallet
- Êtes-vous surpris de revenir en équipe de France à 30 ans?
Christophe Jallet: "Disons que je ne m'y attendais pas tout de suite. On m'a souvent posé la question quand je suis parti de Paris pour savoir si j'avais fait une croix sur l'équipe de France. Je répondais que non. Je suis parti de Paris pour avoir plus de temps de jeu et pourquoi pas être compétitif pour revenir en équipe de France. C'est arrivé finalement plus tôt que prévu, j'en suis le plus heureux. Il y a des circonstances qui ont fait que j'ai pu revenir ici avec les Bleus, notamment la blessure de Mathieu (Debuchy, ndlr). Cela prouve que j'ai pris une bonne option en partant du PSG, en ayant plus de temps de jeu à Lyon."
- Si vous êtes aligné samedi, vous serez confronté à Cristiano Ronaldo sur votre côté. Comment on se prépare à l'affronter?
"C'est se frotter à ce qui se fait de mieux au niveau international. C'est un gros challenge, rien que d'y penser. Cela m'est déjà arrivé de le côtoyer amicalement lors d'un match entre le PSG et le Real Madrid. Il ne faut pas se poser de questions quand on joue face à des phénomènes. Si on se met la pression tout de suite, ça devient très très compliqué. On sait qu'on ne va pas forcément passer une soirée de pur plaisir mais si on arrive à contrecarrer ses plans, on sera content. Peu importe qui joue et sera dans sa zone, ce sera un gros défi et un challenge que tout le monde à envie de relever. C'est un joueur imprévisible, il a des qualités au-dessus de la moyenne, techniquement, physiquement. C'est le meilleur attaquant au monde, il est difficile à empêcher de jouer mais si on y arrive, ça montrera que c'est un humain comme tout le monde."
- Sentez-vous que le groupe a changé depuis son beau parcours en Coupe du monde?
"Je l'ai quitté juste avant les barrages. On sent qu'il s'est passé quelque chose. Il y a eu deux mois de vie commune. Les joueurs se sont rapprochés, ont vécu cette grande compétition ensemble et ça crée des liens. Il y a un état d'esprit agréable, tout le monde se sent bien, a envie de se retrouver, d'être ensemble et de rigoler. C'est plus facile d'arriver en sélection et d'être performant. C'était déjà le cas avant mais il y a ce petit truc en plus, cet effet compétition qui permet aux équipes de se transcender."
- Pensez-vous avoir un bon coup à jouer au poste de latéral droit en vue de l'Euro-2016?
"Il y a toujours quelque chose à faire. On a envie de s'accrocher et d'en faire partie. Ce sera compliqué, ce sera à moi de prouver sur le terrain que j'ai les qualités nécessaires. Mais ce retour en sélection me donne le droit d'y rêver."
- Que pensez-vous de la nouvelle dimension prise par Paul Pogba et Raphaël Varane?
"Leur évolution est assez impressionnante et fulgurante. J'étais là lors de la première sélection de Paul et il m'avait déjà scotché. Mais ce qu'il arrive à faire avec la France et la Juventus, c'est du très très haut niveau. C'est la même chose pour Raphaël. On sentait qu'il avait des qualités incroyables. Ils montraient une assurance et une expérience incroyables pour leur âge. Ils ont su confirmer et c'est ce qui est le plus difficile. Ce sont deux modèles très forts pour les jeunes et deux atouts de poids pour l'équipe de France d'aujourd'hui et de demain."
- Êtes-vous d'accord qu'il manque du réservoir de haut niveau à votre poste?
"C'est un constat comme un autre. Il y a beaucoup moins de joueurs de haut niveau à ce poste. Le choix est peut-être plus restreint mais ça permet d'ouvrir une petite porte dans laquelle j'essaie de m'engouffrer de temps en temps, en essayant d'élever mon niveau de jeu. Et peut-être que ça me permettra d'entrevoir un peu plus loin que cette sélection."
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