La France bat l'Espagne en amical (1-0)
Entre des Français qui ont éprouvé les pires peines à trouver de la vitesse et de la profondeur et des Espagnols qui se caricaturaient parfois dans leur possession maniaque du ballon, le spectacle ne fut pas toujours à la hauteur des attentes. L'affiche, opposant des Bleus en pleine opération séduction depuis leur Coupe du monde encourageante et une "Roja" revancharde avait pourtant de quoi séduire. Il aura fallu un éclair du duo Valbuena-Rémy pour apporter un peu de lumière et confirmer que les récents quarts de finalistes du Mondial étaient sur la bonne voie. En face, l'Espagne peut se poser des questions tant son jeu s'est montré stéréotypé.
Didier Deschamps avait prévenu, le onze de départ serait sensiblement identique à celui qui avait disputé le quart de finale de la dernière Coupe du monde face à l'Allemagne. Le sélectionneur tricolore n'avait pas bluffé puisque seul Sissoko prenait la place de Cabaye au coup d'envoi. Du côté de la Roja, en revanche, le grand chambardement avait commencé puisqu'en l'absence des trois "historiques" du milieu (Xavi et Xabi Alonso à la retraite et Iniesta blessé), San José, Carvajal et Raúl García honoraient leur toute première sélection alors que De Gea prenait la place du controversé Casillas dans le but.
Une entame prudente de l'Espagne, une frappe de Benzema pour chauffer De Gea (9e) et déjà une première "ola" après un quart d'heure, la soirée s'annonçait belle pour les Bleus. Malheureusement, les hommes de Del Bosque, fidèles à leur principe de jeu, commençaient à confisquer le ballon sans pour autant se montrer dangereux. Hormis une frappe déviée de Fabregas qui terminait juste au dessus de la barre de Lloris (28e), le match sombrait dans un faux-rythme somnolent jusqu'à la pause.
Et Rémy surgit
La rencontre aurait pu s'enflammer dès la reprise si le but de Karim Benzema, visiblement pas hors-jeu sur l'action, n'avait été refusé (50e). Du coup, seuls les duels virils opposant notamment Sakho à Diego Costa ou encore quelques dribbles de Pogba captaient un peu l'attention du public. C'était un peu léger. Et les nombreux changements apportés par les deux sélectionneurs n'apportaient pas vraiment le dynamisme souhaité. Pourtant, c'était bien une entrée en jeu, celle de Loïc Rémy en l'occurrence, qui allait décanter le match. Le nouvel attaquant de Chelsea profitait d'un centre en retrait d'un Valbuena particulièrement altruiste sur ce coup pour placer une frappe parfaite qui libérait enfin le versatile public du Stade de France (1-0, 72e). L'essentiel était fait. La France venait de dominer une équipe qu'elle n'avait plus battue depuis 2006 et qui restait sur quatre victoires et un nul face aux Bleus. Raison de plus pour ne pas faire la fine bouche.
Déclarations :
Didier Deschamps (sélectionneur de l'équipe de France) au micro de TF1: "Il y avait beaucoup de fatigue avec beaucoup de changements mais ils ont mis plus de qualité sur les passes en profondeur notamment sur un petit jeu. Mais c'est bien, on s'est accroché, on a fait les efforts. C'est bien de gagner pour notre rentrée. On sait ce qu'a fait l'équipe d'Espagne. Ils ont gagné deux championnats d'Europe et une Coupe du monde. Elle a régné sur l'Europe et sur le monde. Même s'il y a des changements, il y a encore beaucoup de qualité. Je suis satisfait même si on peut avoir plus de justesse. On garde cette envie et cette enthousiasme de faire les choses ensemble."
Vicente Del Bosque (sélectionneur de l'Espagne): "C'était une partie équilibrée. Les Français ont été très bons dans les transitions rapides, ils ont trouvé des espaces. De notre côté, on a contrôlé le milieu, les nouveaux arrivants ont montré qu'ils avaient le niveau et on a globalement démontré qu'on était une bonne équipe. On a eu des occasions mais on n'a pas été très précis. La relation avec Diego Costa a pourtant été un point positif. Les sensations ont été bonnes et on a montré une bonne attitude. On a bien fait circuler le ballon. Pour un retour à la compétition, ce sont des points positifs. (A propos de la France) La France fait partie des grandes nations européennes et en sa qualité d'hôte de l'Euro, elle sera l'une des favorites. C'est une équipe puissante, très physique avec des joueurs de qualité."
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