Le Graët-Blanc, divorce en vue
La séparation semble plus qu'inéluctable. A quatre mois de l'Euro 2012 en Pologne et en Ukraine, l'avenir de Laurent Blanc n'est toujours pas réglé. Et celui-ci à la tête de la maison Bleu paraît s'assombrir de jour en jour. Dans un article publié dimanche, le Journal du Dimanche révèle que Noël Le Graët aurait décidé de ne pas poursuivre l'aventure avec le "Président" au-delà de la compétition européenne. Un "divorce acquis" selon l'hebdomadaire qui évoque un relationnel difficile entre les deux hommes et de nombreuses incompréhensions.
La liste des reproches dressée par Le Graët est bien trop longue, rendant le divorce inévitable. La moindre demande de l'ancien entraîneur bordelais est étudiée de près et généralement contrecarrée. Les intervenants en consulting, bien trop souvent d'anciens du groupe 1998 pour l'homme fort de la FFF (Barthez, Henri Emile, Philippe Tournon), un staff jugé trop pléthorique et onéreux: "Du gaspi" pour l'ancien président de l'En Avant Guingamp et de la Ligue de football qui aimerait bien remettre de l'ordre dans tout cela. Car le point sensible entre les deux hommes paraît être cette mainmise impossible sur l'équipe de France pour Noël Le Graët qui y voit "un Etat dans l'Etat". Et l'homme jamais avare de petites phrases n'apprécie pas le grand train mené par les Bleus (séjour dans un hôtel d'Enghien avant les matches) ni la présence de personnage sulfureux dans leur entourage (l'agent Jean-Pierre Bernès en tête).
Wenger et Le Guen sur les tablettes
Mais s'il ne s'agissait que de sujets relatifs à l'équipe nationale, cela pourrait encore se régler rapidement. Le Graët, selon le JDD, n'apprécie guère le comportement de Blanc et commencerait à mettre en doute ses capacités à occuper le poste. "Il en est même venu à douter des compétences techniques du sélectionneur qu'il estime peu enclin au travail", avancent les deux journalistes Olivier Joly et Guillaume Rebiere. Le petit pécule touché par Blanc (300 000 euros) pour promouvoir l'équipe de France dans une opération commerciale pour le Crédit Agricole, partenaire des Bleus, n'a également pas plu auprès de l'instance dirigeante du football.
Pourtant, alors que l'équipe de France est qualifiée pour l'Euro 2012 et invaincue depuis plusieurs matches, rien ne semble pouvoir faire changer d'avis le président de la Fédération Française de Football. "(Il) s'est convaincu de ne pas prolonger le sélectionneur", explique le JDD qui ajoute que la chasse au successeur est lancée. Parmi les noms avancés, ceux d'Arsène Wenger. Mais l'entraîneur d'Arsenal ne s'y verrait pas tout de suite, davantage tenté par un saut à la tête du Real Madrid si José Mourinho laissait la place vacante. Le Graët envisagerait également un ticket entre son ancien coach de Guingamp Francis Smerecki, entraîneur des moins de 18 ans, et Paul Le Guen. Mais comme Wenger, qui a déclaré n'avoir pas été approché par la FFF, l'ancien tacticien du PSG n'est pas disponible. En janvier, le quotidien Le Monde avait déjà avancé cette hypothèse, mais l'homme est en poste au Sultanat d'Oman.
"Si je dois rester, il faudra que mon contrat soit prolongé avant lEuro". Le coup de pression mis par Laurent Blanc fin 2011 ne semble pas porter ses fruits. Pourtant, l'ancien patron de la défense des champions du monde 1998 aurait souhaité rester aux commandes au-delà de l'Euro 2012 et sans doute jusqu'à l'édition 2016 qui aura lieu en France. Mais, c'est justement un homme de confiance que Le Graët souhaite avoir à la tête de l'équipe pour une échéance aussi importante. Pour être sûr de ne pas avoir à trancher dans le vif, il laisse la situation péricliter en espérant que Blanc trouvera un poste d'entraîneur avant l'Euro et qu'il n'aura pas à s'en débarrasser ouvertement. Une jurisprudence Santini qui pourrait satisfaire les desseins du président. Et si la France se rate en Ukraine, sa tâche n'en sera que plus aisée. Mais de là à l'espérer pour régler la situation...
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