Les Bleus s'offrent une victoire dérisoire
En pleine tempête provoquée par l'affaire Benzema, l'équipe de France s'est offert un bon bol d'oxygène sur la route de l'Euro-2016 en dominant les champions du monde allemands (2-0) grâce à Giroud et Gignac, vendredi en amical, preuve qu'il y a une vie sans l'attaquant du Real Madrid dont l'avenir en bleu est de plus en plus incertain. Les troupes de Didier Deschamps ont donc réussi leur test grandeur nature à sept mois du Championnat d'Europe organisé sur leur sol et la mise en examen de leur attaquant vedette pour "complicité de tentative de chantage et participation à une association de malfaiteurs" contre Mathieu Valbuena ne les a visiblement pas perturbés. Ce 5e succès d'affilée est la bonne nouvelle qu'attendait le patron des Bleus après une semaine sous tension où les grands absents de ce stage (Benzema, Valbuena) ont accaparé toute l'attention. Il peut d'autant plus respirer que son secteur offensif, sans ses deux titulaires indiscutables, s'est montré à la hauteur, permettant aux Tricolores de prendre leur revanche sur leurs bourreaux du Mondial-2014 (1-0 en quart de finale).
Le festival de Martial
Le festival d'Anthony Martial sur le côté gauche et son service en or pour Giroud (45e), puis le 2e but signé par le revenant André-Pierre Gignac (86e) sont bien les preuves que l'équipe de France peut survivre à une éventuelle mise à l'écart définitive de Benzema. A 19 ans, Martial, recruté à prix d'or par Manchester United (80 millions d'euros), est plus qu'un joueur d'avenir. Il semble avoir déjà les épaules pour être l'un des leaders d'attaque des Bleus à l'Euro et son association avec Giroud et Antoine Griezmann a de l'allure. De quoi faire souffler Deschamps. Le sélectionneur allemand Joachim Löw avait déclaré avant la partie que la France était meilleure qu'à la Coupe du monde. Il est encore trop tôt pour l'affirmer mais ce succès contre les Allemands ne peut forcément pas être anodin même si l'état déplorable de la pelouse, parsemée par endroits de cailloux, a limité le champ technique des deux équipes et que les champions du monde se sont présentés au Stade de France sans plusieurs cadres (Kroos, Özil, Götze). Pendant longtemps, le spectacle proposé a d'ailleurs été indigne de deux favoris du prochain tournoi continental. Le premier tir cadré des Français n'est intervenu qu'à la 40e minute (Griezmann) alors que la Nationalmannschaft n'a posé que de timides banderilles en première période par Thomas Muller (33e) et Mario Gomez (37e, 43e).
Les absents ont eu tort
C'est sans doute l'autre grande satisfaction de Deschamps que de voir sa défense maîtriser ses adversaires avec autant de facilité. Raphaël Varane, coupable sur le but encaissé en quart de finale au Brésil, a cette fois régné derrière avec notamment une intervention de grande classe sur Leroy Sané (74e), bien aidé par un Laurent Koscielny d'une vigilance de tous les instants. Les absents ont toujours tort et Mamadou Sakho, forfait sur blessure (genou), peut se faire du souci pour la suite. Il fallait aussi une dose de réussite comme sur le tir surpuissant de Muller, qui a heurté le poteau d'Hugo Lloris (77e). Et que dire de la prestation de Lassana Diarra devant la défense. Un mois seulement après son retour sur la scène internationale, la présence dans le onze de départ du milieu de Marseille ne se discute plus et sonne comme une évidence. Gratteur de ballons, fin techniquement, Diarra a sans conteste bonifié le jeu des Bleus depuis qu'il a réendossé le maillot de l'équipe de France. A ce rythme, Yohan Cabaye sera vite oublié au poste de sentinelle. Les nuages ont donc soudainement disparu de l'horizon des Bleus, qui tenteront de confirmer leur état de forme, mardi en Angleterre. En attendant les prochains développements de l'affaire Benzema.
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