Les espoirs tricolores et leur longue série noire
Euro 2007 : Israël et les lamentations des Bleuets
René Girard a remplacé Raymond Domenech, promu sélectionneur des A. Lors de l’Euro 2006, il mène la génération des Mavuba, Toulalan, Ribéry, Sagna ou encore Clichy en demi-finale. Eliminée par les Pays-Bas (3-2), cette génération laisse sa place à celle des Mandanda, Briand, ou encore Benzema et Nasri. C’est le début du trou noir. Après deux victoires contre l’Ecosse (3-1) et la Slovénie (2-0) en phase de qualification, cette génération dispute les barrages pour l’Euro 2007, en octobre 2006, face à Israël. Après un match nul 1-1 à Caen, les Bleuets vont buter sur une sélection israélienne qui n’avait qu’à gérer sa rencontre, car virtuellement qualifiée au coup d’envoi - grâce au but à l'extérieur. Les Israéliens se permettront même d’inscrire un but en fin de rencontre anéantissant les espoirs. Au sens propre, comme au figuré.
Euro 2009 : si près contre l’Allemagne
Malgré l’échec face à Israël, René Girard reste aux commandes de la sélection espoirs. Exit, Mandanda and co, la nouvelle génération est représentée par Yoann Gourcuff, Geoffrey Jourdren et Dimitri Payet. Là encore, une rencontre mal négociée va tout précipiter. En bonne position, les Bleuets se rendent au Pays de Galles. Une victoire et ils sont quasiment assurés de terminer meilleur deuxième donc d’aller en Suède où se déroulera l’Euro. Mais au lieu de ça, ils vont s’incliner 4-2 après avoir mené 2-1 à la 77e minute suite à un but de Dimitri Payet. La fin de match de folie des Gallois (3 buts en un quart d’heure) va précipiter celle des Bleuets. Puis celle de René Girard qui est remplacé par Erick Mombaerts en avril 2008. La sélection française disputera tout de même les barrages contre l’Allemagne, mais s’inclinera 2-1 sur l’ensemble des deux rencontres. Pourtant avec le nul (1-1) ramené d’Allemagne, les Bleuets avaient conservé leur chance, mais la défaite 1-0 au retour à Metz suite à un but dans les dernières secondes (déjà) préfigurait des difficultés des Bleus à passer l’obstacle des barrages. L’Allemagne de Mesut Ozil sera sacrée championne d’Europe l'été suivant.
Euro 2011 : La Belgique devant d’un souffle
Dans un groupe abordable composé de la Slovénie, de la Belgique, l’Ukraine et de Malte, les hommes d’Erick Mombaerts alternent le bon et le moins bon. Les coéquipiers de Mamadou Sakho et de Yann M’Vila font le plein contre Malte et la Slovénie mais négocient très mal les confrontations directes contre la Belgique et l’Ukraine : deux matches nul (2-2 à chaque fois) contre l’Ukraine, mais surtout une défaite (1-0) au stade Rabine de Vannes face aux Belges va leur coûter cher. La seule de ces éliminatoires, mais celle de trop puisque les Bleuets termineront troisième de leur groupe à égalité de points avec les Belges et une meilleure différence de buts (+6 contre +3) mais une moins bonne défense (6 buts encaissés par la défense tricolore contre 5 pour la défense belge). En 2011 au Danemark, l’Espagne sera sacrée championne d’Europe.
Euro 2013 : la Norvège, trop grands écarts
Malgré cet échec, Erick Mombaerts repart à la tête des Bleuets avec une nouvelle génération. Celle qui s’est installé aujourd’hui avec les A, celle des Varane, Mangala, Cabella. Avec sept victoires en huit matches pour une seule défaite – sans conséquence en Slovaquie (2-1) -, la campagne qualificative est un succès. La France termine première de son groupe et aborde sereinement son barrage contre la Norvège. La confiance est au beau fixe après la victoire 1-0 à l’aller au Havre. Survient alors la bévue, celle qui va faire scandale au lendemain du succès : la virée nocturne à Paris, entre les deux rencontres, de cinq joueurs (Yann M’Vila, Antoine Griezmann, Wissam Ben Yedder, Mbaye Niang et Chris Mavinga). En Norvège, l’équipe s’écroule (défaite 5-3). Nouvelle élimination et les journaux de révéler cette escapade quelques jours après l’élimination. L’image des espoirs est écornée et leur manque de professionnalisme pointé du doigt. Les cinq joueurs ont été punis et Erick Mombaerts a été démis de ses fonctions.
Euro 2015 : la Suède douche l’arrogance
Après le départ de Willy Sagnol, l’arrivée de Pierre Mankowski n’a rien changé. Les Bleuets étaient invaincus (7 victoires, 1 nul) avant ce match retour en Suède. Confiants après leur succès à l’aller 2-0, même trop, ils ont été battus par des Suédois (4-1) beaucoup plus entreprenants et agressifs. "Avec le ballon ils sont très doués, mais dans l'esprit d'agressivité, dans la détermination, on a des manques", s'est désolé Mankowski après la rencontre. Et les gestes pour chambrer l’adversaire n’ont pas échappé aux réseaux sociaux et aux sélectionneurs qui n’a pas du apprécier le spectacle proposé. "Ça, je trouve que ce n'est pas normal. On doit respecter tout le monde. On a la chance de revenir dans le match, on peut encore se qualifier, et là d'un seul coup on pense que ça y est, on a tout gagné...", a déclaré Mankowski. Les Bleuets sont loin d’avoir gagné un Euro – le dernier titre remonte à 1988 –, depuis 2006, ils n’y participent même plus.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.