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Mise en examen, accusations de racisme, non-sélections… "l'affaire Benzema" en 6 actes

Invité de RTL ce jeudi, Didier Deschamps a déclaré qu’il ne pourrait pas oublier les accusations de racisme portées à son encontre après que Karim Benzema ait affirmé, en 2016, que le sélectionneur avait "cédé à la pression d’une partie raciste de la France". Six ans après la dernière de ses 81 sélections en Bleu, un retour du joueur madrilène semble impossible sous l’ère Deschamps. Retour en six actes sur "l’affaire Benzema".
Article rédigé par Hortense Leblanc
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 6min
Karim Benzema et Didier Deschamps lors de la coupe du monde au Brésil en 2014 (RODRIGO ARANGUA / AFP)

• Novembre 2015: Karim Benzema mis en examen dans l’affaire de la sextape

Karim Benzema est placé en garde à vue, puis mis en examen pour "complicité de tentative de chantage et participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation d'un délit puni d'au moins cinq ans d'emprisonnement, en l'espèce le chantage". L'attaquant du Real Madrid est soupçonné d'avoir incité Mathieu Valbuena, son ex-coéquipier en équipe de France à payer des maîtres-chanteurs qui menaçaient de dévoiler une vidéo intime le mettant en scène. Des sources proches de l’enquête déclarent à l’AFP que Benzema a reconnu son rôle d’intermédiaire entre Karim Zenati, un de ses amis proche des maîtres chanteurs, et Valbuena: "Je devais faciliter la mise en rapport entre Mathieu et Karim Zenati, explique le joueur du Real Madrid. Je suis embarrassé par rapport à mon ami Karim Zenati, parce que quand il est sorti de prison et même quand il était dedans, je me suis occupé de lui. Nous sommes vraiment très proches". Il assure qu’il voulait "aider" Mathieu Valbuena, pour le mettre au courant de cette histoire de sextape. Dans le volet judiciaire de cette affaire, Benzema a été renvoyé devant  le tribunal correctionnel de Versailles le 7 janvier dernier.

• Décembre 2015: Il est écarté de l’équipe de France

Noël Le Graët, le président de la Fédération française de football révèle que Karim Benzema est écarté de l’équipe de France, "jusqu'à ce que la situation évolue". Il précise qu’un retour de l’ex-lyonnais serait possible à condition "que la juge décide que le dossier est vide ou que Valbuena et lui redeviennent copains après que la juge ait décidé de les confronter".

• Avril 2016: Non sélectionné pour l’Euro 2016, Benzema accuse Deschamps d’avoir "cédé à la pression d’une partie raciste de la France". 

Karim Benzema, qui n’avait pas disputé les matchs amicaux avant l’Euro, n’est pas retenu pour disputer la compétition. La FFF justifie cette décision par le fait que "la performance sportive est un critère important mais pas exclusif pour décider de la sélection au sein de l’équipe de France de football. La capacité des joueurs à œuvrer dans le sens de l'unité, au sein et autour du groupe, l'exemplarité et la préservation du groupe sont également prises en compte par l'ensemble des sélectionneurs de la Fédération".

Quelques jours plus tard, dans un entretien accordé au quotidien espagnol Marca, Benzema accuse Didier Deschamps d’avoir "cédé à la pression d’une partie raciste de la France". Le joueur ne comprend pas sa non-sélection : "Ils m'ont déclaré non-sélectionnable, d’accord. Mais sur le plan sportif, je ne comprends pas pourquoi, et sur le plan judiciaire, je ne suis pas encore jugé et je suis présumé innocent. Il faudra attendre que la justice se prononce". Plusieurs célébrités, dont Eric Cantona et Jamel Debbouze, prennent position en faveur du joueur madrilène. Selon l’humoriste, "Karim Benzema, et par extension Hatem Ben Arfa, payent la situation sociale de la France d’aujourd’hui".

• Décembre 2017: Benzema conscient de ses faibles chances de revenir: "Tant que Deschamps sera là, je ne serai pas appelé" 

Interviewé par le Canal Football Club, Karim Benzema déclare: "Tant que Deschamps sera là, je ne serai pas appelé". Le footballeur exprime sa rancoeur envers le sélectionneur qui ne fait plus appel à lui depuis deux ans: "J'en veux à Didier Deschamps car je suis un compétiteur et j'ai manqué un Euro en France alors que j'avais fait une superbe saison". Quelques jours plus tard, le sélectionneur assure que le débat ne l’agace pas, mais qu’il "peut devenir lassant".

• Novembre 2019: "C’est moi et moi seul qui mettrait un terme à ma carrière internationale"

"Karim Benzema, c’est un très bon joueur, je n’ai jamais mis en doute ses qualités. Au contraire, il montre au Real Madrid qu’il est un des meilleurs joueurs à son poste. Mais l’aventure (équipe de) France est terminée", déclare Noël Le Graët sur RMC. Benzema, qui a pris l’habitude de répondre au président de la FFF sur Twitter, commente cette nouvelle déclaration: "Noël je croyais que vous n’interfériez pas dans les décisions du sélectionneur ! Sachez que c’est moi et moi seul qui mettrait un terme à ma carrière internationale".

• Janvier 2021:  Deschamps bouleversé par les accusations de racisme :  "Je ne peux pas l’oublier"

Après la sortie de son livre, l’ancien chef de presse des Bleus Philippe Tournon est l’invité de plusieurs émissions, dans lesquelles il révèle que Didier Deschamps a profondément été marqué par la vandalisation de son domicile breton, qui avait été tagué du mot "raciste". Invité de RTL, le sélectionneur est revenu sur cet épisode et les accusations de racisme portées à son encontre: "C’est une trace. Même si avec le temps ça s’apaise un peu, je ne peux pas oublier. Ce n’est pas lié qu’à Karim Benzema. Il y a des déclarations d’autres personnes aussi qui ont amené à ce fait violent et qui touche à ma famille". Il ajoute: "Quand ça me concerne, sur mes choix de sélectionneur, la tactique, l’aspect technique, ça a lieu d’être et ça n’a pas d’importance. Là, ça franchit la ligne blanche. Ça touche mon nom, ma famille. Pour moi, c’est inacceptable. Tenir certains propos, ça amène forcément à une agressivité verbale ou physique. J’en subis les conséquences. On ne peut pas oublier. Je ne peux pas oublier. Je n’oublierai jamais".

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