Nicolas Anelka vide son sac
Le jour de lannonce de la première liste du nouveau sélectionneur Laurent Blanc, Nicolas Anelka a décidé doccuper lui aussi le devant de la scène. Dans lédition de France Soir de ce jeudi, il est revenu une seconde fois, après une première sortie le 15 juillet dernier déjà dans ce quotidien, sur son exclusion et sur le fiasco français en Coupe du monde. Une déroute quil refuse quon lui impute, rappelant « à tous ceux qui pensent que je suis le responsable de cette Coupe du monde catastrophique », quil est aussi le « coupable de la qualification » (il avait inscrit lunique but lors de la victoire en Irlande en match aller des barrages). Sil reconnaît avoir produit des prestations « médiocres, pour ne pas dire catastrophiques », il adopte une défense un peu mystique. « Je nai aucun bilan à dresser vu que je nai pas participé au Mondial ! ». Les propos portent évidemment sur son positionnement sur le terrain, lui quon a souvent accusé de « dézoner » durant les rencontres des Bleus. Dans lentretien, le joueur conserve la même ligne de défense. « Rester dans la surface à attendre les ballons qui traînent, cest tout sauf mon jeu », a-t-il répété. Un point de vue quil avait déjà partagé avec Raymond Domenech, mais qui est resté lettre morte.
Le positionnement, encore et toujours
Lancien sélectionneur en prend une nouvelle fois pour son grade. Après les attaques de William Gallas, de Gérard Houiller, de Patrice Evra, Nicolas Anelka le charge également. « Il a réussi à me dégoûter du football alors que jadore mon sport et mon métier, alors que je disputais ma première et dernière Coupe du monde », a-t-il lâché. Sur lépisode de la mi-temps de France-Mexique (le joueur a insulté le technicien), il na pas fait plus de révélations. « Je marmonne dans mon coin des choses qui resteront dans le secret du vestiaire (..) Mais en aucun cas ce ne sont les mots que jai pu lire dans lEquipe », a-t-il démenti. Il a confirmé, toutefois, laccrochage portant sur sa position sur le terrain. Un de plus, celui qui a tout déclenché. Ses revendications, celles de son manager (Doug Pingisi), pour être plus libre sur le terrain nont pas porté leurs fruits. Caprice ou réelle volonté daméliorer le jeu de léquipe ? Le joueur, en tout cas, a lâché mentalement lors de cette fameuse mi-temps accusant Domenech de chercher « un mec pour prendre les coups à sa place ». Agacé et dégoûté, le joueur aurait pu ne pas attendre son exclusion pour quitter les Bleus. En effet, le joueur révèle quil avait décidé de laisser ses partenaires avant leur arrivée sur le sol sud africain, après le match de préparation face à la Tunisie car il était « dégouté de jouer de cette façon ». Finalement, son départ ne sera différé que de quelques jours.
LEquipe pris pour cible
Cette exclusion est selon lui due à la Une de lEquipe. « Ils sont les premiers et principaux responsables de tout ce quil est passé », profère-t-il. La mauvaise ambiance, la grève, le fiasco, tout a explosé à cause dun titre « diffamant » et « assassin » qui a « détruit léquipe de lintérieur et créé une guerre entre le coach et les joueurs puis entre les joueurs et la Fédération ». Après Bixente Lizarazu qui lavait attaqué dans les colonnes de ce quotidien, le Martiniquais se défausse à nouveau sur les médias, avec quil a toujours entretenu des rapports ombrageux. Peu prolixe dans la presse, il croit savoir doù vient le traitement quil subit, « cette réputation darrogance » quil véhicule. « Ce même quotidien qui fait peur à tout le monde, qui fait croire que si on ne lui parle pas, on ne peut pas réussir, je suis lexemple que cest possible », a-t-il déclaré fièrement. Des déclarations traduites dans les actes puisque lattaquant de Chelsea a assigné le quotidien sportif en justice pour diffamation, une information confirmée par lédition de LEquipe de ce jeudi.
Si on ne sait pas de quoi sera fait son avenir en bleu, le joueur nayant pas donné de précisions sur ce sujet, il maintient que « léquipe de France est plus forte que tout » et assure que « si Laurent Blanc avait été le sélectionneur des Bleus en Afrique du Sud, nous nen serions pas là aujourdhui ». Derrière le compliment, peut-être peut-on y voir une manière de se rappeler aux bons souvenirs de lancien partenaire sous le maillot tricolore et de ne pas totalement fermé la porte
Benoît Jourdain
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