Pays-Bas - France : Steven Nzonzi, plus qu'une roue de secours
En l'absence de Paul Pogba, blessé à une cuisse, le sélectionneur français Didier Deschamps peut compter sur le longiligne milieu défensif (1,96 m), jamais décevant depuis ses premiers pas sous le maillot bleu il y a un an. "Le coach a une grande confiance en lui" car "à chaque fois qu'on a fait appel à lui, il a répondu présent", assure Matuidi, vantant les mérites d'un "grand joueur" qui "donne toujours le meilleur pour l'équipe".
Nzonzi s'est frayé une place dans la liste des 23 Bleus cet été en Russie, au détriment d'Adrien Rabiot, malgré sa faible expérience internationale (près de 70 petites minutes en sélection). C'est lui qui, au cours de la finale face à la Croatie, a remplacé N'Golo Kanté, malade et méconnaissable sur le terrain. "Une équipe ce n'est pas que des stars, il n'a pas du génie mais il est très efficace dans son rôle. (...) Ce n'est pas un jeune mais il est déjà venu avec nous et a été performant quand j'ai eu à l'utiliser", s'était justifié Deschamps au moment d'annoncer sa liste en mai. Depuis le sacre à Moscou, Nzonzi a digéré son nouveau statut de champion du monde sans baisse de forme, tant en équipe de France qu'au sein de la Roma, qui l'a recruté cet été pour près de 30 millions d'euros.
Intégration rapide
Il s'est en effet très rapidement et efficacement intégré à l'effectif des Giallorossi, mais aussi au football italien et à ses subtilités tactiques parfois austères, ce que n'a jamais réussi à faire son compatriote Maxime Gonalons, qu'il a remplacé et qui est parti prendre sa place à Séville. "Je suis très surpris de son adaptation très rapide en Italie parce que c'est jamais évident" de prendre ses marques dans ce championnat "très tactique", le félicite Matuidi. "Il a su le faire à merveille, il est vraiment très performant avec son club", selon le Turinois qui l'affrontera fin décembre en Serie A avec la Juve.
Nzonzi, qui fêtera dans un mois pile son 30e anniversaire, est d'ores et déjà titulaire indiscutable sous le maillot giallorosso. Après un début de saison diesel, logique compte tenu de son retour tardif de vacances, l'international français a enchaîné et est monté en puissance. Il a pour cela bénéficié du passage du 4-3-3 au 4-2-3-1. Car il vaut sans doute mieux pour un nouvel arrivant évoluer aux côtés de Daniele De Rossi, légende du club et champion du monde (2006) lui aussi, qu'à sa place, comme c'était le cas pour Gonalons. Ce dernier ne jouait que quand le capitaine devait se reposer et ses prestations étaient sans cesse comparées à celles du milieu de terrain italien...
"Si je l'ai recruté deux fois...."
De Rossi actuellement blessé, Nzonzi joue aux côtés de Cristante, plus offensif, avec un égal bonheur. En dehors d'une grossière erreur qui a entraîné la défaite face à l'AC Milan lors de la 3e journée, le grand Bleu n'a rendu que des copies très propres. Les tifosi romains ont découvert son flegme, son rythme constant, l'efficacité de ses longues jambes à la récupération, l'utilité de sa taille en phases offensive (un but contre Empoli) comme défensive, mais surtout qu'il ne perdait jamais un ballon.
En interne, ses années sévillanes lui permettent de communiquer facilement avec les nombreux hispanophones du groupe (Fazio, Pastore, Perroti...) et son intégration a été facilitée par sa proximité avec le directeur sportif Monchi, qui l'avait déjà recruté à Séville. "Si je l'ai recruté deux fois, c'est que je pense vraiment qu'il est bon", avait plaisanté l'Espagnol lors de la conférence de presse de présentation de Nzonzi au mois d'août. Ce n'est pas Deschamps qui le déjugera.
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