Un véritable casse-tête pour Blanc
Derrière ses lunettes, Laurent Blanc ne doit plus y voir très clair, tant la situation de l'équipe de France est aujourd'hui brouillonne. Il y a déjà moins d'un mois, l'ancien technicien girondin avait dû composer une équipe de France inédite pour sa première sur le banc de touche tricolore. Une intronisation qui s'était soldée par un échec à Oslo (2-1). Mais cette première défaite sous l'ère Blanc n'a pas servi à déceler le niveau de l'équipe de France post-mondial, et n'était pas vraiment à prendre en compte. Pour définitivement tourner la page du fiasco sud-africain, Blanc avait pris la décision de se passer, uniquement pour cette rencontre, des 23 mondialistes présents dans le "bus de la honte". "Le Président" espérait ainsi aligner l'équipe qu'il jugerait la plus compétitive pour les échéances à venir, et pas des moindres, puisqu'elles concernent deux matches de qualifications pour le prochain Euro. Un au stade de France, contre la Biélorussie (le 3 septembre), puis un deuxième, en Bosnie (le 7 septembre).
Mais apparemment, l'intérêt commun de l'équipe de France connaît des divergences et l'appel de Laurent Blanc n'a pas été entendu par sa hiérarchie, qui a récemment sanctionné Anelka, Evra, Ribéry et Toulalan de matches de suspension avec les Bleus. Première contrariété pour l'ancien champion du monde, qui devra, encore une fois, se passer de Ribéry et Toulalan, qu'il comptait réintégrer dans le groupe, sans évoquer le cas de Gourcuff, le néo-Lyonnais devant purger sa peine de deux matches après avoir asséné un coup de coude sur un joueur des "Bafana Bafana" lors du dernier match des Bleus en Afrique du Sud.
Une équipe de France sans meneur ?
Sans Gourcuff ni Ribéry, Blanc devra sûrement se passer d'un meneur de jeu, d'autant plus que Nasri, enclin à occuper ce rôle, s'est récemment blessé au genou, et ne pourra pas participer aux deux prochaines rencontres des Bleus. Reste Hatem Ben Arfa. Le Marseillais, en délicatesse avec son club, avait fait une entrée remarquée face à la Norvège, inscrivant d'une frappe limpide le seul but tricolore. Mais selon les derniers déclarations de Laurent Blanc, l'ancien Lyonnais ne sera certainement pas dans la liste. "J'ai dit à Hatem que la meilleure façon est de s'entraîner pour être physiquement opérationnel. Il a pris ensuite une décision radicale. Je ne suis pas fou. Ce n'est pas la meilleure façon de se préparer pour une rencontre internationale. Mais il s'élimine de lui-même".
Autre interrogation. La convocation de Loïc Rémy. Transféré à l'OM, le club champion de France en titre à décelé à l'ancien Niçois une anomalie cardiaque qui, finalement, n'aurait pas d'incidence sur la suite de la carrière du joueur. Sans entraînement dans les jambes depuis près d'une semaine, Rémy pourrait toutefois revêtir la tunique bleue, Blanc ayant apprécié la prestation de l'avant-centre en Norvège.
Des retrouvailles entre anciens et nouveaux
Si bon nombre de mystères subsistent autour des futurs sélectionnés, il est certain que le technicien alésien formera une escouade bleue composée d'anciens et de jeunes nouveaux. Lloris retrouvera sans doute les buts de l'équipe de France tandis que Mandanda sera très probablement la doublure du portier lyonnais. En défense, les Gunners Sagna et Clichy seront sûrement présents, tout comme Mexès et Rami, appelés à devenir la nouvelle charnière centrale des Bleus. Eric Abidal, non sanctionné, devrait également faire son retour dans le groupe. Le milieu de terrain retrouverait aussi ses mondialistes, à l'image d'Alou Diarra, de Diaby et de Malouda. Finalement, seule l'attaque laisse des opportunités pour les jeunes pousses tricolores. L'histoire ombrageuse entre Anelka et la sélection s'étant terminée sur un différend, Henry exilé à New-York et ayant officiellement pris sa retraite internationale, Blanc pourrait composer un duo Hoarau-Benzema pour les deux rencontres à venir.
Bien évidemment, d'autres convoqués contre la Norvège devraient rester encore un temps dans le wagon bleu. Ce sera sans doute le cas pour le Rennais Yann M'Vila, convaincant face aux Nordiques dans son rôle de sentinelle devant la défense. Mamadou Sakho aussi, devrait être de nouveau appelé, tout comme Lassana Diarra, malgré son erreur contre la Norvège qui a coûté la victoire aux Bleus. En revanche, qu'en sera-t-il pour les N'Zogbia, actuellement en délicatesse avec son club, Debuchy, Matuidi et consorts ? En attendant de lever ces interrogations, une chose est sûre: les joueurs que convoquera le sélectionneur laisseront deviner l'ossature du futur groupe France, celui qui ambitionnera de se qualifier et réaliser une belle performance lors du prochain Euro, en Pologne. Mais dans un tel contexte, il est clair que Blanc est soumis à rude épreuve.
Par Rayan Ouamara
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