: Vidéo Euro 2021 : la France "a toujours du mal" contre l'Allemagne, prévient Noël Le Graët
Le président de la Fédération française de football (FFF) fixe aux Bleus l'objectif d'atteindre au moins les demi-finales de l'Euro 2021. Mais il faudra d'abord sortir du groupe F, "le plus dur" de la compétition, et battre l'Allemagne mardi.
A quelques heures du choc France-Allemagne, premier match des Bleus dans l'Euro 2021, le président de la Fédération française de football (FFF), Noël Le Graët s'est confié au consultant football de franceinfo, Jacques Vendroux. Il se montre confiant. Les Bleus, champions du monde en titre, présentent "une des meilleures équipes depuis longtemps", et peuvent légitimement viser au moins les demi-finales. Mais attention à l'excès de confiance, prévient Noël Le Graët.
franceinfo : Comment voyez-vous cette entrée en lice des Bleus dans l'Euro 2001 face à l'Allemagne ?
Noël Le Graët : On a toujours envie de gagner, mais ce sont des matchs très difficiles. Le groupe F, dans lequel se trouve la France, est le plus dur. Avec l'Allemagne, une équipe très forte, contre laquelle on a toujours du mal. C'est assez équilibré. Il y a aussi le Portugal, et puis, la Hongrie, qui joue chez elle, à Budapest. Ceci dit, notre équipe est très bien préparée. Nous avons des joueurs d'un très très haut niveau technique. Nous avons une équipe complète, sûrement une des meilleures depuis longtemps.
Cela vous agace d'entendre que l'équipe de France est favorite face à l'Allemagne ?
Agacé, ce n'est pas le mot. Mais il faut faire attention. Il y a quelques années, on avait un peu peur quand on rencontrait les Allemands. Mais depuis quelques années, on est au moins à leur niveau, et on gagne peut-être un peu plus souvent. On a l'impression qu'avec l'équipe qu'on a, Mbappé, Benzema, on ne peut pas perdre. Effectivement, je pense qu'on ne peut pas perdre ce match, mais il faut faire attention. Quand vous lisez certains journaux, certains commentateurs, on a l'impression qu'on va faire un match tranquille. Ce n'est pas le cas. Rencontrer l'Allemagne, ce n'est pas un match amical. C'est un match de très, très haut niveau, entre deux équipes proches l'une de l'autre. Peut être ce que l'on peut faire de mieux aujourd'hui en Europe. Ce sera donc extrêmement difficile.
Vous discutez souvent avec les joueurs, avec Didier Deschamps, le sélectionneur. Quel est leur état d'esprit avant ce match ?
Les joueurs sont très déterminés. Et Didier, quand quelque chose ne va pas, il le rectifie tout de suite. L'équipe s'entend parfaitement bien. Il n'y a aucune angoisse. Ils sont prêts, ils ont envie de gagner. C'est un groupe très solidaire.
Et le semblant d'embrouille entre Kylian Mbappé et Olivier Giroud ? Ce n'était pas si grave que ça ?
Je crois que ces deux joueurs ont d'abord envie de gagner. Ils se respectent. Giroud, c'est incroyable, ce garçon. Il rentre, il met deux buts. Combien de buts extraordinaires marqués pour l'équipe de France ! Il a envie de gagner, de marquer plus, il sent qu'il a quelqu'un à côté de lui qui est un passeur redoutable. Il a sûrement à l'idée qu'il lui manque quatre buts pour battre le record de Thierry Henry. Mais entre les deux hommes, il n'y a aucun problème et c'est vraiment un non-évènement.
Quand vous avez rencontré les joueurs, à Clairefontaine, vous leur avez dit qu'ils devaient viser a minima les demi-finales...
Je dis cela tout le temps. Quand on est dans les quatre meilleurs, c'est déjà une performance. On est dans le haut du panier. Tout le monde veut gagner, mais il ne faut pas se croire déjà arrivés !
C'est un Euro hors normes, du jamais-vu : la compétition se déroule dans onze pays. Comment le vivez-vous ?
C'est effectivement du jamais-vu. Mais il créé quelques injustices, en faveur par exemple de l'Allemagne qui joue trois fois chez elle en phase de poules, tout comme l'Italie, et l'Angleterre. [Le Danemark, les Pays-Bas et l'Espagne jouent également leurs trois premières rencontres à domicile]. Le nombre de matchs dans chaque pays organisateur est un peu à l'avantage de ceux qui reçoivent. Même si en Allemagne, ce mardi soir, il n'y aura que 20% du public, alors qu'en Hongrie, le 19 juin, le stade affichera complet. Je trouve tout de même que l'expérience valait le coup. Michel Platini l'avait souhaité ainsi quand il dirigeait l'UEFA. Mais je ne suis pas certain que cela se refera, par contre.
Pourquoi la France n'a pas été candidate pour accueillir des matchs de cet Euro ?
Michel Platini l'avait décidé ainsi à l'époque, quand il présidait l'UEFA. Et je crois que c'était à juste titre. Nous venions tout juste d'organiser l'Euro 2016, donc il avait annoncé que tous les pays pouvaient être candidats, sauf la France. A l'époque, cela nous a semblé très juste. Aujourd'hui, cela me gêne un peu.
Après l'Euro 2021, il y aura les Jeux Olympiques de Tokyo, du 24 juillet au 9 août. Kylian Mbappé va-t-il y aller avec l'équipe de France ?
Je ne crois pas, non. Il prépare 2024 [les JO à Paris] !
Tokyo, c'était son envie.
Oui, après, avec tous les matchs qu'il a disputés avec le PSG cette saison, et maintenant avec l'équipe de France, comment voulez-vous ? Il n'y a que peu de d'écart entre les deux compétitions, donc aujourd'hui c'est exclu.
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