Cet article date de plus de treize ans.

Vieira s'indigne, Lizarazu tempère

Les réactions suite à la polémique engendrée par l'affaire des quotas provoque des réactions en chaine. Le plus virulent est sans doute l'ancien capitaine des Bleus, Patrick Vieira qui estime que les propos attribués à Laurent Blanc sont "graves" et "scandaleux". Plus mesuré, l'ancien défenseur de l'équipe de France, Bixente Lizarazu, a qualifié de "maladresse", les propos de son ancien partenaire en équipe de France.
Article rédigé par Romain Bonte
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 2 min
Patrick Vieira (FRANCK FIFE / AFP)

"Je connais Laurent Blanc, j'ai toujours eu de bonnes relations avec lui. Je ne crois pas qu'il soit raciste", a déclaré Patrick Vieira. "Je suis surpris du degré de ses commentaires", ajoute-t-il dans une interview publiée par le quotidien Le Monde dans son édition du 6 mai. "Quand je lis qu'il a dit que 'les Espagnols, ils disent: Nous, on n'a pas de problème. Des Blacks, on n'en a pas' ou 'qu'est-ce qu'il y a comme grands, costauds, puissants ? Des Blacks', c'est scandaleux !". Visiblement outré par les mots de Blanc, Vieira a insisté. "Ce sont des propos graves. On peut me dire ce que l'on veut, mais personne n'a été piégé lors de cette réunion. On n'a forcé personne à tenir ces propos, et pourtant ils l'ont dit, c'est un fait: ça, c'est choquant", a-t-il indiqué.

Bixente Lizarazu a rapidement répondu à cette interview. "Je pense que chacun, Lilian Thuram, Patrick Vieira, doit prendre position: Laurent Blanc doit-il démissionner ? Faut-il  couper la tête à Laurent Blanc ? Pour moi c'est non. Laurent Blanc doit  rester", a expliqué Lizarazu sur RTL. "Ce sera un chaos encore plus grand s'il part, a-t-il poursuivi. Il a  redonné de l'allure à l'équipe de France, avec une équipe métissée, avec Alou  Diarra capitaine". Revenant sur les propos de Laurent Blanc révélés par Mediapart, Lizarazu a  admis une "maladresse", des "propos malheureux", une "mauvaise analyse" alors  qu'il aurait fallu parler de "morphotypes". "On ne peut pas fermer les yeux là-dessus, mais on ne peut pas non plus  fermer les yeux sur le parcours d'un homme (...) sans aucune idéologie raciste, un homme complètement  opposé à tout ce qu'on lui reproche", a conclu le Basque.

En fin de journée, Marcel Desailly a pris la défense de son ancien coéquipier. A ce titre, il a indiqué qu'il entend "protéger" son "ami Laurent Blanc qui n'est pas du tout raciste". "Je l'ai côtoyé pendant une quinzaine  d'années, je peux vous dire que là-dessus, j'en suis sûr", a expliqué Desailly. Avant d'ajouter : " Ses propos ont été déformés. A vouloir répondre rapidement et se justifier, il a commis des erreurs élémentaires dans son analyse globale. C'est tout, il faut que ça s'arrête la." Aimé Jacquet, l'ancien sélectionneur de l'équipe  de France championne du monde en 1998, a pour sa part estimé que l'actuel patron des Bleus s'était "fait piéger".  "Je suis triste parce que j'ai l'impression que Laurent Blanc s'est fait  piéger, a déclaré Jacquet. On l'a interrogé et il s'est laissé un tout petit  peu emporter. Il a dit des choses qu'il n'aurait pas dû dire. Il a été pris  dans un tourbillon. Ce qui me gêne, c'est que vous ne pouvez pas vous figurer  ce que le football français fait pour les jeunes. Le racisme, ça n'existe pas."  Aimé Jacquet a également ajouté qu'il ne voyait pas comment une éventuelle décision sur les quotas aurait pu être prise "en catimini", toute proposition émanant de la DTN devant être validée par le président de la FFF et le Conseil fédéral.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.