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Euro 2016 : les six petits secrets de Blaise Matuidi

Pilier de l'équipe de France, le milieu de terrain du PSG est souvent décrit comme un joueur tranquille et exemplaire. Mais ce coéquipier modèle cache quelques secrets méconnus.

Article rédigé par Christophe Rauzy
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 8min
Blaise Matuidi, le milieu de terrain des Bleus, buteur contre le Cameroun en match de préparation à l'Euro, le 30 mai 2016 à Nantes (Loire-Atlantique). (LOIC VENANCE / AFP)

De Didier Deschamps, en équipe de France, à Laurent Blanc, au PSG, les entraîneurs de Blaise Matuidi expliquent tous qu'il est souvent le premier nom qu'ils couchent sur la feuille de match. Considéré comme un joueur de devoir, calme, infatigable et exemplaire, le milieu de terrain parisien est aujourd'hui un pilier essentiel de l'équipe de France pour l'Euro 2016. Mais derrière cette façade quasi-parfaite, se cachent quelques secrets méconnus, que francetv info liste avec malice.

1Il aurait pu jouer pour l'Angola ou la Belgique

Le destin de Blaise Matuidi, nom qui signifie "ça suffit" en kikongo, s'est joué bien avant sa naissance. En 1983, son père, sa mère, ses deux frères et ses deux sœurs fuient la guerre civile qui déchire leur pays, l'Angola, et s'exilent en Europe. La famille s'installe d'abord en Belgique. Si elle y était restée, Blaise Matuidi jouerait peut-être aujourd'hui pour les Diables Rouges.

Sauf que les Matuidi ressentent un climat de méfiance à leur égard et la météo pluvieuse leur plombe le moral. Du coup, ils mettent rapidement les voiles pour la France. Ses parents s'y installent définitivement et Blaise Matuidi voit le jour en 1987 à Toulouse (Haute-Garonne). Bien des années plus tard, en 2009, l'Angola revient vers lui, alors qu'il n'est encore qu'un jeune espoir du foot français, évoluant à Saint-Etienne (Loire). La fédération angolaise souhaite le sélectionner, avec l'objectif de remporter la CAN 2012.

Il hésite et demande conseil, grâce à une connaissance commune, à son modèle : Claude Makelele, star de l'équipe de France et du PSG d'origine congolaise, qui s'est trouvé confronté au même dilemme. Le milieu défensif parisien, qu'il ne connaît pourtant pas encore, le convainc alors d'opter pour son pays de naissance et de cœur, la France. "La voix de la raison", comme il l'explique dans son autobiographie, Au bout de mes rêves (Solar), "parce que je suis profondément fier d'être un Français à part entière".

2Il a eu l'accent "chantangue"

Si c'est bien en région parisienne qu'il a signé sa première licence de footballeur, Blaise Matuidi est né à Toulouse. C'est en effet dans le sud de la France que ses parents atterrissent après avoir quitté la Belgique. D'abord dans l'Aveyron, à Saint-Affrique, où son père trouve du travail. Puis rapidement, la famille part pour la Ville Rose, où Blaise Matuidi a donc vu le jour, le 9 avril 1987.

Sans surprise, au contact des gamins du quartier des Arènes, il développe un accent toulousain typique. Quand en 1992, sa famille déménage cette fois pour Fontenay-sous-Bois (Val-de-Marne), il ne tarde pas à se faire chambrer à l'école : "Je ne disais pas 'du pain' mais 'du paingue' ! Et ça faisait beaucoup rire mes nouveaux petits camarades."

S'il a perdu son accent chantant avec les années, Blaise Matuidi garde deux marques de son enfance. D'abord un amour inconditionnel pour le foot, né sur la dalle en béton de sa cité toulousaine. Mais aussi une marque de brûlure causée par un fer à repasser malencontreusement appliqué sur son ventre par une de ses sœurs. Blaise Matuidi a donc, quelque part, le Sud dans la peau.

3Il a failli faire du patinage artistique

On dit souvent que les grands sportifs excellent dans de nombreuses disciplines. Si le destin l'avait voulu, Blaise Matuidi aurait pu être le nouveau Jean-Philippe Gatien. Enfant, il appréciait particulièrement le tennis de table, "car il fallait être précis, concentré et très réactif." Sauf qu'il faut faire un choix entre le ping-pong et le foot, et c'est le ballon l'emporte.

Il a également failli opter pour un sport sans balle ni raquette, et devenir le nouveau Philippe Candeloro : "Pour l'anecdote, et parce que je sais que ça va en faire marrer plus d'un, je me suis aussi essayé au... patinage artistique. Juste quelques semaines pour voir." Dommage, certains paieraient cher aujourd'hui pour le voir évoluer en lycra et patins.

4Il est tête en l'air

Récemment, Blaise Matuidi a acquis une Ferrari. Un achat très inhabituel pour lui et qu'il regrette, puisqu'il laisse ce bolide au garage. "Ce n'est pas forcément [lui]", comme il l'explique à L'Equipe. Peut-être est-il aussi échaudé par ce qui est arrivé à la première voiture qu'il a pu se payer avec son salaire de footballeur.

Après avoir signé son premier contrat à Troyes (Aube), 30 000 euros par mois, il opte pour une Peugeot 206 "bleu EDF". Mais ce n'est pas la couleur qui fait alors rigoler ses coéquipiers, mais plutôt ce jour où il a oublié de serrer le frein à main. La voiture a alors dévalé la route avant de s'écraser dans un talus.

5Il a été baptisé par un coéquipier

De nombreux footballeurs ont la foi, mais ils n'en parlent pas forcément. Blaise Matuidi, par exemple, se définit comme "un croyant", mais estime que sa foi chrétienne relève de "la stricte intimité". Il a tout de même raconté une rencontre qui a changé sa vie.

En 2011, lors de son arrivée au PSG, il croise dans le vestiaire Marcos Ceara, un latéral droit brésilien qui est aussi pasteur évangéliste. Ce dernier remarque la prière que Blaise Matuidi fait avant chaque match, il invite le néo-Parisien à des réunions, qui se tiennent à son domicile. Au milieu de la cinquantaine de convives, le jeune Français y croise d'autres coéquipiers parisiens comme les Brésiliens Maxwell, Nenê et Alex.

Conquis par ces rassemblements où "tout n'était que partage, convivialité, joie et recueillement", il confie à Marcos Ceara n'avoir jamais été baptisé. Ce dernier se propose alors de l'accompagner dans sa démarche et procède lui-même au baptême, "sans chercher à [le] convertir à la pratique évangéliste".

6Il n'est pas aussi zen qu'on le croit

Souvent loué pour son calme et son exemplarité, Blaise Matuidi n'est pas toujours aussi philosophe qu'on le croit, bien qu'il doive son prénom à Blaise Pascal. Il se décrit ainsi comme un "très mauvais perdant". Il estime d'ailleurs que cette haine de la défaite explique son abnégation sur un terrain. Ce caractère bien trempé lui a très tôt joué des tours. A 4 ans, il a été puni pour avoir frappé trop fort dans un ballon qui a fait chuter un jeune voisin de son vélo. Résultat : une jambe cassée.

Devenu footballeur professionnel, il s'est aussi assez souvent chauffé avec certains de ses adversaires, parfois au-delà de la limite, que ce soit avec Troyes, son premier club pro, Saint-Etienne, ou le PSG. Pour preuve, la bagarre générale qu'il a provoquée à Evian en 2013, en chambrant le banc savoyard.

Il s'est également accroché, parfois violemment, avec certains coéquipiers comme Samir Nasri, "pour une bêtise alors que nous étions en [équipe de France] Espoirs", mais aussi Dimitri Payet, quand les deux joueurs portaient le maillot de Saint-Etienne. L'attaquant des Verts avait donné un violent coup de tête à Blaise Matuidi, en plein match contre le TFC en mai 2010, alors que le ton montait entre les deux hommes.

Les derbys sont aussi des rencontres où il laisse sa rage de vaincre s'exprimer, et parfois sa rage tout court. Quand Troyes condamne Sedan, le voisin ardennais, à la descente en Ligue 2, il se réjouit de "mettre définitivement Sedan dans la charrette". Avec Saint-Etienne, il n'a remporté qu'un derby contre Lyon, en 2010, sans fanfaronner, tellement le hold-up était manifeste. Mais il garde une dent contre l'OL, malgré son transfert au PSG : "Ils ont une fâcheuse tendance à se voir plus beau qu'ils ne sont", lâche l'ancien Vert. Lui qu'on a donc parfois tendance à voir plus sage qu'il ne l'est.

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