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France-Allemagne : qui gagnera au jeu du "c'est pas nous les favoris, c'est eux" ?

A quelques heures de la demi-finale entre la France et l'Allemagne, les deux équipes refusent le statut de favori et insistent sur les forces de leur adversaire.

Article rédigé par Christophe Rauzy
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Didier Deschamps, le sélectionneur de l'équipe de France, et son adjoint Guy Stéphan, le 10 juin 2016 à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). (SERRES RAPHAEL / SIPA)

Le phénomène se répète inlassablement depuis que l'on sait que la France affronte l'Allemagne en demi-finale de l'Euro 2016, jeudi 7 juillet à Marseille. Lorsqu'ils sont interrogés sur l'identité du favori de ce duel entre frères ennemis, les joueurs des deux camps désignent systématiquement leurs adversaires, histoire d'éloigner la pression qui pèse sur les épaules de celui qui a l'obligation de gagner.

Francetv info liste les arguments et compte les points d'un jeu où le but est de dire un maximum de bien de son rival.

"L'Allemagne est championne du monde"

D'entrée, les Français ont pris les devants. A peine le quart de finale contre l'Islande remporté, Didier Deschamps a évoqué la demi-finale à venir en propulsant l'Allemagne sur un piédestal : "L’Allemagne, en demi-finale, c’est la meilleure équipe, aucun doute là-dessus." Ses joueurs vont à coup sûr lui emboîter le pas et rappeler aux médias que les Allemands sont revenus du dernier mondial brésilien avec le titre de champions du monde. En plus, leur équipe n'a que très peu changé, ils sont donc sans conteste les favoris du match contre les Bleus.

L'argument est imparable, 1-0 pour la France.

"La France joue à domicile"

Joachim Löw n'a pas tardé à répondre à Didier Deschamps. Dès lundi, lendemain du quart de finale France-Islande, le sélectionneur allemand a estimé que les Français avaient un avantage évident : "Ils jouent chez eux, ont beaucoup de confiance. A Marseille, les supporters seront superbes." En disputant cette demi-finale au stade Vélodrome, une des enceintes les plus bouillantes du pays, les Bleus ont de fortes chances de remporter le match des tribunes. Les joueurs de la Mannschaft en rajouteront une couche en rappelant que les Français ont remporté les deux dernières compétitions internationales organisées chez eux, l'Euro 84 et la Coupe du Monde 98.

1-1, balle au centre.

"Les Français ont une incroyable force offensive"

Sur leur lancée, les Allemands enchaînent sur une statistique parlante : avec 10 buts marqués, la France est désormais la meilleure attaque du tournoi. Les flèches françaises ont impressionné l'Europe, et offrent à Joachim Löw l'occasion rêvée de rejeter le statut de favori sur les Bleus : "Cette équipe a une dynamique, une force, et de très beaux joueurs. Giroud, Payet, Griezmann. Sur le banc Martial, Coman… Cette équipe est très forte. J’ai toujours dit qu’elle faisait partie des favoris."

L'Allemagne fait mouche, 2-1.

"L'Allemagne, c'est une machine"

Depuis le début de l'Euro, les hommes de Joachim Löw dégagent une confiance qu'aucune autre équipe n'a même approchée. Sans être géniaux, les Allemands dominent sans forcer, grâce à un jeu basé sur la conservation du ballon, qui finit toujours par venir à bout de leurs adversaires. Pointés au contraire du doigt pour leur inconstance depuis trois semaines, les Français vont sans aucun doute souligner cette impression de machine implacable pour coller un peu plus l'étiquette de favori sur le dos des Allemands.

2-2, belle égalisation des Bleus.

"La France n'a aucun absent"

Dès le lendemain de leur qualification aux dépens de l'Italie, les mauvaises nouvelles se sont confirmées côté Allemands : l'avant-centre Mario Gomez est blessé jusqu'à la fin de l'Euro, le milieu Sami Khedira est également sur le flanc pour la demi-finale. A ces forfaits, il faut ajouter la suspension du défenseur Mats Hummels, impérial depuis le début de l'Euro.

Les Français, eux, sont dans la situation inverse : l'infirmerie est vide et les joueurs menacés de suspension en quart de finale, Olivier Giroud et Laurent Koscielny, ont rapidement été sortis par Didier Deschamps, une fois le score acquis face à l'Islande. L'occasion est trop belle pour les Allemands de rappeler qu'ils partent avec un handicap qui fait de la France un favori par défaut.

3-2, la Mannschaft reprend l'avantage.

"On n'a pas gagné contre l'Allemagne depuis 1958"

Au moment d'évoquer les duels franco-germaniques, les Allemands diront évidemment que le rapport de force est favorable aux Français, qui l'ont emporté 12 fois, pour 9 victoires allemandes et 6 matchs nuls. Leur dernière confrontation, un triste soir de novembre à Saint-Denis, s'est d'ailleurs conclue par une victoire des Bleus 2 à 0. Sauf que tous les succès français récents ont eu lieu lors de matchs amicaux. "L'Allemagne, c'est notre bête noire", a déjà clamé Olivier Giroud, rappelant que la France n'a plus battu la Mannschaft en compétition officielle depuis la victoire 6-3 lors du match pour la troisième place du Mondial 1958 en Suède.

Pour les Bleus, le dernier revers tricolore contre l'Allemagne, le quart de finale du Mondial 2014 perdu 1-0, servira à la fois de source de motivation et de bouclier contre le statut de favori.

3-3, la France recolle encore.

Ce match des arguments finit sur un match nul et traduit bien l'incertitude qui règne autour de cette demi-finale aux allures de finale, opposant deux des meilleures équipes de l'Euro. Autrement dit, rien ne sert à la France et à l'Allemagne de tenter de se débarrasser de l'étiquette de favori. Le vainqueur de ce match en héritera de toute façon pour la finale.

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