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Fifa : la folle semaine qui a fait tomber Blatter

En une semaine, la Fifa a perdu plusieurs dirigeants, inculpés mercredi 27 mai pour corruption, son président Sepp Blatter, qui a démissionné ce mardi du poste qu'il occupait depuis 17 ans et surtout beaucoup de crédibilité dans le monde du football, qui réclame maintenant davantage de transparence.
Article rédigé par Maxime Bacquié
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
  (Sepp Blatter était président de la Fifa depuis 1998 © MaxPPP)

On le pensait intouchable, indéboulonnable. Sepp Blatter n'a finalement pas résisté à la tempête qui balaie depuis une semaine la Fifa. Le président de l'instance internationale du football a annoncé sa démission ce mardi, assurant qu'un congrès extraordianire serait organisé entre décembre 2015 et mars 2016 pour désigner son successeur. Cette décision est une surprise étant donné que Blatter avait été réélu vendredi dernier pour un cinquième mandat à la présidence de la Fifa, malgré les procédures judiciaires lancées contre plusieurs dirigeants de l'instance.

Premier coup de tonnerre mercredi 27 mai

Il y a tout juste une semaine, mercredi 27 mai, au petit matin, la police suisse arrête sept dirigeants de la Fifa dans un hôtel de Zurich à la demande de la justice américaine. Ces sept personnes sont suspectées d'avoir touché des pots-de-vin pendant près de vingt ans, grâce à leur position dans le football.

Le même jour, le parquet suisse lance des perquisitions au siège de la Fifa, à Zurich, et met la main sur des documents concernant les conditions d'attribution des Coupes du monde 2018 en Russie et 2022 au Qatar. Deux affaires distinctes qui ébranlent la Fifa, mais pas de quoi remettre en cause l'élection pour la présidence de l'instance, prévue le vendredi. Le porte-parole de la Fifa, Walter de Gregorio l'assure, "le congrès se tiendra comme prévu" . Il va même encore plus loin, en affirmant que ce mercredi est "un bon jour pour la Fifa" . Sepp Blatter sort du silence le soir, et parle d'un "moment difficile pour le football, ses supporteurs et la Fifa"

Platini demande à Blatter de démissionner

Le jeudi 28 mai, la veille du congrès, Michel Platini, le président de l'UEFA, révèle lors d'une conférence de presse qu'il a demandé à Sepp Blatter de démissionner. Il affirme aussi que la grande majorité des fédérations européennes de football voteront le lendemain pour le seul adversaire de Sepp Blatter, le Prince Ali.

Malgré la pression maximale qui pèse sur ses épaules, Sepp Blatter est réélu pour un cinquième mandat consécutif à la tête de la Fifa le vendredi 29 mai. Il récolte 133 voix contre seulement 73 pour le Prince Ali, qui décide de se retirer avant le second tour. En marge de ce congrès, le secrétaire général de la Fifa, Jérôme Valcke assure que "les coupes du monde 2018 et 2022 auront bien lieu en Russie et au Qatar ".

Le bras droit de Blatter visé

Les affaires rattrapent très vite la Fifa puisque le New York Times publie un article lundi 1er juin sur son site internet, qui met en cause directement Jérôme Valcke, accusé d'être l'auteur d'un versement de 10 millions de dollars sur le compte de Jack Warner, ancien vice-président de la Fifa, dans le cadre de l'attribution de la Coupe du monde 2010 à l'Afrique du Sud.

Ce mardi, la Fifa reconnaît le versement de ces 10 millions de dollars mais exonère Jérôme Valcke. L'argent aurait servi à développer le football dans les Caraïbes assure la Fifa, qui annonce malgré tout une conférence de presse imprévue à 16h30. 

Après 40 ans de présence à la Fifa, Blatter démissionne

C'est Sepp Blatter en personne qui prend la parole à 16h30, à Zurich, pour annoncer qu'il démissionne de la présidence de la Fifa, estimant ne pas avoir "le soutien total du monde du football" . Agé de 79 ans, Blatter était arrivé à la Fifa en 1975 et en était le président depuis 1998. Alors qu'il semblait parti pour effectuer son cinquième mandat contre vents et marais, l'annonce de sa démission est une surprise. Plusieurs médias améciains affirment ce mardi que Blatter serait visé par une enquête du FBI, ce qui pourrait expliquer sa décision de prendre ses distances avec le monde du football.

Les réactions se sont succédées ce mardi pour saluer la décision de Blatter et surtout, appeler à davantage de transparence à l'avenir. La démission de Blatter est "une décision difficile, courageuse mais la bonne décision" , a notamment réagi Michel Platini, le président de l'UEFA, dans un communiqué. L'ancien meneur de jeu de l'Equipe de France apparaît comme un candidat crédible à la succession de Blatter. Le Prince Ali et David Ginola ont déjà annoncé qu'ils seraient candidats aux prochaines élections.

Concernant l'enquête sur les faits de corruption, le procureur en charge de l'affaire assure ce mardi que la démission de Blatter "n'a pas d'incidence sur la procédure pénale" .

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