Foot : à un an de l'Euro, trois raisons de s'inquiéter pour les Bleus
Les footballeurs français ont pris le bouillon au Stade de France contre la Belgique avant de profiter du relâchement des Diables rouges en fin de match. De mauvais augure à un an du championnat d'Europe ?
"A un an de l'Euro, il ne faut pas être super confiant, ni super inquiet", minimise Didier Deschamps, le sélectionneur des Bleus. Il n'empêche, l'équipe de France de foot a été sévèrement battue (3-4) par la Belgique, dimanche 7 juin, au Stade de France. Un score en trompe-l'œil, puisque les Bleus ont profité du relâchement des Diables rouges en fin de partie, pour marquer deux buts en quelques minutes et réduire tant bien que mal l'écart.
Il reste encore du temps – un an quasiment jour pour jour – avant le championnat d'Europe organisé en France, mais la prestation d'ensemble des Tricolores a de quoi interpeller. Certes, la programmation de ce France-Belgique n'avait rien d'idéal, au terme d'une longue saison pour la plupart des internationaux. D'autant que trois cadres de l'équipe (Benzema, Pogba et Evra) étaient absents. Mais le sélectionneur ne s'imaginait sans doute pas connaître une si grosse désillusion. Francetv info liste trois raisons de s'inquiéter après ce revers.
Une dynamique positive enrayée
Un mois et demi après la claque infligée par le Brésil à domicile (1-3), ce camouflet face à la Belgique est un nouvel avertissement. Depuis la Coupe du monde, la France était invaincue contre les nations européennes, et avait réussi à s'offrir le scalp de pays majeurs, tels que l'Espagne (1-0) et le Portugal (2-1). Cette belle série a soudainement pris fin.
"Des équipes nous sont supérieures et on s'y frotte, analyse Didier Deschamps, cité par Eurosport. C'est un bon choix d'être dans l'adversité, et on l'a été avec le Brésil et la Belgique. Il faut se rendre compte qu'on a une marge de progression. On est capable de passer le cap au-dessus, mais ça demande de la répétition."
Offensivement, les Bleus n'ont jamais réellement inquiété les Diables rouges. Seul Mathieu Valbuena a apporté de l'envie en attaque. Sevré de ballons, Olivier Giroud s'est montré peu inspiré, avec pour seul apport un penalty provoqué. Bref, Karim Benzema peut soigner sa blessure tranquille.
Une défense aux abois
Jamais les Tricolores n'avaient encaissé quatre buts sur leur pelouse depuis l'inauguration de l'enceinte de Saint-Denis, ce qui situe l'ampleur du désastre. Il faut même remonter à 1982 et à une rencontre amicale contre la Pologne au Parc des Princes (4-0) pour trouver trace d'une telle déconvenue à domicile !
Comment expliquer pareille déculottée ? La défense a pris l'eau, et sans un Hugo Lloris impeccable devant Christian Benteke (26e), puis la barre transversale de Romelu Lukaku (62e), la défaite aurait été encore plus lourde. Principaux fautifs ? Raphaël Varane et Laurent Koscielny. Les deux défenseurs centraux se sont même gênés sur le deuxième but de Marouane Fellaini.
"Courageux, mais à l'image de sa fin de saison au Real Madrid, Varane s'est effondré comme Marion Rolland aux JO de Vancouver [la skieuse française avait chuté trois secondes après son départ en descente]. On en demande bien plus pour un supposé taulier", table So Foot. Et L'Equipe d'enfoncer un peu plus l'ancien Lensois : "Battu dans presque tous les duels, timide dans les airs, pas toujours très heureux dans ses relances, Varane a été incapable de s'élever quand le bateau a commencé à sombrer. Il eut même une tendance à le lester pour précipiter sa chute."
Une motivation en question
La veille de la rencontre, Didier Deschamps s'était félicité d'avoir pu travailler dans le calme et la sérénité durant la semaine à Clairefontaine, et ne nourrissait pas d'inquiétudes sur le degré de motivation des Bleus, malgré la proximité des vacances. Cela ne s'est pas vu sur la pelouse du Stade de France où les Diables Rouges, forces montantes du football mondial et européen, leur ont administré une véritable leçon pendant près de 80 minutes.
Le problème, c'est que les Bleus ne vont jouer que des matchs sans réel enjeu jusqu'à l'Euro, puisque la France, pays organisateur de la compétition, est qualifiée d'office. Difficile de motiver les internationaux dans ces conditions. "Les Bleus avaient réalisé un bon Mondial, mais ils ne progressent pas beaucoup depuis, regrette ainsi Le Parisien. Un an avant l’Euro, c’est aussi un an après le Mondial, et on ne voit pas ce qui a changé, bougé, mûri, grandi."
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