Football : "Il y avait un plan très bien élaboré, il fallait avoir ma tête", dénonce Corinne Diacre un an après son éviction du banc des Bleues
Corinne Diacre sort du silence. Dans un entretien accordé à L'Equipe [article payant], mercredi 6 mars, l'ex-sélectionneuse des Bleues s'est exprimée pour la première fois depuis son éviction. "Au-delà de l'animosité autour de ma personne, il y avait un plan très bien élaboré. En gros, il fallait avoir ma tête", affirme la technicienne de 49 ans, remplacée en mars 2023 par Hervé Renard, considérant avoir été lâchée par plusieurs cadres, dont la capitaine Wendie Renard.
La défenseure centrale de l'Olympique lyonnais s'était mise en retrait de la sélection et avait mis en cause Diacre. Les attaquantes du Paris SG Marie-Antoinette Katoto et Kadidiatou Diani lui avaient emboîté le pas. "Comme [Renard] est la capitaine, on l'a écoutée. En fait, c'était sa parole contre la mienne. Mais comme elle avait du soutien à la fédération, et pas moi...", raconte Diacre, qui pense que son positionnement dans l'affaire Kheira Hamraoui, lui a aussi été fatal.
"A un moment donné, j'ai pris position pour celle qui a été agressée. Cela n'a pas plu à d'autres joueuses. Quand il a fallu rallier la cause de leur capitaine, certaines se sont greffées à ça", a poursuivi l'ex-sélectionneuse, qui avait décidé de rappeler Kheira Hamraoui en équipe de France en février 2023. Celle-ci entretenait des relations glaciales dans son club du PSG avec Katoto et Diani, proches d'Aminata Diallo, accusée d'avoir commandité l'agression d'Hamraoui en novembre 2021.
Des tensions avec Jean-Michel Aulas
Corinne Diacre pointe aussi du doigt le rôle joué dans son éviction par Jean-Michel Aulas, ancien président de l'OL et responsable du football féminin à la fédération. "Il a eu beaucoup plus de pouvoir quand Noël Le Graët a démissionné [de son poste de président de la FFF, le 28 février 2023]. Tout part de là", affirme-t-elle.
"Dès le début, parce que je n'ai pas fait ce qu'il aurait voulu, ce qu'il attendait concernant les joueuses de son club. Moi, je dirigeais l'équipe de France. Une sélection nationale est composée d'éléments venus de plusieurs clubs. Même s'il y a de très bonnes joueuses dans ce club-là, il y en a aussi ailleurs", se justifie-t-elle face à ce qu'elle identifie comme une pression d'Aulas pour augmenter le nombre de Lyonnaises en sélection.
L'ancienne sélectionneuse des Bleues raconte également sa souffrance face aux "attaques personnelles liées au faciès". "Un homme a le droit de faire la gueule, de haranguer ses joueuses, une femme non. Corinne Diacre, non. Je suis concentrée. Si je ne l'étais pas, on me le reprocherait", a déploré celle qui espère reprendre du service, "si possible à l'étranger".
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