Football : la Coupe d'Afrique des nations 2015 n'aura pas lieu au Maroc

La Confédération africaine de football (CAF) a finalement tranché, ce mardi, après une réunion de son Comité exécutif : le Maroc n'organisera pas la Coupe d'Afrique des Nations (CAN) de football en janvier prochain. Depuis plusieurs mois, le Maroc faisait part de ses craintes quant à l'organisation d'un tel événement en pleine épidémie d'Ebola en Afrique de l'Ouest.

La CAF a donc décidé de trancher dans le vif, arguant dans un communiqué du "refus du Maroc d'organiser la compétition ". La sélection nationale est par ailleurs disqualifiée de la compétition. Ce n'est peut-être pas tout : le Maroc est également sous la menace de sanctions prévues par les "dispositions règlementaires ". Selon le consultant football de France Info, Claude Le Roy, la sélection peut carrément être "suspendue pendant neuf saisons ".

La sanction est très douloureuses pour le Maroc, qui s'était "structuré" pour accueillir la CAN, selon l'ancien entraîneur de la Côte d'Ivoire Sabri Lamouchi. Les stades flambant neufs construits pour l'occasion ne serviront donc à rien, pour l'instant.

Catastrophique sur le plan diplomatique

La CAF n'a pas voulu entendre les arguments du Maroc, qui le 8 novembre dernier évoquait encore un "cas de force majeure sanitaire ". Le pays demandait un délai d'un an. Plusieurs pays se sont déjà déclarés intéressés pour remplacer le Maroc au pied levé - Angola, Nigeria, Egypte, Gabon... -, des pays dont les "candidatures sont à l'étude " selon la CAF. La compétition se déroulera quoi qu'il arrive aux dates prévues, du 17 janvier au 8 février prochains. Les autorités marocaines assument en tout cas cette décision, à l'image de Karim Aqary, secrétaire général du ministère de le Jeunesse et des Sports du royaume.

Cette annulation, mais aussi l'insistance du Maroc sur les dangers de l'organisation de la CAN en pleine flambée d'Ebola, aura aussi des conséquences diplomatiques sur le continent. C'est ce que pense notamment Pascal Boniface, directeur de l'Institut des relations internationales et stratégiques (IRIS).