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Football : la Fédération française "a besoin de retrouver de l'apaisement", plaide Philippe Diallo, le président intérimaire

Le président par intérim de la FFF est revenu dans un entretien à l'AFP, samedi, sur ces premières semaines d'action, sa gestion d'une fédération en crise ainsi que sur ses ambitions.
Article rédigé par franceinfo: sport avec AFP
France Télévisions - Rédaction Sport
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Le président par intérim de la Fédération française de football (FFF), Philippe Diallo, s'exprime lors d'une interview au siège de la Fédération française de football à Paris, le 31 mars 2023. (FRANCK FIFE / AFP)

Après la tempête qui a ébranlé la Fédération française de football (FFF) autour de son ancien président Noël Le Graët, la "3F" a "besoin de retrouver de l'apaisement", a plaidé le président intérimaire Philippe Diallo dans un entretien donné à l'AFP, samedi 1er avril. Ce dernier a également ouvert la voie à une prolongation de sa mission jusqu'en 2024 : "Je serais hypocrite de dire que cela ne peut pas m'intéresser", a-t-il admis. 

AFP : Quel bilan tirez-vous de vos débuts aux commandes de la Fédération, après la démission de Noël Le Graët ?

Philippe Diallo : Après quelques mois d'exercice, je pense qu'on peut dire que la Fédération fonctionne. On est même en train de commencer sa transformation. Il y a besoin de retrouver de l'apaisement et j'espère avoir déjà contribué à cela. On a lu, ici où là, que certains voulaient remettre en cause la légitimité de la gouvernance du football. Tout cela a fait "pschitt". Le paysage est beaucoup plus positif que les derniers mois n'ont pu le laisser penser. Il y a eu une crise de gouvernance, incontestablement, mais le football français n'a pas à rougir de ses performances.

Comment procéder au redressement ?

Depuis que je suis arrivé, un certain nombre de choses ont été faites : un audit sur l'équipe de France féminine, un comité de sélection pour un nouveau sélectionneur, pour le recrutement d'un nouveau directeur général. Cela montre, me semble-t-il, une évolution dans la façon de diriger la Fédération. Je me suis également engagé sur le volet des violences sexuelles et sexistes où nous avons, je pense, fait beaucoup. Ce travail est peut-être mal connu, il y aura la nécessité de l'approfondir dans tous les territoires.

Souhaitez-vous être prolongé jusqu'à la fin 2024 lors de l'Assemblée générale de juin ?

Mon calendrier me laisse assez peu de place pour réfléchir à des échéances électorales. En juin, on fera un tour de table (au comité exécutif) et on verra celui ou celle qui paraît le plus apte à finir le mandat. Je serais assez hypocrite de dire que cela ne peut pas m'intéresser mais je n'y pense pas tous les matins en me rasant.

Le comité exécutif, élu avec Noël Le Graët à sa tête, a-t-il vocation à rester en place ?

Je le crois assez profondément. Dans une mairie, quand le maire est amené à ne pas finir son mandat, son premier adjoint prend la suite et on attend les élections qui suivent. Qui peut nous reprocher d'appliquer les statuts ? Les membres ont été élus avec près de 73% des voix en 2021.

"Je ne crois pas que le départ de Noël Le Graët remette en cause la légitimité globale de la Fédération."

Philippe Diallo, président de la FFF

à l'AFP

Laisser la main à des personnalités fortes comme Jean-Michel Aulas ou Marc Keller, à qui l'on prête des ambitions, n'est-il pas dangereux ?

Je n'ai pas ce sentiment. Je sais que la méthode que j'ai introduite, avec une gouvernance peut-être plus collégiale, pourrait laisser penser ça. Mais je ne vois pas pourquoi je me priverais de gens de qualité et de compétence. Jean-Michel Aulas a été un des promoteurs du football féminin. J'aurais un ego bien mal placé de ne pas lui attribuer de missions significatives sur le football féminin. Cela serait un peu stupide de ma part. Marc Keller est un président reconnu pour son parcours. Pourquoi ne pas s'appuyer sur ces qualités-là ?

Les incidents du Stade de France en marge de la finale de Ligue des champions peuvent-ils nuire à la candidature française à l'Euro 2025 féminin, dont le pays-hôte sera désigné mardi ?

Je pense qu'on a un très bon dossier, notamment en matière d'éco-responsabilité, ce qui nous distingue. Malgré les incidents du Stade de France, la France a montré à d'autres occasions sa capacité à organiser dans les meilleures conditions des grands événements. Je reste tout à fait optimiste. On verra bien ce que décidera le comité exécutif mais en tout état de cause, je pense qu'on est dans la course.

Vous êtes candidat au Comex de l'UEFA. Avez-vous convaincu vos pairs ?

J'ai lancé ma candidature tardivement dans les circonstances que vous connaissez, avec une image de la France qui a peut-être été floue sur le plan international. Les événements de janvier et février [démission de Noël Le Graët, départ de Florence Hardouin] conduisent la France à perdre ses places à la Fifa et à l'UEFA. J'ai pris un risque, mais je l'ai fait parce que j'estime normal que la France soit représentée dans les plus hautes instances du football. On verra le 5 avril si j'ai réussi à convaincre mes homologues européens.

Noël Le Graët s'était distingué par sa proximité avec Gianni Infantino et la Fifa, à l'opposé parfois des positions de l'UEFA. Serez-vous sur la même ligne ?

Mon positionnement sera celui d'un équilibre entre les deux institutions. Si je me présente au niveau de l'UEFA, c'est évidemment pour lui être loyal. Mais en même temps, nous appartenons à une instance mondiale qui nous a fait l'honneur de choisir Paris pour avoir le siège d'une partie de ses bureaux. Je jugerai au cas par cas, en essayant de trouver l'équilibre entre la Fifa et l'UEFA. J'ai avec Aleksander Ceferin et Gianni Infantino de très bonnes relations. Je souhaite les préserver. Je ne souhaite pas que la France se positionne dans des querelles stériles, je veux qu'elle soit un des éléments moteurs d'une bonne coordination.

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