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"Football Leaks" : le lanceur d'alerte Rui Pinto condamné par la justice portugaise

Rui Pinto est condamné à quatre ans de prison avec sursis, pour piratage informatique et tentative d'extorsion contre un fonds d'investissement sportif. Ce lanceur d'alerte avait révélé des secrets du foot-business.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
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Le lanceur d'alerte Rui Pinto à Budapest (Hongrie), le 5 mars 2019. (FERENC ISZA / AFP)

Il a publié les salaires de Lionel Messi et de Neymar, révélé une accusation de viol contre Cristiano Ronaldo et le fichage ethnique au Paris Saint-Germain. Rui Pinto a été condamné, lundi 11 septembre, à quatre ans de prison avec sursis, pour piratage informatique et tentative d'extorsion contre un fonds d'investissement sportif. Le lanceur d'alerte portugais à l'origine des "Football Leaks" en 2015 était au cœur d'un procès ouvert il y a trois ans, à Lisbonne. 

Ses révélations avaient mis en lumière des pratiques douteuses dans le monde du football et avaient abouti à des redressements fiscaux et des enquêtes judiciaires dans plusieurs pays. Mais Rui Pinto a reconnu, lors de son procès, avoir commis de nombreuses infractions illégales pour obtenir ces documents. Sur les 89 crimes informatiques dont il répondait devant la justice, il a été condamné pour des accès "illégitime" à des systèmes informatiques ainsi que pour "violation de correspondance aggravée". Le lanceur d'alerte a notamment bénéficié d'une amnistie partielle, déclarée par le gouvernement portugais, lors de la venue du pape François à Lisbonne, début août.

Selon l'accusation, Rui Pinto a également voulu faire chanter le patron du groupe Doyen : il réclamait 500 000 euros pour mettre fin à ses publications de documents compromettants. La juge-présidente du tribunal de Lisbonne a observé, lundi, que "la liberté d'informer ne permet pas de justifier la violation de la vie privée". Pendant son procès, Rui Pinto a affirmé regretter certains de ses actes, mais les "Football Leaks" restent pour lui "un motif de fierté et pas de honte".

D'autres procédures judiciaires à venir

Rui Pinto devrait comparaître de nouveau devant la justice portugaise : le parquet a récemment dressé un nouvel acte d'accusation lui imputant 377 nouveaux crimes informatiques, commis jusqu'à son arrestation. Mais depuis un an, la justice portugaise coopère avec celui qu'elle vient de condamner : le lanceur d'alerte lui fournit notamment les données cryptées qu'il a pu collecter.

Les autorités françaises sollicitent également sa collaboration. Rui Pinto a aussi révélé les "Luanda Leaks", en janvier 2020. Cette enquête démontrait que la fille de l'ancien président angolais a accumulé une immense fortune frauduleusement sous le règne de son père.

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