Les recruteurs du PSG accusés de "fichage ethnique", le club dénonce "une initiative personnelle" et lance une enquête
De 2013 au printemps 2018, la cellule de recrutement du PSG a mentionné des critères ethniques dans ses fiches d'évaluation de jeunes joueurs, révèlent Mediapart et "Envoyé spécial".
Le PSG "confirme que des formulaires avec des contenus illégaux ont été utilisés entre 2013 et 2018 par la cellule de recrutement du centre de formation, dédiée aux territoires hors Ile-de-France". De 2013 au printemps 2018, la cellule de recrutement du PSG a ainsi mentionné des critères ethniques dans ses fiches d'évaluation de jeunes joueurs, classés comme "Français", "Maghrébin", "Antillais", "Africain", révèlent Mediapart et "Envoyé spécial" jeudi 8 novembre dans le cadre des Football Leaks.
Le club dénonce dans un communiqué une "initiative personnelle du responsable de ce département". "Dès qu'il en a été informé au début du mois d'octobre dernier, le PSG a lancé une enquête interne pour comprendre comment de telles pratiques ont pu exister et décider des mesures qui s'imposent", poursuit le club. Olivier Létang, ancien responsable du PSG et actuel président du Stade rennais, s'est dit "profondément choqué et blessé" dans un communiqué transmis à l'AFP.
Une case "origine" sur les formulaires
Jusqu'au printemps 2018, une case "origine" figurait sur les formulaires destinés à superviser les recrues potentielles. Pour "'Français', il aurait fallu écrire 'Blanc'. D'autant que tous les joueurs qu'on recommandait étaient français. Le PSG ne voulait pas qu'on recrute des joueurs nés en Afrique, car on n'est jamais sûr de leur date de naissance", raconte à Mediapart Serge Fournier, présenté comme le recruteur du PSG pour la région Normandie.
Mediapart publie un compte-rendu d'une réunion interne décrite comme "houleuse" en mars 2014. Le site d'investigation cite une déclaration attribuée à l'un des responsables de la cellule de recrutement de l'époque, Marc Westerloppe : "Il y a un problème sur l'orientation du club, il faut un équilibre sur la mixité, trop d'Antillais et d'Africains sur Paris." Marc Westerloppe conteste avoir tenu ces propos.
Cette déclaration aurait suscité un vif "émoi" chez les autres participants à cette réunion, conduisant la direction à convoquer Marc Westerloppe à un entretien préalable à une sanction le 27 juin 2014. Mais il n'aurait pas été sanctionné.
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