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Football : les Américains investissent sur les clubs français

Cette fois, c’est une autre histoire qui se construit : le stade Malherbe de Caen va être vendu à Oaktree, quelques jours après la cession du Toulouse Football Club à un autre fonds américain. Franceinfo vous explique le pourquoi de ce regain d’intérêt venu d’outre-Atlantique pour les clubs français.

Article rédigé par franceinfo, Emma Sarango
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le stade d'Ornano de Caen (Calvados) avant un match amical de début de saison entre le SM Caen (Stade Malherbe Caen) et le FC (Football Club) de Nantes, le 5 septembre 2019 (illustration). (OLIVIER DUC / RADIOFRANCE)

Un consortium d'actionnaires, dont le fonds d'investissement Oaktree est basé à Los Angeles, va acquérir prochainement le stade Malherbe de Caen, quelques jours à peine après que le Toulouse Football Club (TFC) a été cédé à RedBird Capital Partners, un autre fonds d'investissement. Deux clubs de Ligue 2 qui, contrairement à Marseille et Bordeaux détenus eux aussi par des fonds américains, ne font pourtant pas partie des grands noms du foot français.

70 clubs passés au crible par les Américains en trois ans

Au total, ce sont 70 clubs européens qui ont été analysés en seulement trois ans, 25 ont été visités ces 30 derniers mois, preuve de la détermination de Redbird Capitole. Le fonds d'investissement américain avait plusieurs critères, explique le nouveau président du TFC, Damien Comolli : "Le premier était l'importance de la ville, une ville qui soit dynamique, jeune. Le deuxième, la qualité des infrastructures. Le troisième élément, c'était le potentiel du club. Et puis, je dirais le quatrième élément est qu’on n'envisageait pas d'investir dans un club qui n'avait pas un projet de formation fort".

Toulouse est le huitième centre de formation dans l'Hexagone, selon un récent classement de la FFF, le Stade Malherbe de Caen est 7e. Et c'est un sacré argument, confirme Lucas Arrondel, économiste du football : "L’équilibre financier est assuré par ce qu'on appelle le trading-joueur, la balance nette des transferts. C'est ce que vous vendez par rapport à ce que vous achetez, même si c'est quand même très aléatoire."

Vous avez quand même un savoir-faire et toujours l'espoir de trouver une pépite que vous vendrez très cher dans les championnats étrangers. 

Lucas Arrondel, économiste du football

à franceinfo

Moins aléatoire, les droits télévisés qui ont augmenté de 50% en quatre ans pour dépasser désormais le milliard d'euros. Une aubaine, selon Didier Poulmaire, avocat spécialisé dans les achats de clubs, conseiller de Frank McCourt pour l'opération Marseillaise. "Forcément, aujourd'hui, un investisseur qui regarde un club français peut regarder les montants des droits télé et anticiper une augmentation de cette part des revenus et c'est une augmentation plutôt significative", vante-t-il.

Moins risqué d'investir en France qu'aux États-Unis

Didier Poulmaire a joué l'intermédiaire entre Didier Quillot, le vice-président de la Ligue française, et de potentiels acheteurs, des fonds américains. L'avocat explique que ces derniers ne peuvent pas se permettre d'investir chez eux : "Le prix d'une franchise dans le football américain ou le baseball aujourd'hui ou en basket, c'est quand même des sommes colossales, des centaines de millions de dollars, pour ne pas dire le milliard. Ils ne prennent pas de très gros risques en venant dans notre football".

Le risque, en revanche, c'est que les clubs ne soient plus que spéculatifs et que les mercato deviennent les points d'orgue de saisons dont les titres ne seraient qu'un bonus.

L'intérêt des Américains pour les clubs de foot français : écoutez le reportage d'Emma Sarango

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