Football : les clubs de Ligue 1 créent leur propre syndicat, "Première Ligue"
Cette organisation est dirigée par le président du conseil de surveillance de Saint-Etienne, Bernard Caïazzo.
La rupture est consommée entre la Ligue 1 et la Ligue 2. Après avoir quitté l'UCPF à la mi-août, dix-neuf clubs de l'élite ont franchi le pas en créant, mardi 1er septembre, un syndicat autonome pour faire avancer leurs revendications concernant la compétitivité du football professionnel français.
Cette organisation, baptisée "Première Ligue", est dirigée par le président du conseil de surveillance de Saint-Etienne, Bernard Caïazzo, avec quatre vice-présidents dont les patrons de Lyon, Jean-Michel Aulas, et du Paris SG, Nasser Al-Khelaifi. Seul Guingamp, ancien club du président de la Fédération française de football Noël Le Graët, manque à l'appel parmi les 20 équipes de L1.
Une bataille économique
L'appellation de cette nouvelle structure est déjà, en soi, un programme. Elle annonce la couleur puisque les formations de l'élite ne cachent pas, depuis plusieurs semaines, leur volonté de s'émanciper de la L2 et de copier la Premier League anglaise. Elle veulent transformer à terme la Ligue de football professionnel en une société commerciale.
L'enjeu est surtout financier, la L1 voulant profiter d'une éventuelle autonomie pour gérer elle-même ses droits télés (607 millions d'euros annuels actuellement, 726,5 millions pour la période 2016-2020) et ne plus avoir à en reverser une partie à la Ligue 2. A l'issue de la dernière saison, la deuxième division a perçu plus de 85 millions d'euros alors que les diffuseurs ne versent que 18 millions d'euros (22 millions d'euros pour la période 2016-2020) pour retransmettre ses rencontres.
De fortes tensions entre les deux ligues
"C'est une structure spécifique à la Ligue 1, qui se crée pour la Ligue 1 et pas contre la Ligue 2, a souligné auprès de l'AFP Bernard Caïazzo. Nous continuerons notre contribution financière dans les mêmes termes de solidarité sur nos droits télévisés. Nous considérons la Ligue 2 comme des alliés, mais pour des raisons de compétitivité européenne et de nécessité de réformes, nous avons l'absolue nécessité d'aller vers une nouvelle gouvernance de notre football professionnel."
Cette annonce intervient dans un contexte de fortes tensions au sein du football professionnel français. Les équipes de l'élite ont également contesté, devant le Conseil d'Etat, l'annulation par le Comité exécutif de la Fédération du passage à deux montées et deux relégations entre L1 et L2. La plus haute juridiction administrative en France a donné raison à la FFF en référé le 14 août, en attendant un jugement sur le fond entre novembre 2015 et janvier 2016.
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