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Franck Ribéry : les trois épisodes clés d'une carrière internationale en demi-teinte

Le milieu de terrain de l'équipe de France a annoncé mercredi sa retraite internationale, après huit ans d'une carrière qui n'a pas tenu toutes ses promesses.

Article rédigé par franceinfo
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Franck Ribéry lors du match amical contre les Pays-Bas, le 5 mars 2014, la dernière de ses 81 sélections en équipe de France. (FRANCK FIFE / AFP)

Huit ans après ses débuts, Franck Ribéry tire un trait sur sa carrière en bleu, mercredi 13 août, dans un entretien accordé au magazine allemand Kicker. Si le milieu du Bayern Munich a tout gagné en club, son parcours avec l'équipe de France a eu "des hauts et des bas", comme il le reconnaît lui-même. A des performances sportives pas toujours au niveau des attentes s'est ajouté une attitude parfois critiquée. De France-Espagne à son forfait en 2014, retour en trois épisodes sur une carrière qui n'a pas tenu toutes ses promesses.

'Ti Franck, l'instant fraîcheur du Mondial 2006

"Vas-y mon petit ! (...) Il est génial le môme !" Le 27 juin 2006, quand Franck Ribéry s'échappe pour aller battre le gardien espagnol et remettre la France à égalité en huitièmes de finale de la Coupe du monde, ce n'est pas seulement Thierry Gilardi mais toute la France qui se prend d'affection pour le natif de Boulogne-sur-Mer. A 23 ans, il n'est plus exactement un gamin, mais son parcours compliqué en fait la belle histoire du Mondial : issu d'un milieu populaire, marié à sa petite amie d'adolescence, il n'a explosé qu'à son arrivée à Marseille, un an auparavant, après un début de carrière dans des clubs amateurs. Et le voilà couvé par Zinédine Zidane et titulaire dans une finale de Coupe du monde. Mais c'est sa course effrénée face à l'Espagne qui symbolise la mieux la fraîcheur que Ribéry apporte alors à l'équipe de France, et qui reste sans doute son meilleur souvenir en bleu.

En short et en claquettes, pris dans le fiasco de Knysna

Quatre ans plus tard, pour la Coupe du monde sud-africaine, les stars de 2006 sont parties et Ribéry s'impose comme un des leaders des Bleus par ses performances en club. Mais leader, il l'est aussi dans les vestiaires quand l'équipe touche le fond. Le 19 juin, l'équipe révèle les insultes de Nicolas Anelka à Raymond Domenech, entraînant son exclusion. Le sélectionneur est invité dans l'émission "Téléfoot" pour s'expliquer sur l'épisode quand, sans prévenir, Franck Ribéry surgit sur le plateau, en short et en claquettes.

Des sanglots dans la voix, il "demande pardon à tous les Français" pour les performances des Bleus, mais évoque surtout la "souffrance" des joueurs face aux critiques. Sur un plan personnel, il assure n'avoir "aucun problème" avec le milieu Yoann Gourcuff : les rumeurs de bagarre entre les deux hommes ont été le premier scandale de Ribéry en sélection. Son discours sonne d'autant plus faux que, quelques heures plus tard, les joueurs refusent de descendre de leur bus pour s'entraîner. Une grève qui lui vaudra trois matchs de suspension et ternit son image. D'autant plus que, le 20 juillet 2010, Ribéry est mis en examen dans l'affaire Zahia.

En 2014, un Mondial réussi sans Franck Ribéry

Au terme d'une campagne d'éliminatoires réussie, au sein d'un vestiaire apaisé, Franck Ribéry avait tout pour être enfin le leader des Français au Mondial brésilien. Mais l'incertitude autour de sa blessure au dos pourrit la préparation des Bleus. Le 6 juin, il déclare officiellement forfait, sur fond de conflit avec les médecins de l'équipe. L'absence du meilleur joueur suscite d'abord l'inquiétude sur les chances françaises, mais elle est vite remplacée par une interrogation : la France serait-elle meilleure sans Ribéry ? L'équipe fait un beau parcours et son jeune remplaçant Antoine Griezmann est une des révélations de l'équipe. Quand on fait le bilan depuis sa première sélection, les statistiques sont sans appel : les Bleus ont de meilleurs résultats sans Franck Ribéry.

Est-ce la difficulté de revenir dans cette équipe de France qui a découragé Franck Ribéry ? A Kicker, il a expliqué vouloir laisser "la place aux jeunes" : "Il faut savoir s'arrêter. (...) Nous avons vu à la Coupe du monde qu'il n'y a pas de soucis à se faire pour l'avenir de l'équipe de France." Le temps où Ribéry était la bouffée d'air frais de la sélection nationale paraît bien loin.

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