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Futsal : la saison improbable de l'ACCS Asnières-Villeneuve, pensionnaire de D2 et qualifié pour le Final Four de la Ligue des champions

Relégué administrativement en deuxième division à la fin de la saison dernière, l’ACCS Asnières-Villeneuve va devenir, vendredi, le premier club français présent dans le dernier carré de la Ligue des champions de futsal. 

Article rédigé par Hortense Leblanc, franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
L'ACCS Asnières-Villeneuve va disputer le Final Four de la Ligue des champions de futsal. (Bertrand Guigou / Twitter @ACCSFutsal)

Un titre de champion de France, suivi d’une relégation administrative en deuxième division, puis un repêchage pour lui permettre de disputer le Final Four de la Ligue des champions. Depuis plusieurs mois, l’ACCS Asnières-Villeneuve vit des montagnes russes émotionnelles. Le club francilien a justement profité de l’exclusion des clubs russes des compétitions de l’UEFA pour se hisser dans le dernier carré et ainsi devenir le premier club français à atteindre ce stade du tournoi. Il affronte le Sporting Portugal, tenant du titre, en demi-finale, vendredi 29 avril, à Riga en Lettonie (17h). 

"C’est assez extraordinaire. C’est vraiment un exploit qui paraissait impossible il y a quelques mois, tant le futsal français est en retard par rapport aux pays limitrophes", s’exclame Sami Sellami, président et fondateur de l’ACCS. "C’est surtout l’aboutissement d’un projet qui a commencé en 2014 dans un quartier de Villeneuve-La-Garenne, qui est monté chaque année pour en arriver à ce niveau-là. Initialement, on est une association qui veut accélérer la réussite dans les quartiers, en prouvant qu'elle n’est pas une histoire d’argent et que l’on peut être ambitieux malgré les obstacles", se réjouit le dirigeant. 

"On réunit des contradictions"

En cinq ans, l'ACCS Futsal est passé de la cinquième division au plus haut échelon national. Le club a même conquis son premier titre dans l’élite la saison dernière, en 2021. Pourtant, la fête fut de courte durée et cette ascension fulgurante s’est brusquement interrompue avec la décision de la Direction nationale de contrôle et de gestion (DNCG) de reléguer le club en deuxième division, pointant du doigt un budget déséquilibré. 

Mais en conservant leurs meilleurs éléments, dont le Portugais Ricardinho, sacré six fois meilleur joueur du monde entre 2010 et 2018, et le Français Nelson Lutin, surnommé le "Mbappé du futsal", les Lions ont assommé la concurrence dans l’échelon inférieur, avec 16 victoires en autant de rencontres, pour 142 buts marqués et 24 encaissés.

Si le club a pu conserver ses stars, c’est en partie grâce à l’ambition assumée de briller sur la scène européenne. Une ambition récompensée par une deuxième place de son groupe puis un repêchage après l’exclusion des clubs russes, à cause de l'invasion de l'Ukraine : "Ça illustre plutôt bien ce qu’on est et la situation rocambolesque dans laquelle on est. On est le meilleur club français, champion de France, et en même temps on est rétrogradé en D2, on est une nation pauvre du futsal mais on figure tout de même parmi les meilleurs clubs d’Europe. On réunit des contradictions", s’amuse Sami Sellami.

L’ACCS avait en effet terminé à la deuxième place de son groupe en tour élite, la phase qualificative pour le Final Four européen, et profite de l’exclusion du premier, le club russe du MFK Tyumen, pour atteindre le dernier carré. Des circonstances dont s’excuse presque le président : "On est à la fois hyper heureux bien sûr, mais on regrette aussi que ça se fasse parce qu’il y a une guerre et un peuple qui souffre. On compte reverser une partie des bénéfices que l’on fera sur la vente de maillots collector à la Croix Rouge Française en faveur des réfugiés ukrainiens". 

Le petit poucet du Final Four

Dans le carré final, l’ACCS retrouvera le Sporting Portugal, tenant du titre, ainsi que le FC Barcelone et le Benfica Lisbonne, des formations qui profitent des structures et des moyens de clubs professionnels de football. "On ne boxe pas dans la même catégorie", regrette Sami Sellami, dont le club bouclera la saison avec un budget compris entre 500 000 et 600 000 euros, contre plusieurs millions pour ses concurrents en Ligue des champions. Il espère donc que la visibilité apportée par la coupe d’Europe sera bénéfique pour son club : "On cherche des financements et on est en perpétuelle survie financière. La relégation administrative a fait peur à beaucoup de nos partenaires. Ce serait bien que le Final Four soit une belle vitrine et que notre présence ne passe pas inaperçue". 

Compte-tenu de leur situation sportive sur le plan national, les Lions n'ont pas d’autre choix que de remporter la Ligue des champions, seul moyen d'y participer la saison prochaine. Et s’ils se présentent comme les outsiders de ce Final Four, les joueurs de Sami Sellami ne se mettent pas de pression : "Le mot d’ordre de ce week-end, c’est 'rendez-vous avec le destin'. Avec tout ce qui nous est arrivé et la manière dont on s’est qualifié pour le Final Four, il y a un coup de pouce du destin, et peut-être que notre énergie positive et notre combativité peuvent faire la différence sur un match". 

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