Girondins de Bordeaux lâchés par leur financier américain : l'ancien entraîneur Elie Baup inquiet pour "la survie" du club
Le fonds d'investissement King Street ne veut plus financer le club de ligue 1, en déficit. Pour Elie Baup, "le football de manière générale est à la dérive" à cause de la spéculation.
"C'est une inquiétude grave quant à la survie et la continuité de ce club historique", a réagi jeudi 22 avril sur franceinfo Elie Baup, ancien entraîneur des Girondins de Bordeaux (1997-2003), alors que le fonds d'investissement américain King Street, propriétaire du club, souhaite se retirer. Les Girondins ont été placés sous la protection du tribunal de commerce de Bordeaux.
franceinfo : Quelle est votre sentiment après l'annonce du retrait de King Street des Girondins ?
Elie Baup : C'est un choc très négatif. On est très touchés, ceux qui aiment les Girondins, ceux qui y ont travaillé, qui y travaillent encore, tous les fans de ce club qui sont nombreux. Dans l'histoire du football français c'est un club qui a eu des résultats, qui a donné beaucoup de joueurs à l'équipe de France, qui a sorti beaucoup de joueurs de son centre de formation. C'est un club historique qui a un palmarès. Aujourd'hui, c'est une inquiétude grave quant à la survie et la continuité de ce club historique.
Pourquoi le club en est arrivé là ?
Cela fait un moment qu'il y a un déficit, qu'il n'y a pas de rentabilité. Ces fonds d'investissement américains sont venus pour faire de l'argent.
La difficulté est au niveau du football français. Il n'y a pas que les Girondins de Bordeaux. Il y a beaucoup de clubs qui sont dans cette situation avec des fonds d'investissements qui viennent pour faire fructifier leurs actions.
Elie Baupà franceinfo
Et en ce moment, cela ne marche pas du tout. Ce qui m'attriste, c'est que dans tous ces projets, on ne parle pas de terrain, on ne parle pas de sportifs, on ne parle pas de formation de jeunes. On achète des jeunes joueurs pour les rendre plus chers. C'est de la spéculation. Le football est, de manière générale, à la dérive. Et aux Girondins, cela fait trois ans que l'on sent qu'il y a une grosse difficulté et que l'objectif des gens qui ont acheté ce club ne se réalisera jamais.
Est-ce qu'il faut protéger ces clubs français de ces fonds d'investissement ?
Vous l'avez vu cette semaine avec cette création éventuelle de Super Ligue, et toutes ces oppositions qui se sont dressées pour empêcher ce projet. Il faut que le football français prenne conscience que ceux qui rachètent des clubs pour faire du fric, pour faire de l'argent, ils n'ont pas leur place. Aujourd'hui, il faut venir pour des projets sportifs, pour que les jeunes aient envie de pratiquer, que les gens aient envie de regarder du football. Il faut former des jeunes, travailler sur le terrain, et remettre ce jeu, qui est numéro un au monde, à sa place.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.