Foot : "Il y a des règles pour certains et des règles pour d'autres", déplore le président de Villefranche Beaujolais après le maintien des Girondins en Ligue 2
"Les politiques s'en sont mêlés, l'influence était forte, on m'a rapidement expliqué que c'était impossible de me battre contre ça", regrette sur franceinfo Philippe Terrier, dont le club sera empêché de monter en Ligue 2 pour la saison prochaine.
Avec le maintien des Girondins en Ligue 2, le club de Villefranche Beaujolais sera empêché de monter et devra rester en catégorie inférieure. Un drame pour son président Philippe Terrier qui exprime toute son amertume, mercredi 27 juillet sur franceinfo.
Philippe Terrier : Est-ce que vous avez le sentiment d'être le dindon de la farce dans cette histoire ?
franceinfo : Oui complètement. J'aimerais bien arrêter de polémiquer sur cette affaire, mais je pense que les dés étaient truqués. On a voulu essayer de se battre, on aurait été les Don Quichotte du football français mais on est face à une nouvelle affaire Luzenac [petit club qui avait obtenu sa montée sportivement, mais qui avait été empêché d'accéder à l'étage supérieur pour des questions administratives en 2014].
"On n'a pas le droit d'être un petit quand on est face à un club comme Bordeaux. C'est comme ça, il faut mettre son poing dans sa poche et laisser passer."
Philippe Terrier, président de Villefranche Beaujolaisà franceinfo
Avez-vous le sentiment que le foot français ne voulait pas voir un club historique disparaître ?
Je pense que la DNCG fait bien son travail : le dossier présenté par les Girondins ne tenait pas debout, mais ils ont trouvé des copains qui leur ont trouvé 40 millions d'euros, je ne demande qu'à le croire. Moi, je n'ai pas d'amis qui font des cadeaux de 40 millions d'euros. Les politiques s'en sont mêlés, l'influence était forte, on m'a rapidement expliqué que c'était impossible de me battre contre ça.
Prendre cette décision à trois jours du coup d'envoi de la saison, est-ce que ça a un goût amère pour vous ?
Pour un petit club comme Villefranche, c'est catastrophique. Mais on ne va pas passer notre été à pleurer sur notre sort. La décision aurait dû être prise avant le 15 juillet et comme c'était Bordeaux, elle a été prise bien plus tard. Comment est-ce possible ? Allez demander aux gens de Sètes comment c'est possible : un club qui était dans la même situation que Bordeaux à qui on n'a pas demandé s'ils voulaient faire appel ou pas, on les a rétrogradés directement.
"Quand on s'appelle Bordeaux, on n'a pas les mêmes règles."
Philippe Terrier, président de Villefranche Beaujolaisà franceinfo
Est-ce compliqué au club aujourd'hui, pour les joueurs, pour les supporters ?
N'en parlons plus. On laisse tomber, c'est la France d'aujourd'hui. Il y a des règles pour certains et des règles pour d'autres. On est des petits, on ferme notre gueule et on travaille, c'est tout. Il n'y a rien d'autre à faire. On parle des emplois de Bordeaux qu'il fallait sauver : en passant d'un budget de cent et quelques millions à un budget de 40 millions, je pense qu'il y a beaucoup de pauvres personnes qui seront licenciées. J'espère que la mairie de Bordeaux, qui applaudit le projet des deux mains, saura les embaucher et les réutiliser à la commune. Je pense que ce serait la moindre des choses.
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