Football : "Les joueurs c’est nous, si on ne se sent pas protégés, on ne peut pas jouer", déclare Dimitri Payet dans une tribune dans Le Monde
L'attaquant marseillais, touché à la tête par une bouteille pleine d'eau en plein match Lyon-Marseille, le 21 novembre dernier, signe une tribune exprimant toute son exaspération face à l'inertie des instances sportives.
Les week-ends ont tendance à se ressembler en Ligue 1. Heurts entre supporters, agitation dans les tribunes ou atteintes physiques des joueurs, le football peine à se sortir de ce climat d'extrême tension. Dimitri Payet a pris la plume, mercredi 15 décembre, dans les pages du journal Le Monde [article payant] pour exprimer son ras-le-bol à la veille d'une réunion interministérielle sur la violence dans les stades.
"J’en ai été la victime la plus médiatisée, même si je ne suis pas le seul à avoir été agressé d’une façon particulièrement lâche et inacceptable", souligne le joueur phocéen.
Porte-voix des joueurs
Le 22 août dernier, à Nice, lors de la troisième journée de Ligue 1, Dimitri Payet avait renvoyé, dans la tribune Populaire Sud, une bouteille d'eau qu'il avait précédemment reçue, provoquant l'envahissement de la pelouse par plusieurs dizaines de Niçois. L'un d'eux avait frappé Payet d'un coup de pied (geste pour lequel un an d'emprisonnement dont six mois avec sursis ont été requis).
⚽️ "Insupportable", "pugilat", "gâchis", "bêtise" : la revue de presse au lendemain des violences pendant la rencontre entre Nice et Marseille. #OGCNOM https://t.co/bCCNIWxIBC
— francetvsport (@francetvsport) August 23, 2021
Nouvel épisode le dimanche 21 novembre, au Groupama Stadium de Lyon, quand une bouteille d'eau lancée des tribunes a frappé Dimitri Payet au niveau de l'oreille gauche près du poteau de corner, dans les premières minutes de l'affiche de la 14e journée entre Lyon et Marseille, match finalement arrêté définitivement.
Ce n’est pas le préfet qui se trouve sur le terrain, ni le procureur, ni le délégué de la Ligue, ni les présidents de Nice, de Lyon ou de Marseille. Ce sont les joueurs, c’est nous qui morflons. Et en l’occurrence, c’est moi qui tire les corners. Je dois arrêter de les tirer ? Arrêter de jouer ? Dites-moi.
Dimitri PayetLe Monde
La violence dans les stades en hausse
"J’ai été autant blessé par la bouteille que par l’impression d’être le responsable des violences et de l’arrêt du match. Je dis stop ! (...)", martèle dans sa tribune le joueur de l'olympique de Marseille.
Loin d'être un cas isolé, les faits de violence se sont multipliés cette saison. "Je suis surpris que les acteurs – le gouvernement, la ligue, les clubs – n’assument pas un peu plus leurs responsabilités. C’est une forme de démission collective insupportable", souligne-t-il.
Que les donneurs de leçons viennent jouer cinq minutes dans un stade en feu et arrêtent de parader en tribune présidentielle.
Dimitri PayetLe Monde
L'attaquant a appelé la réunion interministérielle à de pas minimiser ces agissements et à accorder une meilleure considération aux joueurs : "Les joueurs c’est nous, si on ne se sent pas protégés, on ne peut pas jouer."
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