L'Espagne sortie du Mondial : une déroute, plusieurs explications
La fatigue générale
C'est l'un des arguments les plus avancés ces derniers jours. Le FC Barcelone, dont les joueurs stars Xavi, Iniesta ou Piqué sont sortis "rincés" d'une saison difficile - dans un championnat très exigeant -, mais surtout le Real Madrid de Sergio Ramos ou Xabi Alonso ont fini la saison sur les rotules. Pour les Madrilènes, il a même fallu batailler jusqu'à la fin du mois de mai, le temps de remporter la Ligue des Champions, au bout d'une finale haletante et physique face à... l'Atletico Madrid de Diego Costa et David Villa. Plus de 50 matchs joués pour certains joueurs, c'est beaucoup trop.
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Un système de jeu décodé
Certes, le système a fait ses preuves depuis 2008. Le fameux "tiki-taka", le jeu de passes en mouvement perpétuel qui épuise l'adversaire a fait de la Roja un double champion d'Europe (2008 et 2012) et un champion du monde en titre (2010). Inspiré du jeu du Barça, ce système a fini par être connu de tous les adversaires, détourné, raillé... Pour finalement devenir le point faible des Espagnols.
Pas de "plan B"
Et oui, car l'Espagne ne sait pas jouer autrement. Cela a fait sa force, c'est aujourd'hui sa plus grande faiblesse et l'une des raisons les plus plausibles de sa sortie de route brésilienne. Les joueurs à disposition ont tous été fondus dans le moule de la Seleccion, tous au service de la passe et du ballon, et sans doute pas assez de l'efficacité et du but.
Diego Costa, un échec cuisant
Symbole de cet échec, le néophyte Diego Costa, attaquant prolifique de l'Atletico Madrid. Sa naturalisation a fait espérer des milliers de supporters - il est né au Brésil - mais il n'aura strictement rien montré au pays de ses ancêtres. On le savait, l'Espagne ne joue pas pour un avant-centre, elle s'en est même passée lors de l'Euro 2012, préférant placer en pointe Cesc Fabregas. Légèrement blessé, peu mobile, maladroit, Diego Costa est aujourd'hui le visage de cette Espagne qui trébuche.
Une défense à reculons
Certainement, tous les joueurs sont un peu responsables. Et puisqu'on vient de pointer l'attaque de la Roja, impossible de ne pas regarder également derrière. La paire Sergio Ramos et Gerard Piqué a été plus que fébrile. Les "cadeaux" du second face aux Pays-Bas, vendredi dernier (défaite 5-1), lui ont même coûté sa place parmi les titulaires face au Chili. Et comme le grand Iker Casillas, "San Iker" à de nombreuses reprises grâce à ses parades salvatrices, n'était pas dans la forme de sa vie... C'est bien simple, les Espagnols ont encaissé plus de buts (7) en deux matchs que lors de leurs deux championnats d'Europe et leur Coupe du Monde remportés, réunis. L'Espagne devient le quatrième champion du monde en titre à passer à la trappe au premier tour, après le Brésil de 1966, la France de 200 et l'Italie de 2006.
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