Football : "Le racisme est normal en Liga"... Vinicius Junior ciblé par des insultes et expulsé lors du match du Real Madrid à Valence
Vinicius Junior continue d'être pris à partie sur les terrains espagnols. Lors du match de son Real Madrid à Valence (perdu 1-0), dimanche 21 mai, l'attaquant brésilien s'est plaint d'avoir été la cible d'insultes racistes, proférées par un supporter adverse. Ce dernier a expliqué à l'arbitre avoir été traité de "mono" (singe en Espagnol).
Alors que la tension montait entre les joueurs des deux équipes, à quelques minutes de la fin d'un match crucial pour l'avenir européen des Merengues et la survie dans l'élite du club Che, Vinicius a finalement été exclu après une gifle donnée à Hugo Duro, en plein milieu d'une échauffourée.
"On soutient tous Vinicius"
"Si on insulte un joueur de ‘singe’, et que l'entraîneur doit penser à le faire sortir ou pas, il y a un problème", a dénoncé l'entraîneur madrilène Carlo Ancelotti après le match. "Cette ligue a un problème avec le racisme. Le match doit être arrêté, il n’y a pas d'autre option." L'Italien a également dévoilé que son attaquant ne voulait plus continuer à jouer sur le terrain.
Plusieurs coéquipiers de Vinicius sont également venus le défendre. "Vinicius est méprisé et on lui manque de respect dans tous les stades en Espagne. Nous devons le protéger. Nous ne pouvons pas continuer comme ça", a pesté Dani Ceballos au micro de la chaîne espagnole Movistar. "Si Vinicius m’avait dit qu’il ne voulait plus jouer à cause des insultes, je l’aurais suivi et je serais parti du terrain avec lui. On soutient tous Vinicius", a assuré de son côté, le portier de l'équipe, Thibaut Courtois.
Au lendemain des événements, son club du Real a annoncé porter plainte en rappelant sa "répulsion la plus énergique" face à ces comportements qu'il qualifie de "délit de haine" : "Ces faits constituent une atteinte directe à notre modèle de coexistence de notre Etat de droit social et démocratique", insiste le Real Madrid.
Vinicius Junior a lui-même réagi sur ses réseaux sociaux après la rencontre. "Avec mon expulsion, les racistes ont gagné. Ce n'est pas du football, c'est la Liga", a d'abord écrit ce dernier en story sur Instagram.
"J'irai jusqu'au bout contre les racistes, même si c'est loin d'ici"
Puis, il a rédigé un long message sur Twitter dans lequel il a visé les clubs de Liga et la Fédération espagnole de football : "Le racisme est normal en Liga. La concurrence pense que c'est normal, la Fédération aussi et les adversaires l'encouragent. Le championnat qui appartenait autrefois à Ronaldinho, Ronaldo, Cristiano et Messi appartient aujourd'hui aux racistes. L'Espagne est une belle nation, qui m'a accueilli et que j'aime. Je suis désolé pour les Espagnols qui ne sont pas d'accord, mais aujourd'hui, au Brésil, l'Espagne est connue comme un pays de racistes (...). Je suis fort et j'irai jusqu'au bout contre les racistes. Même si c'est loin d'ici".
C'est au moins la sixième fois cette saison que des insultes racistes ont été entendues dans des stades de clubs espagnols affrontant le Real Madrid à domicile, après Gérone (le 26 avril), Majorque (le 5 février), Valladolid (le 30 décembre), avant le match chez l'Atlético de Madrid (le 18 septembre) et lors du Clasico à Barcelone (le 19 mars).
Depuis 2021, La Liga a ouvert neuf enquêtes pour des insultes racistes proférées contre Vinicius. Dans un communiqué partagé dimanche soir, elle a annoncé l'ouverture d'une nouvelle investigation, en s'appuyant sur "toutes les images disponibles" de l'incident. Mais son président, Javier Tebas, s'est montré critique avec le joueur brésilien sur Twitter.
"Nous avons voulu t'expliquer ce que fait la Liga pour agir contre le racisme, mais tu ne t'es présenté à aucun rendez-vous programmé. Avant de critiquer et d'insulter la Liga, tu dois t'informer."
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