Football : remplaçant de luxe au temps de jeu calculé, Antoine Griezmann vit une drôle de situation à l'Atlético de Madrid

Après avoir vécu la plus mauvaise saison de sa carrière, avec une première partie de 2022 particulièrement discrète, Antoine Griezmann a repris la pleine lumière en ce début de saison. "Grizou" est redevenu décisif sur le pré. Dès sa première apparition en Liga avec l'Atlético de Madrid, le 15 août à Getafe (3-0), il a commencé par mettre fin à la disette de buts la plus longue de sa carrière (23 matchs consécutifs club et sélection confondues). Puis, il a marqué l'unique but de la victoire à Valence lundi dernier (1-0).

Avec deux buts en quatre apparitions, l'international français n'est déjà plus qu'à une unité d'égaler son total de l'exercice précédent en championnat (3 en 29 matchs). Mais son statut chez les Colchoneros interroge. Il n'était pas titulaire samedi soir lors du nul contre la Real Sociedad (1-1). Comme lors des trois premières rencontres de la saison, il a été utilisé comme remplaçant, entrant après l'heure de jeu (à la 63e minute en l'occurrence, après deux entrées à la 62e et une à la 64e).

Bloqué à Madrid à deux mois du Mondial

Un rôle assez inhabituel pour le champion du monde 2018 qui, en dépit du peu de buts marqués la saison passée, avait toujours gardé la confiance de Diego Simeone. Avant cette saison, jamais le coach argentin n'avait demandé à Antoine Griezmann de sortir du banc lors de plus de deux rencontres consécutives en six saisons à le diriger.

63' | Real Sociedad-Atleti

Segundo cambio en nuestro equipo:

Griezmann
De Paul

• #AúpaAtleti • #RealSociedadAtleti •

— Atlético de Madrid (@Atleti) September 3, 2022

Son rôle a changé. Malgré son bon début de saison, le Français voit sa place être occupée par Alvaro Morata, un joueur qui avait été prêté à la Juventus Turin en 2021-2022 parce qu'il n'était pas le premier choix de Simeone. Et il y a peu de chances que ses 12 buts en 48 matches (toutes les 267 minutes) avec la Vieille Dame aient changé la donne.

"Tant que Griezmann répondra de cette manière quand je le fais entrer en jeu, cela continuera ainsi. Je le fais jouer quand je sens qu'il apportera le plus à l'équipe", a sèchement répondu Diego Simeone en conférence de presse après le succès à Valence, glané grâce à l'entrée du Français. En apparence, l'Argentin décrit une stratégie assumée : "parfois, jouer trente bonnes minutes, c'est mieux que soixante mauvaises".

Un contrat qui se retourne contre lui

Le média espagnol Relevo avance une raison loin d'être sportive. Le temps de jeu du Français est limité parce que l'Atlético de Madrid ne veut pas voir son option d'achat s'activer. En difficulté sur le plan économique, le club madrilène sera obligé de verser 40 millions au FC Barcelone si le joueur actuellement prêté joue plus de 50% du temps où il est disponible. Le faire jouer moins de trente minutes par rencontre cette saison est une solution trouvée pour éviter de rendre définitif le transfert d'Antoine Griezmann, ou au moins un moyen de faire pression sur le Barça, également en difficulté financièrement, pour négocier une baisse de l'option d'achat.

A deux mois de la Coupe du monde, la situation n'est pas idéale pour "Grizou", d'autant qu'il n'est plus le titulaire indiscutable qu'il était en équipe de France et que l'ascension de Christopher Nkunku a lancé une concurrence à distance. Et maintenant que le marché des transferts a fermé ses portes, le natif de Mâcon est bloqué à Madrid.