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Liga - Les 6 choses à savoir avant la reprise : le titre, l'Europe, le huis clos, tous les enjeux

Après la Bundesliga en Allemagne et la Liga NOS au Portugal, c'est au tour de la Liga espagnole de retrouver le chemin des terrains ce jeudi. Une reprise marquée par un alléchant derby andalou entre le FC Séville et le Betis (22 heures). Mais normes sanitaires obligent, les conditions de ce retour au jeu s'annoncent tout de même assez particulières. Voici tout ce qu'il faut savoir.
Article rédigé par Clément Mariotti Pons
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 8min
  (OSCAR DEL POZO / AFP)

Barça - Real, le duel reprend

Après 27 journées, les deux rivaux honnis ne sont qu'à deux petits points l'un de l'autre. De quoi donner encore un peu plus de saveur à cette reprise de la Liga. Si les Catalans du Barça pointent en tête, ce sont bien les Madrilènes qui ont remporté le dernier Clasico le 1er mars dernier (2-0) à Bernabeu.

À qui le calendrier le plus favorable ? Le Real Madrid aura l'avantage de disputer 6 des 11 prochains matchs à domicile. Les rencontres qui s'annoncent les plus compliquées à négocier devraient être face à Valence (18 juin, domicile), la Real Sociedad (21 juin, extérieur) et Getafe (1er juillet, domicile). De quoi légitimement donner de l'espoir aux supporters du club de la capitale.

Côté Barça, le déplacement sur la pelouse du FC Séville (21 juin), la réception de l'Atlético de Madrid (1er juillet) ou le derby face à l'Espanyol (8 juillet) seront autant de matchs couperets à bien négocier. La gestion des tensions en interne ainsi que le discours du nouvel entraîneur Quique Setién seront autant d'éléments à prendre en compte côté catalan pour tenter de terminer au mieux cette saison "très compliquée", entre licenciement de l'entraîneur Valverde en cours de saison, départ de six membres de la direction, tensions entre Messi et Eric Abidal, secrétaire technique du club...

Une course à l'Europe indécise

Derrière les deux ogres, le champ des possibilités est ouvert pour tenter d'arracher une qualification pour la Ligue des champions ou la Ligue Europa. Le FC Séville (3e) et la Real Sociedad (4e) sont en position de force pour les deux derniers strapontins en C1. Mais leur marge de manœuvre est faible voire inexistante, le club basque étant devant Getafe (5e) à la seule différence particulière. Deux points seulement séparent la 3e de la 6e place occupée par l'Atlético de Madrid. C'est donc une lutte à quatre, voire à cinq en intégrant Valence (7e à cinq points du 3e), qui s'annonce.

Dans cette course à l'Europe, la Real Sociedad part avec un avantage : celui de disputer la finale de la Coupe du Roi, qui l'opposera au voisin basque de l'Athletic Bilbao. À la clé pour le vainqueur, un ticket pour la C3. Une bonne option supplémentaire si jamais le club de San Sebastian n'accroche pas une place dans les six premiers. Mais là encore, rien n'est simple : officiellement, la finale n'a pas été reprogrammée. Les autorités espagnoles aimeraient qu'elle se déroule avec du public. De quoi repousser aux calendes grecques sa tenue...

Six clubs en ballotage pour le maintien

Dans le bas de tableau également, c'est une lutte à six qui s'annonce. Valladolid (15e), Eibar (16e), le Celta Vigo (17e), Majorque (18e), Leganès (19e) et l'Espanyol Barcelone (20e) se tiennent en neuf points. Et même seulement quatre si l'on considère la position de Valladolid et celle de Majorque, en position de premier relégable. Le club des Baléares est le seul des promus à être ouvertement menacé, Grenade (9e) et Osasuna (11e) réalisant un bel exercice jusqu'alors.

Au jeu des pronostics, le Celta Vigo peut compter sur son expérience des trois dernières saisons à batailler pour le maintien afin d'espérer s'en sortir une nouvelle fois, tout comme Leganès. L'inquiétude est un peu plus forte pour l'Espanyol Barcelone, lanterne rouge de Liga, qui n'a pourtant plus connu la relégation depuis 26 ans.

Benzema prochain "pichichi" devant Messi ?

La question est volontairement provocatrice. Car depuis que le Français est arrivé en Liga, il n'a jamais pu inscrire plus de buts que les deux monstres que sont Cristiano Ronaldo ou Lionel Messi. Si le premier a déménagé en Italie, le deuxième ne ménage pas sa peine cette saison, galvanisé un peu plus par son sixième Ballon d'Or. Lionel Messi, avec 19 réalisations, est en passe de remporter son septième titre de "pichichi" - surnom donné au joueur le plus prolifique d'Espagne. Mais avec 14 buts inscrits, Karim Benzema n'est pas si loin. 

Le meilleur buteur français en Ligue des champions (64 réalisations) réalise peut-être son meilleur exercice depuis qu'il a quitté l'Olympique Lyonnais en 2009, celui où il a le plus d'importance dans le jeu madrilène. Décisif devant le but, il l'est aussi dans la dernière passe (9 passes décisives). Pas pour rien que ces dernières heures, la presse madrilène met le focus sur "KB9". Un simple but lors d'un match d'entraînement la semaine dernière a suffi à faire grimper la température chez les supporters du Real. Ils le savent, ils auront besoin d'un grand Benzema pour remporter le titre de champion. Et ce dernier devra être encore plus grand pour passer devant "la Pulga" au classement des buteurs.

Des enceintes qui sonneront creux... jusqu'au 29 juin ?

Comme partout en Europe, la reprise de la Liga est conditionnée au maintien des règles sanitaires primordiales. Parmi elles, l'interdiction d'accueillir des supporters dans les stades. Dès lors, il faudra s'habituer à voir des institutions du football mondial sonner creux : Wanda Metropolitano à Madrid, San Mamès à Bilbao, Mestalla à Valence, Sanchez Pizjuan à Séville...  Et que dire du Camp Nou, habitué à faire résonner les chants de près de 99 000 socios et autres fans des "culés" ?

La problématique sera encore plus présente pour le Real Madrid : les travaux ont commencé dans le stade Santiago-Bernabeu et devraient durer jusqu'à l'été 2022. D’après Marca, les Merengue joueront au stade Alfredo-Di Stefano, situé au centre d'entraînement. Loin des standards habituels du cador espagnol et européen.

Ces dernières heures, un retour du public en tribunes à compter du 29 juin semble toutefois se préciser. Un arrêté aurait été validé mardi par le Conseil des ministres et donnerait au Conseil supérieur des sports, en coordination avec la Liga et les différentes communautés autonomes, la possibilité d'autoriser la présence de spectateurs dans les stades. Distanciation physique d'1,5 mètre, mesures d'hygiène appropriées... Des dispositions qui pourraient faire de l'Espagne le premier pays à retrouver - même en nombre moins conséquent - ses supporters.

Un soulagement pour tout un pays (ou presque)

L'Espagne a été l'un des pays les plus touchés par la pandémie de Covid-19 avec plus de 27 136 décès confirmés selon des chiffres publiés ce mercredi. Le retour du championnat national est un témoignage supplémentaire d'un "retour à la normale" largement plébiscité. Le gouvernement de Pedro Sanchez avait rapidement annoncé son intention de soutenir une reprise de la Liga, appelé de ses vœux par l'influent président de la Ligue, Javier Tebas.

Les raisons d'un tel soutien mêlent politique, sport mais aussi et surtout économie. Selon un rapport de La Liga datant de 2019, le football concerne un secteur clé de l'économie, qui représente 1,37% du produit intérieur brut. Le manque à gagner, estimé à un milliard d'euros si le championnat ne reprenait pas, sera ainsi limité à 303,4 millions d'euros. Et les supporters espagnols vont pouvoir revoir leurs stars à l'oeuvre.

Seules quelques voix isolées, comme l'équipe d'Eibar où le défenseur de Valence Gabriel Paulista, ont évoqué leur "peur" de reprendre la compétition. 

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