Liga : qui est Florentino Pérez, l'indéboulonnable président du Real Madrid ?
• Un politicien raté qui a fait carrière dans le BTP
Avant de devenir un président influent dans le football, Florentino Pérez avait tenté une carrière politique. Sans grands succès. Après avoir gravi les échelons dans des partis centristes dans les années 1970, l’Espagnol connaît une grande désillusion lors des élections législatives de 1986 avec le Parti Réformiste Démocratique (centre), avec seulement 0,96 % des voix récoltées. Une claque qui annonce la fin de sa carrière politique.
Mais le natif de Madrid ne se laisse pas abattre et se lance dans le BTP. En 1997, l’Espagnol rachète la société ACS. A cette époque, le groupe réalise un chiffre d’affaires modeste et compte 150 salariés. Plus de vingt ans plus tard, l’entreprise est devenue le leader du BTP espagnol et affichait en 2020 35 milliards d’euros de chiffre d'affaires. Grâce à son succès à la tête d’ACS, Florentino Pérez a même été élu "meilleur PDG de l’année 2017" en Espagne, par le magazine américain Forbes.
• Le transfert de Luis Figo : un coup de génie pour prendre le pouvoir au Real Madrid
"Pérez est tellement malin qu'il pourrait même se faire des amis en enfer. D'ailleurs, si le diable décidait de construire une route vers le purgatoire, il lui confierait sûrement le projet", écrivait Juan Carlos Escudier, auteur d’une biographie sur le président merengue. Il faut dire que, pour se faire élire à la tête du Real Madrid, l’ancien politicien a eu recours à un plan diabolique : débaucher l'une des stars du grand rival barcelonais.
Pour entamer l’an 2000, le Real Madrid a convoqué des élections, pour nommer son nouveau dirigeant. Lorenzo Sanz s'est présenté à sa propre succession et pouvait compter sur un bilan favorable au niveau sportif, avec une Ligue des champions gagnée en ce début de millénaire. Mais, face à lui, Florentino Perez s'est lancé dans la course avec une promesse de campagne de poids : le recrutement de Luis Figo.
Pour ce faire, l’Espagnol avait établi un plan : il avait expliqué à l’agent du joueur, José Veiga, qu’il payerait la clause libératoire du joueur portugais (60 millions d’euros) et lui avait promis une compensation financière (entre un et quatre millions d’euros) s’il perdait l'élection.
Sûr de son coup, le PDG du groupe ACS a convoqué la presse pour faire une annonce, à quatre jours de l'élection présidentielle : "Je veux dire à tous les socios que si je suis élu président, Luis Figo sera un joueur du Real Madrid". Finalement, l’Espagnol a été élu à la majorité le 17 juillet et a signé le Portugais dans la capitale espagnole. Lors de la présentation de l'ancien joueur du FC Barcelone à la presse, Florentino Pérez a mis en garde les journalistes : "Je suis une personne qui parle peu, mais agit beaucoup". Ce transfert a inauguré la période des Galactiques avec, entre autres, les transferts de Zinédine Zidane, Ronaldo ou encore David Beckham.
• Une relation privilégiée avec Zinédine Zidane
"Je suis très content de cette équipe, de cet entraîneur. Beaucoup de gens critiquent mais Zidane gagne un titre tous les 19 matchs. Zidane est une bénédiction du ciel", s'était enthousiasmé Florentino Pérez, au micro de l’émission El Chiringuito, après le sacre du Real Madrid en Liga, en juillet 2020. Il faut dire que la relation entre Zinédine Zidane et l’actuel président des Merengues a toujours été particulière.
Le 8 juillet 2001, le milieu de terrain français a signé dans la capitale espagnole pour 75 millions d’euros. Un montant colossal à l’époque, qui a fait du joueur de l'équipe de France, le plus gros transfert du monde du football. Sous le maillot blanc, Zinédine Zidane a remporté six titres, dont une Liga et une Ligue des champions en 2002, qu’il est allé chercher en marquant un but sensationnel contre le Bayer Leverkusen en finale.
Voir sur Twitter
Après avoir entraîné la réserve, le Castilla, Zinédine Zidane a été propulsé à la tête de l’équipe première du Real Madrid par Florentino Pérez, le 4 janvier 2016, pour succéder à Rafael Benitez. Après une période remplie de succès (neuf trophées remportés en deux ans et demi), le Français a démissionné de son poste après une troisième victoire consécutive en Ligue des champions – une première dans l'histoire de la compétition –, laissant son président sous le choc : "Je sais que c'est juste un au revoir. Il reviendra", avait alors déclaré le PDG du groupe ACS.
Une déclaration prémonitoire puisque le coach français est revenu sur le banc merengue quelques mois plus tard pour succéder à Santiago Solari, licencié pour manque de résultats. Fragilisé ces derniers mois, après un début de saison délicat, le Français est toujours à la tête du Real Madrid et il est encore en lice pour remporter la Liga et la Ligue des champions, et ainsi offrir de nouveaux titres au président qui lui a tout donné.
• Florentino Pérez, l'éternel insatisfait
Ce mardi 13 avril, Florentino Pérez a été reconduit à la tête du Real Madrid pour un quatrième mandat consécutif, son sixième en tout. Président de la Maison Blanche de 2000 à 2006, le PDG est revenu en 2009 et n’a plus quitté son poste depuis. Contre Eibar, le 3 avril dernier, Florentino Pérez a fêté son 1000e match en tant que dirigeant des Merengues. Dans son bilan, il compte 26 titres, dont cinq Ligues des champions, soit une moyenne d'un sacre toutes les 38 rencontres.
Intouchable au Real Madrid, il a aussi été à l’origine de gros transferts comme ceux de Karim Benzema (35 millions), Cristiano Ronaldo (94 millions d’euros), Kaka (65 millions d’euros) en 2009 ou encore de Gareth Bale (101 millions d’euros) en 2013. À l’heure actuelle, le plus grand projet de Florentino Pérez est l’inauguration du nouveau stade Santiago Bernabéu, en 2022. Et l'arrivée d'une grande star pour fouler la pelouse de sa nouvelle enceinte est certainement envisagée.
-
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.