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Liga : vent de panique sur le Clásico ?

Si Barcelone et le Real Madrid ont une longueur d'avance sur leurs poursuivants au classement de la Liga, le Clásico aura pour but de redorer leur image. Peu convaincantes dans le jeu depuis plusieurs semaines, le choc pour le titre en Espagne arrive au bon moment pour ces deux formations. Pour le premier Clásico de Quique Setién, les Blaugrana, affectés par des soucis extra-sportifs, se déplacent chez des Merengue en manque de confiance.
Article rédigé par Paul Giffard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
  (JOAN VALLS / NURPHOTO)

En astronomie, une éclipse solaire se produit lorsque la Lune se place devant le Soleil, occultant totalement ou partiellement l'image du Soleil depuis la Terre. Une part d'ombre va régner au Santiago Bernabéu ce dimanche soir lors du 180e Clásico de l'histoire de la Liga. Deux points séparent le FC Barcelone du Real Madrid au classement, ce qui fait de cette rencontre un match décisif dans la course au titre. Si cette opposition est sportivement passionnante, les deux équipes arrivent néanmoins affaiblies, au bord du précipice.

Les fantômes resurgissent à Madrid

Alors que le mot triplé se faisait entendre à Madrid après que Zinédine Zidane ait glané la Supercoupe d'Espagne, "Los Blancos" ont subi un premier impact et ont été cueillis à froid le 6 février dernier en Coupe du Roi par la Real Sociedad : une élimination traumatisante en quarts de finale (3-4). Depuis, les Merengue ont perdu l'avantage qu'ils avaient bâti sur le FC Barcelone en perdant à Levante. Cela faisait trois ans que la Maison Blanche n'avait pas occupé la première place de la Liga à ce stade de la compétition. Avant la réception du rival de toujours, les coéquipiers de Sergio Ramos vont défier des Catalans qui débarqueront une nouvelle fois en position de leader au Bernabéu. L'optimisme du début d'année 2020 avec cinq victoires en autant de rencontres laisse place à une vague négative accentuée par la défaite contre Manchester City en C1 mercredi dernier.

La vérité est que Madrid joue sa saison sur deux semaines et que le club de la capitale est confronté à la même menace que l'an passé. Zidane a de nouveau une épée de Damoclès au-dessus de la tête. Une élimination en huitième de finale de la Ligue des champions une deuxième année consécutive serait très mal vue. Et en Liga, une défaite contre l'ennemi ne serait pas définitive mais elle provoquerait de vives tensions. Le club laisserait les hommes de Quique Setién prendre cinq points d'avance, et n'aurait donc plus son destin entre ses mains. Pour cela, le capitaine emblématique de l'équipe, Sergio Ramos, a dressé un message sur son compte Instagram : "Après une nuit très difficile, je vois deux options : on peut penser à la défaite d'hier ou travailler pour la victoire de demain. Je choisis cette dernière. La tête et le cœur déjà dans la Classique ".

Tensions internes à Barcelone

Si le Barça a récupéré le fauteuil de leader la semaine dernière grâce à une victoire écrasante au Camp Nou face à Eibar (5-0) et au revers des Merengue, les champions d'Espagne en titre sont affectés par des soucis extra-sportifs qui ont ébranlé l'institution ces dernières semaines après la première polémique sur l'entente Griezmann - Messi (dispute Abidal-Messi, affaire de manipulation d'opinion publique). Luis Suarez n'a pas voulu approfondir les plaies de son équipe : "Avec Abidal, j'ai une bonne relation et il n'y a aucun problème".

De plus, le recrutement en catastrophe de l'ancien toulousain et bordelais Martin Braithwaite souligne les difficultés d'un club en attaque. Luis Suarez et Ousmane Dembélé seront de retour, respectivement, au mois de mai et août prochain. La nouvelle recrue en provenance de Leganés ne devrait pas arranger les finances du club : le directeur exécutif du club catalan Oscar Grau a affirmé cette saison que le Barça devait impérativement réduire sa masse salariale de 18 millions d'euros. Lui pourtant qui possède depuis plus de 15 ans l'un des meilleurs trios offensifs d'Europe (Henry, RonaldinhoEto'o, Neymar, Ibrahimovic, Villa,...). Rarement séduisante dans le jeu, la formation de Quique Sétien s'en remet trop souvent au magicien argentin, Messi.

Messi, le cache-misère

Le meilleur buteur de l'histoire des Clásicos (26 buts) continue d'affoler les compteurs et compte bien éclabousser de toute sa classe ce duel au sommet sous haute tension. Auteur d'un quadruplé exceptionnel la semaine dernière et de 18 réalisations cette saison en championnat, "la pulga" est l'un des seuls rescapés de l'âge d'or barcelonais sous l'ère de Pep Guardiola. Le triple Ballon d'or Marco Van Basten a récemment souligné que "Messi est unique, inimitable et irremplaçable". Il s'agit du seul joueur à rayonner parmi ces deux équipes meurtries.

Néanmoins, le Barça et le Real n'ont jamais été aussi performants que lorsqu'ils sont dos au mur. La rencontre de ce dimanche pourrait donner un avant-goût d'une fin de saison passionnante dans la course au titre ou bien enfoncer l'un des deux clubs dans la crise. Nul doute que les planètes s'aligneront lors de ce Clásico car le spectacle sera au rendez-vous.

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