Mourinho ne maîtrise plus rien
José Mourinho ne sera plus l'entraîneur du Real à partir de la saison prochaine. Cela est acquis, de l'avis de la presse madrilène spécialisée qui annonce un départ de l'ancien coach de Porto, Chelsea et l'Inter en Angleterre ou à Paris. Ce qui l'est moins, c'est l'assurance pour le "Special One" de rester aux commandes du plus célèbre club du monde jusqu'à la fin mai. Largué en championnat par le FC Barcelone et distancé par l'Atletico Madrid, qualifié sans briller pour les huitièmes de finale de la Ligue des champions (2e d'un groupe relevé avec Dortmund, l'Ajax et Manchester City), le Real déçoit clairement ses aficionados qui ne juraient que par Mourinho la saison dernière.
Le complexe par rapport à Barcelone
Arrivé dans la capitale espagnole à l'été 2010 auréolé d'un titre officieux de meilleur entraîneur du monde, José Mourinho a certes remporté des trophées avec la "Casa Blanca" (Copa del Rey 2011, Liga 2012, Supercoupe d'Espagne en août) mais il n'a jamais vraiment pu mettre à mal la suprématie barcelonaise sur la durée. Depuis quelques années, le Barça est considéré comme la meilleure équipe du monde (même quand elle ne gagne pas la C1) et cela enrage Mourinho qui n'aime pas recevoir de leçons, que ce soit des adversaires ou des médias (qui ont osé parler du Real "Moudrid" pour stigmatiser son abus de pouvoir).
Surtout, les supporters du Real n'ont pas aimé l'attitude de leur entraîneur à maintes reprises. Excédé par Pepe Guardiola, Mourinho a souvent manqué de calme et d'à-propos à l'issue de certaines défaites –parfois cuisantes- face au grand rival catalan. Se plaignant très souvent de l'arbitrage, Mourinho a toujours minimisé ses propres fautes alors qu'il a tout fait depuis presque trois ans pour devenir l'unique responsable. Il a d'abord fait écarter l'Argentin Jorge Valdano, directeur sportif du club, en mai 2011, avant de s'en prendre cette année à Emilio Butragueno, l'emblématique buteur des années 80 devenu vice-président chargé des affaires sportives du Real. Sans succès cette fois, le président Florentino Perez n'étant pas résolu à donner raison à son technicien.
Florentino Perez le lâche
Déçu par les résultats récents, agacé du manque de soutien qu'il reçoit au sein du club, Mourinho semble cette saison résigné. Conscient que le Real ne rattrapera pas Barcelone au classement, il avait estimé la semaine dernière la conquête du titre "impossible", ce que n'avait pas goûté Florentino Perez. "Le Real ne se rend jamais" avait réagi le président madrilène qui attend la fin de saison pour remplacer Mourinho par un autre coach, plus souple (Carlo Ancelotti est pressenti).
Ca tombe bien, José Mourinho a envie de partir et il s'en cache à peine. Annoncé en Angleterre (Chelsea, les deux Manchester voire Arsenal) ou au Paris-Saint-Germain (peut-être avec Cristiano Ronaldo), le Lusitanien polyglotte paye surtout son divorce avec les cadres du vestiaire. Après avoir écarté Sergio Ramos pour un match en septembre, Mourinho a commis un nouveau crime de lèse-majesté en se passant de Iker Casillas pour la rencontre à Malaga samedi soir, alignant son habituel remplaçant, Antonio Adan.
On ne touche pas à l'icône Iker Casillas
Résultat ? 3-2 pour les Andalous et le Real qui pointe à 16 longueurs du Barça (1er) et à 7 points de l'Atletico (2e). "A mon avis, Adan est meilleur qu'Iker, s'est-il justifié sans convaincre. C'est l'entraîneur qui décide et le seul avis qui compte est celui de mes assistants".
Mais aujourd'hui, le bluff ne fonctionne plus. En février-mars prochain, Madrid va affronter Manchester United en 8e de finale de la Ligue des champions. Il ne partira pas favori de cette double confrontation à haut risque. Mourinho jouer un véritable "quitte ou double" dans la prestigieuse compétition continentale. Soit il offre la 10e coupe aux grandes oreilles au Real et il s'en ira la tête haute, soit son bilan sera considéré comme un échec malgré le titre brillamment remporté au printemps 2012. Cela ne l'empêchera pas de rebondir vu que sa cote reste élevée, mais le prestige de "Mou" en sortira forcément écorné.
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