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A quelle sauce Serge Aurier va-t-il être cuisiné?

Mis à pied à titre conservatoire pour son dérapage sur les réseaux sociaux, Serge Aurier a rendez-vous ce lundi à 11h face à ses dirigeants pour passer son "entretien préalable en vue d'un licenciement". Licenciement, punition en CFA jusqu'à la fin de saison avant un transfert, grosse sanction symbolique avant une réintégration... voici l'éventail des possibilités qui s'offre au PSG.
Article rédigé par franceinfo: sport avec AFP
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
Le défenseur du PSG, Serge Aurier

Serge Aurier va vivre un entretien qui généralement n'augure rien de bon. Pour ses propos contre Laurent Blanc et le club, le défenseur ivoirien risque gros après cet entretien. Celui-ci est obligatoire avant une sanction car "les footballeurs comme tous les autres sont soumis au code du travail, il s'agit de salariés et  il n'y a pas de dérogation au régime légal", expose à l'AFP Sylvain Niel,  avocat spécialisé dans le droit du travail."Si la sanction choisie est un licenciement, la convocation à un entretien préalable doit être envoyée au moins cinq jours ouvrables avant l'entretien et  il peut se faire assister de n'importe quel autre salarié de son club",  poursuit M. Niel.

"S'ensuit le licenciement, qui ne peut pas intervenir moins  de deux jours après l'entretien préalable et pas plus d'un mois après",  détaille encore l'avocat. Un limogeage paraît peu probable. Ce serait se priver de 20 à 25 millions  d'euros, presque le double de la valeur du défenseur (environ 14 M EUR) à son  arrivée en provenance de Toulouse à l'été 2014. Entre-temps, Aurier  est devenu  champion d'Afrique des nations avec la Côte d'Ivoire et un des tout meilleurs  arrières droits d'Europe. Le joueur formé à Lens sera-t-il alors relégué en équipe réserve jusqu'à la  fin de la saison ? Avant un éventuel transfert l'été prochain comme l'avançait  L'Equipe vendredi ?

"Eviteur de conneries"

Après avoir présenté ses excuses, le joueur va se retrouver lundi confronté  au club qui l'a mis à pied à titre conservatoire après cette fumeuse soirée  filmée sur l'application Periscope. Aux côtés d'un ami fumant la chicha, il  avait traité son entraîneur Laurent Blanc de "fiotte" et la star parisienne  Angel Di Maria de "guignol", entre autres. Le club avait été révulsé par cette sortie sans filtre jurant avec l'image  de professionnalisme et d'élégance qu'ont cherché à imposer les investisseurs  qataris à leur arrivée aux commandes du PSG en 2011. Pendant que ses partenaires surmontaient la polémique monstre et  remportaient un match crucial contre Chelsea en Ligue des champions (2-1),  l'Ivoirien de 23 ans se réfugiait en Suisse, du côté de Genève, où réside son  agent Stéphane Courbis, comme l'a révélé Le Parisien. Il a posté en fin de  semaine la photo d'une lionne qui rugit sur son compte Instagram, suggérant  l'idée de force. 

Elément savoureux de l'histoire, Aurier avait un chaperon pour le cadrer  (car il avait déjà insulté la saison dernière un arbitre sur les réseaux  sociaux, ce qui lui avait valu trois matches de suspension de l'UEFA) mais  celui-ci, selon Libération, était en vacances le week-end dernier... Ce qui a d'ailleurs amené Rolland Courbis, entraîneur de Rennes et père de  l'agent d'Aurier , à commenter: "Comme certains joueurs sont incapables de faire  attention, on a inventé un nouveau métier, éviteur de conneries !" Ce trait d'humour rejoint le climat de détente observé au fil des jours. Le  ton de Laurent Blanc a évolué au cours de la semaine écoulée: ulcéré lundi par  cette séquence "pitoyable" et s'estimant manifestement trahi, le coach est  apparu plus mesuré vendredi, lâchant que "le temps fait toujours son effet".

Matuidi : "On a besoin de lui"

La Fédération ivoirienne et l'icône Didier Drogba ont appelé à  l'indulgence. Mais le soutien le plus important est venu de Blaise Matuidi.  "Serge, c'est mon ami, c'est l'ami de tout le monde dans le vestiaire", a  confié son coéquipier parisien. "On sait qu'il a fait une erreur mais l'erreur  est humaine", a ajouté le milieu à l'issue de la victoire contre Reims samedi  (4-1). "Il aura une discussion avec le coach, on espère que ce sera positif",  a-t-il assuré. "On a besoin de lui, que ce soit sur le terrain mais aussi en  dehors, parce que c'est quelqu'un qui est apprécié de tout le monde." Est-ce significatif d'un vent qui tourne en vue d'une réhabilitation, ou  simplement l'expression du soutien d'un ami ? Toute la question est de savoir si le patron du club, Nasser Al-Khelaïfi, a  digéré cet épisode.

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