Avalanche sur le nord, coup de froid pour l'OM
La première place de Rennes conquise samedi soir aura une nouvelle été éphémère. Les Bretons ont dû abandonner leur fauteuil à des Lillois impressionnants de réalisme offensifs, qui ont dominé sur un score de tennis une formation bretonne pourtant elle aussi tournée vers l'attaque. Lorient a tenu une période, mais n'a ensuite rien pu faire face au rouleau compresseur du LOSC qui a proposé un football agréable et surtout efficace. Dans cette rencontre prévue initialement samedi et reportée pour cause de mauvaises conditions météo, ce sont pourtant les Lorientais qui ont ouvert le score dès la 7e minbute par l'intermédiaire de leur buteur maison Kevin Gameiro, mais les Dogues n'avaient pas du tout l'intention de s'en laisser conter au Stadium nord.
Triple Sow
Les hommes de Rudy Garcia réagissaient immédiatement et quatre minutes plus tard, Moussa Sow trompait Fabien Audard au premier poteau. A la 18e minute, le "goleador" de Ligue 1, à la lutte avec Maxime Baca, obligeait le défenseur lorientais à marquer contre son camp (2-1). Le LOSC dominait largement les débats mais c'est pourtant Lorient qui allait égaliser une nouvelle fois grâce à Gameiro juste avant la pause. La seconde mi-temps était elle aussi prolifique en buts, avec d'abord une nouvelle réalisation de Sow (49e), suivie d'une seconde égalisation de Lynel Kitambala pour les Lorientais (57e). Mais il était dit que les Nordistes devaient avoir le dernier mot. Une minute plus tard, Gervinho redonnait à son équipe un avantage que les Bretons ne pouvaient cette fois contester. En fin de match, Moussa Sow complétait son succès personnel en inscrivant un troisième but (82e), avant que Pierre-Alain Frau ne donne au triomphe du LOSC une autre ampleur (88e). Les Lorientais terminaient le match à dix après l'expulsion de leur gardien Audard pour une main en dehors de la surface.Avec 31 buts en 16 journées, l'attaque lilloise est la plus prolifique de L1, et Moussa Sow, avec 13 réalisations, est en tête du classemnt des buteurs.
Paris s'impose, Marseille s'enrhume
Les Parisiens ont pris plus tard dans l'après-midi la place de dauphin derrière les Nordistes à la faveur de leur victoire 3-1 sur Brest. Après une tête de Mathieu Bodmer sur le poteau brestois, Nene, hyperactif dans la surface adverse, a ouvert la marque dès la cinquième minute. Le Brésilien a trompé le gardien Steeve Elana grâce à une reprise de volée imparable.Les joueurs de Brest, résignés et dominés par les partenaires de Claude Makélélé, sont pourtant revenus au score contre le cours du jeu à la 54e minute grâce à un but de Nolan Roux. La réduction du score brestoise n'a pas démonté des Parisiens visiblement sereins. Six minutes plus tard, Mathieu Bodmer déviait du bout du pied un centre de Ludovic Giuly. L'ancien Monégasque s'est une nouvelle fois illustré à la 76e minute en inscrivant le dernier but de son équipe.
Les Parisiens passent devant leurs rivaux marseillais au classement. Déjà fébriles en milieu de semaine face à Rennes, les Phocéens n'ont jamais réussi à convertir leur domination.Les attaquants alignés par Didier Deschamps ont réalisé neuf tirs cadrés, sans réellement mettre en danger le gardien adverse, David Ospina. A l'inverse, les Niçois n'ont eu besoin que d'un tir cadré en fin de match pour marquer. A la 92e minute, Chaouki Ben Saada élimine un défenseur marseillais dans la surface avant de servir Anthony Mounier.Emerse Faé conclut ce beau geste collectif d'une frappe hors de portée de Steve Mandanda. Les Niçois profitent de cette victoire pour s'éloigner de la zone de relégation et remonter à la 14e place.
Les Verts encore fébriles
Dans le dernier match de la soirée, Saint-Etienne a encore une fois dû se contenter du match nul; rejoint dans les dernière minutes par les Girondins de Bordeaux. Les Bordelais ont ouvert le score à la demie-heure de jeu par Ben Khalfalla sur coup de pied arrêté et les Stéphanois ont semblé en-dessous en première période. Après la pause, les Verts se sont davantage lâchés et se sont créés un nombre incalculables d'occasions. Mais comme hélas trop souvent depuis déjà sept ou huit matches, les attaquants ont été incapables de faire la différence, ou se sont heurtés à un trrès bon Carasso. Leurs deux buts ont été inscrits à deux minutes d'intervalle par les deux latéraux Ebondo et Bocanegra. Les Stéphanois pensaient enfin tenir une victoire mais ils ont encore une fois fait preuve de leur trop grande fébrilité. Comme ils n'ont pas su tuer le match ils se sont évidemment mis en danger et ce qui devait arriver arriva. Encore une fois sur un coup de pied arrêté repris de la tête par Fernando à la 89e minute. Ce nul n'arrange les affaires ni des uns ni des autres qui ont encore une fois démontré leurs possibilités mais aussi leurs carences.
Déclarations
Rudi Garcia (entraîneur de Lille):"C'était un super match. Quel beau match ! Pour tous les amoureux du football, voir de tels matchs, c'est bien. Mais il faut souligner la grande performance de mon équipe car on a très bien joué avec des situations difficiles à maîtriser sur le plan mental: l'ouverture du score de Lorient, le retour deux fois de Lorient. On a su jouer notre jeu, être conquérant et ambitieux pour gagner. C'est une belle satisfaction. Pour jouer un beau match, il faut deux belles équipes. Et Lorient joue aussi très bien.
Christian Gourcuff (entraîneur de Lorient): "Il y a des aspects positifs et des aspects négatifs. Une défaite n'est jamais satisfaisante. On a présenté des lacunes défensives, notamment dans la capacité à gérer les accélérations sur des garçons comme Gervinho, Hazard ou Sow. On le savait. On a été incapable de le faire notamment dans moments clefs quand on est revenu au score. C'est dans cet aspect là que nous avons été déficients car sur le plan du jeu, on a fait de très bonnes choses. Dans la finition comme dans la construction... On peut être amer parce qu'il y a une faute d'arbitrage qui nous pénalise pour la suite du championnat (expulsion d'Audard). Quand il n'y a pas faute, en l'occurence il y a hors jeu avant, et que l'arbitre se trompe, il y a forcément un problème".
Antoine Kombouaré (entraîneur du Paris SG): "Depuis le début de saison, on montre qu'on a beaucoup de caractère, un gros mental et aussi des qualités dans le jeu pour marquer. Une fois de plus, quand Brest revient au score, on a connu une période de flottement mais on a réussi à repartir de l'avant pour reprendre le match en main. Quand on a cette confiance, c'est une force. L'an passé, c'était notre souci. Dès qu'on attaque, on sent qu'on est capable de faire plier l'adversaire. Ca comporte une part de risque car il y a à chaque fois cinq-six joueurs concernés par l'offensive et cela peut couper l'équipe en deux mais les joueurs s'éclatent et c'est le plus important.
Alex Dupont (entraîneur de Brest): "On a été menés au score rapidement mais on a eu le mérite de rester dans le match jusqu'à l'égalisation. A 1-1, je me
dis que le coup est jouable mais on n'a pas réussi à faire douter cette équipe de Paris assez longtemps. On a eu beaucoup trop de déchets techniques dans la
conservation de balle et défensivement, on a été trop fragiles.
Didier Deschamps, l'entraîneur marseillais : "On a eu des occasions et on a fait ce qu'il fallait mais on prend ce but à la dernière seconde sur la seule frappe cadrée de Nice. C'est une grosse déception par rapport à la qualité du match que l'on a fait même s'il faut reconnaître que parfois on a eu du mal
offensivement à concrétiser nos occasions. Il faudra digérer cette défaite.
Éric Roy, l'entraîneur niçois: "Compte tenu du déroulement de la rencontre, c'est une victoire à l'arraché et parfois il se passe ce genre de scenarios. Je retiens surtout l'état d'esprit des joueurs. On a beaucoup souffert et on a su rester lucides pour ne pas plier. L'abnégation a payé. Ce petit coup de pouce
du destin nous fait beaucoup de bien au niveau mathématique.
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