Brandao en correctionnelle jeudi pour son coup de tête
Le 16 août, quelques instants après la fin de PSG-Bastia au Parc des Princes, Brandao avait attendu Thiago Motta dans le couloir menant aux vestiaires. Sur les images de la caméra de surveillance, on le voit s'avancer vers lui et porter un bref coup de tête avant de courir vers le vestiaire. Le geste a valu à Thiago Motta "une fracture du nez non déplacée", selon le PSG. Depuis, Evaeverson Lemos da Silva Brandao, de son vrai nom, a reconnu les faits mais nié le caractère prémédité de cette agression. La commission de discipline de la Ligue de football professionnel (LFP) a déjà sanctionné l'attaquant brésilien de 34 ans de six mois de suspension, décision confirmée en appel.
La préméditation est une circonstance aggravante qui rend ces faits passibles d'une peine de prison pouvant aller jusqu'à trois ans, et non d'une simple amende, de 1.500 euros maximum. De plus, le fait que l'agression ait eu lieu dans une enceinte sportive ouvre la voie à une peine complémentaire d'interdiction de se rendre dans une manifestation sportive, toujours si la préméditation est retenue. Cette peine peut aller jusqu'à cinq ans. Les débats devant le tribunal correctionnel de Paris devraient donc porter avant tout jeudi sur cette notion de préméditation.
Pour son conseil, Me Olivier Martin, Brandao a bien attendu Thiago Motta "pour s'expliquer" et "mettre un terme à ce comportement qu'il avait déjà subi dans d'autres matches", mais "pas pour le frapper". "S'il avait prémédité le coup, il ne se serait pas mis devant l'arbitre, devant le délégué, devant les joueurs et devant la caméra", estime l'avocat.
"Insulté pendant tout le match"
"J'ai regretté tout de suite. Et maintenant, je veux présenter mes excuses. Je suis un joueur professionnel et je dois montrer l'exemple pour les enfants, les spectateurs, et tous ceux qui aiment le sport", a déclaré dimanche l'attaquant brésilien sur Canal+. Il assure avoir été "insulté pendant tout le match" par Thiago Motta, international italien de 32 ans né au Brésil. "Je n'ai pas envie de répéter ses propos, parce que je l'ai dit à la Ligue et à la justice, poursuit-il. Ce sont des mots très durs. C'est très blessant pour moi et pour ma famille".
Brandao ne sera pas présent à l'audience jeudi car il est hospitalisé. Il doit être opéré du tendon du quadriceps de la cuisse droite après une blessure à l'entraînement, la semaine dernière. Cette blessure pourrait lui valoir plusieurs mois d'arrêt. Déjà suspendu à titre conservatoire depuis le 21 août, il ne pourra, de toutes façons, reprendre la compétition qu'à partir du 22 février. L'affaire devait être examinée le 3 novembre, mais la présidente avait décidé à l'audience de renvoyer le dossier pour qu'il soit jugé en formation collégiale, par trois magistrats "compte tenu de la complexité de l'affaire", du fait qu'il n'y ait pas eu de confrontation pendant l'enquête, que les versions des deux parties divergent et que le tribunal doive visionner les images. Les deux joueurs traînent tous deux de longue date une réputation sulfureuse, qui était néanmoins cantonnée jusqu'ici au seul terrain. Brandao avait déjà été sanctionné de trois matches de suspension la saison dernière pour un coup de coude sur un autre Parisien, Yohan Cabaye.
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